23 septembre 2006

Nature "humaine.............Sites d'artistes Nils-Udo






Notes de travail : extraits.

" Dessiner avec des fleurs. Peindre avec des nuages. Ecrire avec de l’eau. Enregistrer le vent de mai, la course d’une feuille tombante. Travailler pour un orage. Anticiper un glacier. Orienter l’eau et la lumière.... Dénombrer une forêt et une prairie....

Ouvrir l’espace concret, vivant et tridimensionnel de la Nature. Avec l’intervention la plus minimale possible, mettre sous tension et transformer cet Espace de la Nature en Espace de l’art...

Tout ce qui s’offre à la préhension des cinq sens de l’homme participe à cette conception. C’est par la vue, l’ouïe, l’odorat, le goût et le toucher que l’espace-nature doit être appréhendé : comme une sorte d’œuvre d’art totale, une utopie, née de la nature et retournant à elle.

Une section de la Nature, précisément cadrée fut seulement réorganisée. Certes, une réorganisation éphémère : un jour l’intervention sera effacée par la Nature, exempte de traces...

Ce n’est que dans ses ultimes refuges que la nature est encore intacte, inépuisable. Là seulement, l’enchantement est encore réalité, à chaque instant, en toutes saisons, en tout temps, dans le plus petit comme dans le plus grand. Toujours...

Les sensations sont omniprésentes. Réaliste, je n’ai qu’à les cueillir. A les délivrer de leur anonymat. Avec une foi idiote et inextirpable en l’utopie.

Instaurer la poésie dans le fleuve inhumain du Temps...

De l’écrasante profusion des phénomènes naturels, il apparut qu’ils ne pouvaient être travaillés que par fragments petits ou très petits, détachés de leur contexte...

Aujourd’hui, je me contente souvent de botaniser, cueillir, étaler et donner à voir.

Documentation d’une expérience du monde en voie de disparition. Apporter un témoignage, au moment suprême, sur un mode de vie qui depuis longtemps s’avoue anachronique, sur une attitude qui ne saurait perdurer, même pour les hommes de bonne volonté...

Même si j’œuvre parallèlement à la nature et interviens le plus prudemment possible, demeure une contradiction interne fondamentale. C’est sur cette contradiction que s’appuie tout mon travail : lui non plus n’échappe pas à la fatalité fondamentale de notre existence. Il blesse ce qu’il touche : La virginité de la nature...

Réaliser ce qui est potentiellement possible, latent dans cette Nature existant : littéralement réaliser ce qui n’a jamais existé, mais a toujours été présent, l’utopie devenue réalité. Une seconde de vie suffit. L’événement a eu lieu. Je l’ai éveillé et rendu visible ".

Nils-Udo.

Pas de site particulier; effectuer une recherche sur Google Images.

Noter également les collaborations avec Peter Gabriel :
"Ovo", déclinaison autour du thème du nid, qui sert de photo pour la pochette de l'album, et surtout "Eve", CD ROM musical interactif avec jeux et décors réalisés d'après des oeuvres de Nils-Udo.








20 septembre 2006

Exposition


Participation de Christina Jékey (ancienne étudiant de l’option sculpture)à l’exposition organisée à la Raffinerie dans le cadre de la fête de la communauté française. 21 rue de Manchester à 1080 Bruxelles . Samedi 23 septembre de 16 à 22 heures.

18 septembre 2006

Nature "humaine".....................Vue du ciel






Quelques images récoltées en se promenant sur Goole Earth : http://earth.google.fr/

Voir également des livres comme "La Terre vue du Ciel" de Yann Arthus Bertrand et le site de l'auteur http://www.yannarthusbertrand.com/yann2/


Voir également une approche plus "structurelle" :

"L'Arpenteur du Ciel"

Présentation par l'éditeur :
Les photographies d'Alex S. MacLean associent le regard du paysagiste, le sens de la construction graphique et la beauté du "land-art". Elles révèlent un photographe exceptionnel. Elles racontent l'histoire universelle des villes et des campagnes. Elles mettent en lumière les interstices entre la nature et l'urbain. Trois historiens du paysage Jean-Marc Besse, James Corner et Gilles A. Tiberghien, analysent le regard d'Alex S. MacLean. Ce magnifique "arpenteur du ciel" présente ici plus de 450 photographies.





Prenez aussi de la hauteur avec :

http://www.nasa.gov/multimedia/imagegallery/index.html ,

http://earthobservatory.nasa.gov/

http://hubblesite.org/

Nature "humaine"................sites d'artistes Christo and Jeanne-Claude






site des artistes : http://christojeanneclaude.net/
En dehors des nombreux documents remis régulièrement à jour, voir particulièrement la rubrique "Common Errors"...

15 septembre 2006

Nature"humaine"..................Documents Ana MENDIETA



Ana Mendieta, née le 18 novembre 1948, est une artiste américaine née à la Havane, Cuba.Elle est arrivée aux États-Unis très jeune. À 13 ans, elle et sa sœur aînée ont été exilées de Cuba parce que leur famille s'opposait au gouvernement. Elle a étudié l'intermedia à l'Université d'Iowa à la fin des années 1960.Nombre d'œuvres de Mendieta ont une portée politique. Elle s'est tournée vers la performance en 1972 et la plupart de ses interventions, œuvres, performances et films ont eu lieu entre 1972 et 1978. Un thème récurrent dans son œuvre est la violence contre le corps féminin. Elle a volontairement mis en valeur des aspects choquants de la représentation des abus sexuels et beaucoup de ses œuvres font usage de quantités de sang animal.Plus tard, Mendieta s'est attachée à laisser une marque sur son environnement, notamment dans ses silueta, où sa silhouette est imprimée sur le sable ou la boue.Elle est décédée le 8 septembre 1985 à New York, d'une chute d'un immeuble de 34 étages. Huit mois plus tôt, elle s'était mariée au sculpteur minimaliste Carl André. André a été accusé pour son meurtre puis acquitté et la mort de Mendieta a été considérée comme un suicide.


Article de Wikipédia

Nature "humaine"..............Ecrits d'artistes Robert SMITHSON

Où il est question de parcs...

ROBERT SMITHSON (1938-1973) " L'EMPRISONNEMENT CULTUREL"

En 1972, Robert Smithson était devenu la figure de proue du Land Art, dont l'un des propos essentiels était de sortir l'oeuvre des limites de la galerie pour la placer directement en relation critique avec le monde moderne. Par cette démarche, il cherchait à remettre en question les paramètres artistiques et à saper le statut de produit de consommation que prenait de plus en plus l'art moderne. D'abord publié en allemand dans le catalogue de la Documenta 5 de Cassel, en 1972, section 17, p. 72, ce texte a été ensuite publié à New York, en anglais, dans le numéro d'octobre 1972 d'Artforum, puis reproduit dans The Writings of Robert Smithson, édité par Nancy Holt, New York, 1979, pp. 132-133, dont ce passage est extrait, traduit par Annick Baudoin.

Il y a emprisonnement culturel quand un conservateur, au lieu de laisser l'artiste établir lui-même les limites de son oeuvre, impose les siennes. On attend des artistes qu'ils s'adaptent à des catégories frauduleuses. Certains d'entre eux ont l'impression de dominer le système mais ce sont eux qui sont dominés. Ils finissent donc par sou­tenir une prison culturelle qui les assujettit. Eux-mêmes ne sont pas enfermés évi­demment, mais leur production l'est. Il y a dans les musées, comme dans les asiles et les prisons, des cellules et des quartiers, en d'autres termes, des salles neutres nom­mées « galeries ». Une fois placée en un tel lieu, l'oeuvre perd sa fonction pour ne plus être qu'un simple objet transportable ou une surface déconnectés du monde extérieur. Une pièce éclairée vide et blanche est en elle-même un espace soumis à la neutralité. Les oeuvres semblent y subir une sorte de convalescence esthétique. On les y regarde comme autant d'invalides inanimés attendant le verdict du critique qui les prononcera curables ou non. La fonction du gardien-conservateur est de séparer l'art du reste de la société. Le stade suivant est celui de l'intégration. Une fois l'oeuvre complètement neutralisée, rendue inefficace, abstraite, inoffensive, elle est prête à être consommée par la société. Tout est réduit à l'état de fourrage visuel et de marchandise transportable. Seules sont autorisées les innovations qui sou­tiennent ce genre d'emprisonnement.

Ces idées obscures que sont les « concepts » sont coupés du monde physique A force d'être expliqué et justifié, l'art devient une métaphysique hermétique et imhé­cile. Au lieu de s'enfermer dans une idée forgée par un individu isolé, le langage devrait s'articuler dans le monde physique. Et, au lieu de se résumer à un événe­ment unique, être en constante évolution. Les expositions qui ont un commence­ment et une fin sont inutilement limitées à des modes de représentation abstraits ou réalistes. Un visage ou des carroyages sur une toile restent du domaine de l'art de la représentation. Ce n'est pas en le réduisant à l'écriture qu'on le rapproche du monde physique. L'écriture devrait transformer les idées en matière et non pas l'inverse. L'art en gestation devrait être dialectique et non pas métaphysique.

Je parle d'une dialectique qui se joue en dehors du domaine de l'emprisonne­ment culturel. Les oeuvres d'art mettant en scène une démarche artistique confinée aux limites métaphysiques d'une salle neutre ne m'intéressent pas non plus. Ce genre d'études du comportement n'apporte aucune liberté. Pourquoi l'artistee veut-il se prendre pour un rat de B. F. Skinner accomplissant ses petits tours compliqués Un travail de création enfermé n'est plus de la création. Plutôt que de créer l'illu­sion de liberté, mieux vaudrait révéler l'emprisonnement.

Je suis pour un art qui prenne directement en compte les éléments dans leur existence et leur action quotidiennes et en dehors de leur rôle de représentation. Les parcs qui entourent certains musées isolent les oeuvres qui se trouvent de ce fait réduites à de simples objets de délectation formelle. Disposées dans un parc, elles suggèrent une immobilité statique plutôt qu'un mouvement dialectique. Les parcs sont des paysages achevés pour un art achevé. Un parc transmet les valeurs de l'achevé, de l'absolu et du sacré. La dialectique n'a rien à voir avec tout ça. Je parle d'une dialectique de la nature en interaction avec les contradictions physiques inhérentes à ses forces propres, comme celles du soleil ou de l'orage. Les parcs sont une idéalisation de la nature, alors que celle-ci ne peut se prêter à l'idéalisation. Elle ne se développe pas en ligne droite mais dans tous les sens. Elle n'est jamais terminée. Une oeuvre achevée du XXe siècle placée dans un jardin du XVIIIe sera absorbée par la représentation idéale du passé, ce qui renforcera des valeurs politiques et sociales qui ne sont plus actuelles. Très souvent, les parcs et jardins sont des reproductions du paradis perdu de l'Éden et non pas des sites dialectiques contemporains. Ils sont d'origine picturale - des paysages où les matériaux naturels jouent le rôle de la peinture. Même les paysages idéalisés autour de nos parcs nationaux traduisit une nostalgie du bonheur céleste et de la paix éternelle.

En dehors du jardin idéalisé et de ses équivalents contemporains comme les grands parcs urbains ou nationaux, il existe des régions qui évoquent plutot l'enfer - tas de scories, bandes minières ou fleuves pollués. Toujours encline à l'idéalisation pure et abstraite, la société ne sait que faire de ces endroits. Qui aurait envie de passer ses vacances sur un tas d'ordures ? Notre éthique du paysage, surtout en ce domaine à crédit appelé « monde artistique », est obscurcie par les nuages de l'abstraction et du concept.

Certaines expositions artistiques ne seraient-elles rien d'autre que des entrepôts de ferraille métaphysique ? Des catégories en état de putréfaction ? Des sottises intellectuelles ? Seraient-elles des manifestations régulières de désolation visuelle ? Faute d'imagination, les conservateurs-gardiens s'accrochent encore à la destruction des principes et des structures métaphysiques. Les ruines de l'ontologie, de la cosmologie et de l'épistémologie constituent encore du terreau pour l'art. Aussi démodée et déchue soit-elle, la métaphysique continue de proposer un ensemble de principes sûrs et de raisons valables pour la création artistique. Les parcs et les musées sont les tombes à l'air libre des souvenirs congelés du passé agissant comme une fausse réalité. Cet état engendre une grande angoisse parmi les artistes - qu'ils luttent et se battent pour les idéaux dévastés de situations perdues ou qu'ils les défient.

Chales Harrison et Paul Wood - Art en théorie 1900-1990 (anthologie)

Nature "humaine"................sites d'artistes Robert SMITHSON









voir site officiel : http://www.robertsmithson.com/
voir aussi : http://www.artcyclopedia.com/artists/smithson_robert.html

13 septembre 2006

Danse contemporaine et multimedia


Magali & Didier Mulleras

Lien : http://www.mulleras.com/

Nature "humaine"

La Nature a deux sens fondamentaux : la matière d'une chose (ce qu'elle est, son essence) et le devenir d'une chose dans sa spontanéité (libre d'une fin, la nature humaine).

Au sens commun la Nature est l'ensemble du milieu naturel de la Terre et des forces qui l'habitent, les êtres humains, les forêts, les airs, les mers, le monde minéral, végétal et animal.

La nature humaine est l'ensemble des caractéristiques communes à tous les membres de l'humanité. C’est-à-dire une définition de l'homo sapiens qui puisse s'appliquer à chacun d'entre eux, ceci comportant d'ailleurs paradoxalement la nature des différences possibles entre deux individus (caractère).

WIKIPEDIA

Dans l'atelier, nous traiterons cette année de nature"humaine".

Cet intitulé est à prendre dans l'idée d'une nature qui porte la marque de l'homme au travers d'une multitude d'interventions "de toute nature"; d'une nature lue et interprétée au travers du prisme déformant de la vision "humaine"; d'une nature revisitée par le langage plastique...

Voir aussi : Lien vers Nature - Wikipédia et Nature humaine - Wikipédia

travaux des lauréats du concours "Habitations Sociales"

Aude Van Schaftingen : étude pour les "Cabanes"


Gil Lenders : projet "Habitations Sociales"


Christina Jékey : installation de fin d'études "Abysses"


Isabelle Fremin : projet de "Piscine


12 septembre 2006

Projet "Habitations Sociales" 2005-2006

Paru dans ARTRANSIT, Périodique trimestriel édité par l'asbl Galerie de Prêt d'œuvres d'Art Artothèque de Woluwe-Saint-Lambert. Septembre Octobre Novembre 2006

LES HEUREUX ÉLUS DE LA SOCIÉTÉ IMMOBILIÈRE L'HABITATION SOCIALE

Précédemment annoncé dans notre périodique Artransit, le jury de fin d'études de l'Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles s'est réuni fin juin pour proposer à la Direction de la Société immobilière de Woluwe-Saint-Lambert d'analyser les projets d'intégration sculpturale destinés aux espaces verts encadrant les habitations sociales.
En présence du Président de la Commission Royale des Monuments et Sites, Jacques Degryse, et du Directeur général de la Société immobilière Jean-Jacques Rifflart il a été décidé que quatre projets vont faire l'objet d'une étude budgétaire et de faisabilité précise. Leurs conclusions doivent parvenir à la Galerie de Prêt d'Oeuvres d'Art pour octobre prochain afin de les soumettre à ses partenaires pour une sélection définitive.

Il s'agit des propositions d'intégration de :

Christina Jékey : Intégration ludique composée de cubes de verre équipés de fibre optique illustrant Sirius, la "constellation du chien" , accompagnée d'un porte-clef individuel symbolisant l'appartenance du locataire à un des quartiers du site en lui confiant la clef de son accès. (chjekey@hotmail.com)

Gil Lenders dont le projet consiste à reproduire en céramique l'environnement (bois, friche, plantations, pelouse...) sur une esplanade oubliée du bâtiment voisin. (gil_lenders@yahoo.fr)

Aude Van Schaftingen, amoureuse des refuges magiques et imaginaires de notre enfance, reproduit en branchages différents modèles qui les caractérisent (cabane, roulotte, tente, chariot...) afin d'accueillir les plus jeunes habitants des lieux.

Isabelle Frémin transforme l'ancien bac à sable en une piscine publique imaginaire. Les plantations florales saisonnières avec la complicité des habitants y onduleront du bleu tendre au bleu outremer pour mieux accueillir les reflets du ciel et les accessoires fictifs de plongée inviteront les locataires à la convivialité.

La réhabilitation de coins perdus, le souhait de communication, l'implication des locataires dans le respect et le partage des biens mis à leur disposition ont été les moteurs de la réflexion entamée, il y a une année déjà, par les finalistes de la promotion 2005-2006.
Je félicite les élèves de l'Académie Royale des Beaux-Arts d'avoir poursuivi passionnément leurs investigations et d'avoir pu exprimer leur créativité par leur persévérance en dépit des difficultés qu'ils ont pu rencontrer.

Françoise Mortier, Directrice de la GPOA

11 septembre 2006

Nature "humaine"................sites d'artistes Bob VERSCHUEREN


Bob VERSCHUEREN en quelques lettres...


Aventure Pour moi, chaque travail doit avoir un parfum d’aventure. Il me faut une part d’incertitude, une chance d’être surpris. Travailler avec les éléments de la nature exclut le risque de tout maîtriser, de s’ennuyer.

Bilatéral La symétrie de la feuille, du corps, a orienté mon travail. Ce n’est donc pas un choix esthétique, c’est un choix imposé par le sujet.

Couleur Chaque végétal crée sa couleur, parfois très fugitive lorsqu’elle s’épanche sur le papier. La seule solution est d’accepter cette dégradation rapide, et de se sentir privilégié d’en être le témoin.

Dimension Un sur un, voilà l’échelle que propose la majorité des travaux. Toutefois, la matière végétale et la peau s’étale, cherchant à bousculer notre perception.

Écriture Le chou rouge développe dans sa matière une calligraphie qui surprend. L’encre mauve qu’il recèle nous confirme que nous sommes au cœur de l’écriture.

Frontière Quelle est la frontière entre notre être et le reste du monde, si ce n’est cette surface sensible qui nous entoure? Le travail tente de faire voir autrement le corps, avec sincérité, sans fard.

Géographie Pour obtenir ce travail du corps en aplat, j’ai eu recours à un procédé proche de la cartographie. Tout comme la terre n’est pas plate, le corps est fait de courbes et contre-courbes. Il s’agit donc pour les deux de trouver les compromis qui rendront possible cette mise à plat.

Hommage Je veux ici rendre hommage à tous ceux et toutes celles qui m’ont aidé à développer ces travaux. Ceux qui m’ont donné accès à des presses, ceux qui m’ont aidé à réaliser les phytogravures, celles qui ont accepté de me servir comme modèles, ceux qui ont assuré l’énorme travail de labo, et tous ceux qui ont porté de l’intérêt pour cette nouvelle approche, et m’ont encouragé à poursuivre.

Itinéraire Mon parcours, que je n’aurais jamais soupçonné il y a trente ans, est pourtant logique. C’est là l’incroyable constat. Chaque artiste est l’acteur d’un travail qui le dépasse totalement.

Juxtaposition Ce procédé est très fréquent dans ma démarche. Mettre les choses côte à côte permet de donner plus d’intensité, et parfois aussi de donner une lecture immédiate de l’action du temps.

Kif-kif Contrairement à ce que pensent beaucoup de gens à mon égard, il n’y a pas de saison privilégiée pour mon travail. L’hiver m’apporte autant que les autres saisons. Si certains végétaux se font alors rares, l’échoppe du marchand de légumes me comble tout autant que l’exubérance des végétaux en été.

Lien Si l’on regarde une feuille, un tronc de hêtre, le lien avec la peau nous saisit d’emblée. Notre appartenance à la nature semble aussitôt une évidence, alors que bien des gens veulent se placer au-dessus de celle-ci. De là vient la dérive écologique qui nous frappe.

Multiple Les apparences sont trompeuses. Les phytogravures ont des allures de multiples, et pourtant, il est impossible dans la plupart des cas d’imprimer plus d’un exemplaire. Ce caractère unitaire s’apparente à merveille avec les choses de la nature, car il est impossible de trouver deux éléments identiques. C’est ce qui fait à mes yeux sa richesse unique.

Newton Tout sur terre est soumis à la loi de la gravité. D’Arcy Thompson est un scientifique autodidacte qui a beaucoup cherché sur l’incidence de cette force sur la genèse des formes dans la nature. C’est en lisant ses écrits que j’ai pensé présenter un sein soumis à la gravitation, en faisant tourner le corps à 360°.

Objectivité Je propose un regard sur la nature sans romantisme, car le romantisme n’est que mensonge par omission.

Partage Je ne peux envisager de faire un travail sans l’objectif de partager mes enthousiasmes avec les autres. Je ne peux pas imaginer qu’il existe des artistes qui ne travaillent que pour eux-mêmes. L’art n’existe que par le regard de l’autre.

Questionnement Le jus de la plante qui s’épanche sur le papier, lors du passage sous la presse, me renvoie à la question de l’éphémère. La couleur fuit, changera de tons. Nous assistons à la déliquescence de la vie.

Rorschach Les empreintes de chou rouge m’ont propulsé dans l’univers des tests de Rorschach. L’évidence de présenter l’envers et l’endroit sur une seule feuille pliée vient de cette rencontre soudaine avec l’univers de la psychanalyse.

Simplicité Complexifier un travail me paraîtrait lui ôter la force de ce qui se rapproche de l’évidence.

Transfert Parcours d’une feuille: l’arbre, mes mains, la presse, le papier, le regardeur. Mais elle habitera la mémoire de tous ceux qui auront vu sa phytogravure. Là réside l’aspect le plus magique.

Utopie Tout le mystère de l’existence en ce monde n’est-il pas déjà écrit dans les nervures d’une feuille?

Vérité Quand j’énonce quelque chose à propos de l’art, je me rends souvent compte que si j’avais dit exactement le contraire, c’eut été aussi juste. Ces petits constats me rendent modeste.

Wagon Chaque nouveau travail se raccroche au précédent, n’est rendu possible que par ceux qui ont précédé. C’est du moins ce que je ressens.

Xerox Mes premiers travaux d’impression furent faits en photocopies. J’imaginais la machine comme un énorme appareil photographique, balourd, un peu stupide.
YeuxPour bien voir les choses, il vaut mieux d’abord les oublier.

Zigzaguer Mon parcours est fait de zigzags. Les installations nécessitent d’avoir une exposition en vue. Entre elles, je profite de ce temps pour explorer d’autres champs: la photographie, la gravure, les sons. À travers chacun de ces chemins, les saisons me donnent des opportunités, et m’en ôtent certaines. Ainsi il me faut parfois attendre l’année suivante pour pouvoir poursuivre une recherche.


Publié à l'occasion de l'exposition de Bob Verschueren au Centre de la Gravure et de l'Image imprimée de la Communauté française de Belgique du 26 septembre au 15 décembre 2002 .
http://www.centredelagravure.be/code/fr/expo_pass_2.asp?pk_id_expo=6

Voir également :
http://www.bobverschueren.net/
http://art-nature-project.ouvaton.org/article.php3?id_article=385

sculpture pas chère...on casse les prix!




10 septembre 2006

Nature "humaine"............... sites d'artistes Antony GORMLEY



PROJET PEDAGOGIQUE DU COURS D'ATELIER DE L'OPTION SCULPTURE DE L'ACADEMIE DES BEAUX-ARTS DE BRUXELLES (extraits)

 

OBJECTIFS

Inscription dans les principes du décret relatif à l'enseignement artistique supérieur de la Communauté Française

"L'enseignement artistique dispensé dans l'enseignement supérieur se doit d'être un lieu multidisciplinaire de recherche et de création dans lesquels les arts et leur enseignement s'inventent de manière indissociable. Les arts qui s'y développent sont non seulement envisagés comme productions sociales mais également comme agents sociaux qui participent à la connaissance, à l'évolution et à la transformation de la société. En prise sur les leçons des arts passés et contemporains, sur la pensée et les sciences, l'enseignement de l'art est prospectif, il stimule l'ouverture au futur, à l'inédit."

Décret relatif à l'enseignement supérieur artistique du 17-05-1999 Article 3. §1er et suivants.

Inscription dans le projet pédagogique de la Ville de Bruxelles

Le présent projet pédagogique se réfère au texte adopté par le conseil communal du 21 juin 2004 sous le titre : « Les projets éducatif, pédagogique et d'établissement de la Ville de Bruxelles ».

Quelques points qui entrent en résonance avec le projet pédagogique personnel:

  • Respect de la personnalité de chaque étudiant ;
  • Respect de la pluralité des valeurs constituant l'humanisme contemporain; esprit de tolérance;
  • Diffusion de la connaissance sous des formes multiples et vivantes ;
  • Participation sociale et comportement critique "positif"; devenir « citoyen du monde » ;
  • Autonomie intellectuelle.

Inscription dans le projet pédagogique de l'Académie de Bruxelles

Le présent projet pédagogique se réfère au texte adopté par le collège échevinal du 6 juin 2002 sous le titre « spécificités de l'enseignement lié au caractère de l'Académie et moyens mis en oeuvre pour maintenir ses spécificités ».

Quelques points qui sous-tendent la conception du projet pédagogique personnel :

  • Construction d'une singularité de position de chacun de ces étudiants ;
  • Découverte des exigences d'une démarche créatrice ;
  • Engagement dans la contemporanéité en participant aux préoccupations artistiques et esthétiques qui se développent dans la simultanéité de la réflexion et de la pratique ;
  • Jonction des cours artistiques, généraux et techniques est indispensables et fondamentale;
  • Présence des disciplines anciennes et ouvertures aux instruments d'aujourd'hui;
  • Refus du "zapping"culturel; balisage des disciplines;
  • L'atelier comme lieu central de la pédagogie de l'Académie; lieu de rencontre et d'échanges; lieu vivant qui évolue et ouvre de nouvelles perspectives;
  • Collaboration entre enseignants de cours généraux et enseignants d'atelier dans le cadre de projets spécifiques;
  • Ouverture aux démarches interdisciplinaires ;
  • Le cours qui vise à donner à l'étudiant les moyens de s'exprimer, d'établir un dialogue, d'animer un lieu, d'inventer des formes, de mettre en scène imaginaire, de susciter l'émotion et le rêve, d'innover dans le domaine plastique.

Les objectifs généraux

Un des postulats personnels principaux pour ce projet pédagogique soutient que la création artistique -le langage plastique- s'appuie sur l'articulation de trois piliers fondamentaux (sans hiérarchisation):

  • sens ou contenu
  • plastique ou contenant esthétique
  • technique ou contenant matériel

La réflexion pédagogique mettra en évidence, auprès des étudiants, l'interdépendance complexe de ces trois concepts dans toute pratique artistique; chaque recherche, chaque oeuvre, chaque parcours artistique élaborant entre ceux-ci son propre entrelacs de liens faisant signature unique.

La formation d'un atelier supérieur de sculpture se doit de conjuguer de la façon la plus complète, la plus exigeante, savoir-faire et"savoir-être", voire savoir-vivre au sens premier «Art de bien diriger sa vie»... notions qui se posent bien au-delà du simple savoir.

Loin des clichés et des recettes, mise à disposition de connaissances pratiques et techniques approfondies : le passé comme fondation (et non comme ornière), le présent comme enrichissement (et non comme finalité), le futur parce que nous sommes des créateurs... Ouverture aux technologies nouvelles dont l'informatique (3D, simulations, conception assistée, images virtuelles...); ressourcement au travers des techniques ancestrales; richesse des parcours multidisciplinaires.

Loin de l'endoctrinement, l'équipe pédagogique propose des outils d’aide à la création ; cette formation débouche progressivement sur l'autonomie de l'étudiant.

  • mise en place de l'indépendance de la main et de l'esprit;
  • incitation au développement d'une expression personnelle cohérente et authentique; élaboration d'un langage ;
  • prise de conscience et expression de la sensibilité;
  • développement du sens critique (et autocritique...);
  • réflexions sur le volume et l'espace: dissection des principes élémentaires;
  • amorce des processus fondamentaux de la recherche créatrice; acquisition de méthodes de travail personnelles;
  • sensibilisation au rôle social de l'artiste, à la communication; responsabilisation et engagement;
  • notions d’intégration et confrontation à l'art public;
  • encouragement à la pluridisciplinarité, à la confrontation interculturelle, à la dimension humaniste.

Spécificités de l'atelier (méthodes pédagogiques et contenus)

En art, l'absence de contraintes, les solutions faciles dans leur durée et leurs moyens, contribuent au développement de recettes insipides et standardisées, de clichés où l'on réinvente le feu et la roue pour la nième fois…

La formation de l'atelier de sculpture veut éviter ces écueils en continuant de transmettre les savoirs anciens dans leur richesse, tout en les réactualisant. Il n’est plus question ici de limiter notre compréhension du vocable « sculpture » à une approche traditionnelle qui fleure bon la terre glaise, le marbre de Carrare ou le bronze vénitien…nous parlons aussi ici de travail dans l’espace, avec l’espace, voire sur l’espace. Il n’y a plus ici de matériaux nobles, mais de matériaux qui font sens : du granit à la canette de coca en passant par le pollen et l’huile de vidange…

Notre atelier propose aux créateurs que nous révélons à eux-mêmes un bagage de connaissances leur permettant de nourrir et questionner l'authenticité de leur langage personnel: connaissance de soi au travers de ses choix plastiques, "autopsie" des œuvres majeures, démontage des stéréotypes, observation de l'univers et de la société…, cheminement personnel et incitation au dépassement individuel, mise en valeur de la démarche et maîtrise du sens de l'expression; garder au sens toute sa pertinence et sa vigueur en le soutenant par des moyens techniques, plastiques et intellectuels de haut niveau. « Stimulation » de l’imaginaire.

Elle proposera aux futurs professionnels que nous "préparons" une palette d'outils leur permettant d'aborder des réalisations tant sous l'angle artisanal qu'industriel, en faisant d'eux des concepteurs et des partenaires reconnus pour des projets de toute envergure.

L'art contemporain et sa pédagogie actuelle encouragent les pratiques multidisciplinaires ; ce qui, au regard de certains usages scolaires encore récents, est d'un enrichissement évident, au titre de la libération de l'expression individuelle par le choix varié des outils. La formation de l'atelier de sculpture veut encourager les échanges interdisciplinaires car ils correspondent à une réalité de terrain actuelle au travers de fréquentes collaborations complémentaires entre créateurs. Cette ouverture et(ou) confrontation bien comprise aux autres médias les plus divers est également source d'enrichissement pour notre pratique par les questions ainsi soulevées et les contributions multiples ainsi apportées grâce à d'autres angles de vue. On soulignera également dans la pratique contemporaine, les fréquents échanges avec des domaines extérieurs aux arts plastiques, voire à la création artistique (sciences).

Au regard de ces considérations, l'option sculpture sera particulièrement attentive à certains repères:

  • Maintien de la spécificité de l'atelier de sculpture.
  • Amélioration de l'accès à l'outil informatique : archivage, création, (re)présentation, documentation…
  • Accès à des formations complémentaires: initiation à l’informatique spécifique 3D, histoire et esthétique de l'architecture, histoire des jardins, formation multimédia…
  • Encouragement d'activités d'enseignements communes (cours, visites, exercices, invités extérieurs…) avec des ateliers partageant des centres d'intérêts.
  • Maintien et développement de formations techniques spécifiques de haut niveau.
  • Passerelles avec des formations spécialisées extérieures. Echange entre écoles.

Les objectifs opérationnels

Les objectifs opérationnels seront définis avec l'ensemble de l'équipe pédagogique ; ils seront répartis et attribués sur base du projet pédagogique du cours principal de l'option, des cours de soutient à la finalité; nourris des contenus des cours techniques et généraux. Il sera tenu compte des fonctions et des compétences de tous les intervenants.

1ère BAC

L'étudiant révèlera et développera au long de son parcours ses aptitudes à l'expression personnelle au travers de propositions individuelles et originales. Il recevra des informations de base sur les techniques de la sculpture qui viseront entre autre l'acquisition d'une autonomie progressive dans les matériaux de base (terre et plâtre entre autres). L'approche du corps humain sera initiée; apprentissage des relations fond / forme ; implications du choix des matériaux. Cette formation, largement ouverte à l'ensemble des disciplines des arts plastiques et visuels, apportera le socle de base des compétences intellectuelles, techniques et plastiques, nécessaires pour amorcer un processus de création autonome en trois dimensions.

Développement de la capacité de mise en relation de formes : découverte et mise en œuvre des éléments constituants ; équilibre et cohérence. Etude du traitement et de la transformation des formes ; simplification, synthèse, géométrisation, stylisation dans différents buts : compréhension, adaptation et expressivité. Prise de conscience des choix plastiques et réflexion sur ces choix plastiques (et techniques) et sur leur capacité d'expression ; relations fond / forme ; implications du choix des matériaux. Communication, langage et expression.

L'étudiant sera encouragé à s'intéresser à l'ensemble des disciplines des arts plastiques et visuels en vue d'enrichir les moyens de sa pratique artistique.

2ème BAC

Autonomie dans tous les matériaux de base de la sculpture; autonomie dans les procédés de reproduction et d'assemblage. Acquisition progressive par l'étudiant d'une méthode de travail personnelle en cohérence avec ses intérêts et sa sensibilité personnelle. Conduite autonome des recherches techniques, plastiques et thématiques. Développement de la capacité de mise en espace de formes dans un environnement donné: découverte et mise en œuvre des éléments constituants ; équilibre et cohérence. Contrôle des choix plastiques et techniques, réflexion sur ces choix et sur leur potentiel d'expression ; relations fond / forme ; implications du choix des matériaux.

L'étudiant sera encouragé à s'intéresser à l'ensemble des disciplines artistiques en vue de consolider le socle de base de ses compétences intellectuelles, techniques et plastiques, nécessaires pour développer un processus de création autonome en trois dimensions. Confrontation de l'expression plastique aux sciences.

3ème BAC

Acquisition d'une autonomie technique et plastique générale. L'étudiant conduira un projet personnel dans sa globalité: sa réflexion thématique et ses propositions plastiques seront conduites en relation avec ses recherches et orientations personnelles et menées éventuellement en cohérence avec un lieu choisi ou proposé; sa réflexion technique se développera en lien étroit avec ses objectifs personnels; selon les cas, il posera des choix "artisanaux" ou "industriels"; il se familiarisera avec la gestion théorique de projets d'importance : les relations avec le commanditaire, les avant-projets, les recherches thématiques, les métrés, les plans et maquettes, les dossiers, les simulations, les recherches de fournisseurs, les cahiers des charges , la connaissance théorique et pratique des matières premières, leurs transformations, les sous-traitants, les planning et délais d'exécution, les responsabilités. Il sera initié aux principes de l’intégration, cette matière faisant l’objet d’un cours spécifique de soutien à la finalité : « intégration monumentale dans l’espace public ».

Master

Acquisition d'une autonomie technique et plastique générale. Elaboration d'un travail personnel, d'une écriture personnelle (d'une démarche?). Cette réalisation pouvant être soit indépendante (objet), soit du domaine de l’intégration ou de la performance.

L'étudiant conduira une réalisation dans sa globalité: sa réflexion thématique et ses propositions plastiques seront menées en cohérence avec ses recherches et orientations personnelles et éventuellement le lieu investigué; sa réflexion technique se développera en perspective des différents paramètres de sa création; il posera des choix "artisanaux" ou "industriels"; il se familiarisera avec la gestion théorique de projets d'importance : les relations avec le commanditaire, les autorisations, le financement, les avant-projets, les recherches thématiques, les métrés, les plans et maquettes, les dossiers, les simulations, les recherches de fournisseurs, les cahiers des charges, la sécurité, les matières premières et leurs transformations, les sous-traitants, les planning et délais d'exécution, la sécurité, les responsabilités.

Proposition : choix d'orientation en master

Cette proposition vaut dans le cadre d'une formation de départ unie, sans distinctions entre "sculpture" et "intégration monumentale". La présence dans l’ancienne grille d'un cours de soutien à la finalité " intégration monumentale dans l’espace public " en parallèle avec le cours de sculpture "normale" dés le début des études semblait considérer des disciplines différentes, plutôt que de considérer la globalité de la discipline "sculpture" pouvant déboucher sur différentes orientations. Cette approche monumentale pourrait éventuellement se renforcer en master par un choix d’option privilégiant l’une ou l’autre orientation.

1ère/2ème/3ème Bac : Socle des compétences

Enseignement de base. Cette formation, largement ouverte à l'ensemble des disciplines des arts plastiques et visuels, apporte le socle des compétences intellectuelles, techniques et plastiques, nécessaire pour amorcer un processus de création autonome dans l'espace. Vocabulaire et grammaire du volume sont traités prioritairement au sein des cours d'atelier.

Master : Choix entre différentes options

SCULPTURE / OBJET

" L'objet indépendant"

La finalité sculpture / objet est orientée vers l'expression tridimensionnelle au travers de réalisations indépendantes de leur contexte de présentation ; cette option approche prioritairement les concepts développés au travers de la sculpture dite "traditionnelle" : prépondérance du matériau, maîtrise technique et plastique de celui-ci au service du langage et de l'expression personnelle; la création se caractérise entre autre par une autonomie environnementale.

INTEGRATION MONUMENTALE DANS L'ESPACE PUBLIC

"L'objet et son environnement"," l'homme et son environnement "

La finalité intégration monumentale traite particulièrement des interactions entre l'objet et son environnement; elle propose une spécialisation au travers des outils intellectuels, techniques et plastiques nécessaires à la compréhension et au travail de ces relations. Les questions d'intégration d'œuvres d'art monumentales constituent l'axe principal de cette formation qui prépare directement à l'art public.

PERFORMANCE / INSTALLATION

"Mise en scène de l'homme et de l'objet "

La finalité performance/installation traite, par un abord multidisciplinaire, des moyens d'expression plastique les plus contemporains. Elle réunit des étudiants issus des divers champs interdisciplinaires de l'établissement privilégiant l'installation et la performance comme moyens d'expression personnelle. Cette formation s'articulera autour du traitement théorique approfondi des questions d'art contemporain et d'une pratique expérimentale de haut niveau.

PROGRAMMES ET CONTENU

1ère BAC

"LA FORME"et "LA RELATION DE FORMES"

Notions de base, vocabulaire et syntaxe de la composition en trois dimensions : ombre et lumière; vide et plein; mouvement et repos; rythme; centre d'intérêt, nœud, zone de repos; verticalité et horizontalité; oblique; tension; axes dominants; rendu du volume; aspects de surface; symétrie, asymétrie. Construction, structure.

Relations de formes en trois dimensions : agencer et lier les formes : les contrastes et les oppositions ; les liens ; les interactions ; les masses; associations et combinaisons de formes ; les types de réseaux. Les outils de représentation spatiale: les perspectives, le conceptuel, le virtuel. La représentation et la restitution; la copie ; "le juste" et "le beau". Informations sur les techniques de la sculpture ; techniques de base de reproduction (base du moulage) et d'assemblage; usage et confection des armatures.

2ème BAC

"DÉVELOPPEMENT DE LA FORME"

Relations de formes et mise en espace; inscription dans un cadre et dans un espace donné; le socle; tracés régulateurs et schémas de construction; corrections optiques et trompe l'œil; techniques de rendu de l'espace. Traitement de la forme (suite); choix plastiques et langage. La citation, l’allégorie, la métaphore, le symbole, l’allusion, la narration, l’anecdote,… Usage de l'ensemble des techniques de base de la sculpture: assemblage et reproduction. Différents modes d’interventions spatiales : la sculpture - objet, l’installation; confrontation avec les expressions contemporaines. Pratiques plastiques pluridisciplinaires et complémentaires.

3ème BAC

La dernière année du cycle est particulièrement axée sur les questions "spatiales": le travail doit se placer dans l'espace, mais il peut aussi en user et en modifier la perception. L'oeuvre est transformée par son environnement qui est lui-même transformé par la présence de l'oeuvre. Place du spectateur.

"LE PROJET"

L'intégration

Initiation aux principes de l’intégration, cette matière est prise en charge par le cours spécifique de soutien à la finalité : « intégration monumentale dans l’espace public ». Elaboration d'un projet d'intégration pour un lieu choisi ; tous les éléments à prendre en compte dans une intégration; mise en pratique de tous les acquis antérieurs au travers de la mise au point d'un projet d'intégration de sculpture monumentale. L'art public. Les espaces urbains et ruraux.

Le travail personnel

Élaboration d'un travail personnel, d'une écriture personnelle (d'une démarche?).

Les trois axes de réflexion seront envisagés, soutenus et développés simultanément de manière interactive: technique, esthétique et contenu.

Acquisition d'une autonomie générale. Un projet personnel dans sa globalité: réflexion thématique et propositions plastiques conduites en relation avec les recherches et orientations personnelles (éventuellement en cohérence avec un lieu). Réflexion technique développée en lien étroit avec les objectifs personnels; (choix "artisanaux" ou "industriels"); gestion théorique de projets d'importance : relations avec le commanditaire, avant-projets, recherches thématiques, métrés, plans et maquettes, dossiers, simulations, recherches de fournisseurs, cahiers des charges, connaissance théorique et pratique des matières premières et leurs transformations ; sous-traitance, planning et délais d'exécution ; responsabilités.

Master

LA REALISATION

Le travail personnel

Réalisation d'un travail personnel. Selon les intérêts de l’étudiant, cette élaboration pourra prendre des formes multiples (voire multidisciplinaires).

En accord avec l’équipe pédagogique de l’option et éventuellement les enseignants des autres options concernées, l’étudiant élabore son programme d’atelier en corrélation avec ses objectifs personnels.

L'intégration (en cas de choix de cette option par l’étudiant)

Le développement particulier de cette réflexion est fonction de l'intérêt de l'étudiant et de son investissement dans les questions environnementales.

Elaboration d'une intégration pour un lieu choisi. Mise en pratique concrète des acquis antérieurs. Réflexion thématique approfondie; propositions plastiques en cohérence avec le lieu investigué et les orientations personnelles. Ce projet est particulièrement pris en charge par le cours spécifique de soutien à la finalité: «intégration monumentale dans l’espace public».

Le développement particulier de ce travail est fonction de l'intérêt de l'étudiant et de son investissement dans les questions environnementales.

Le mémoire

En accord avec l’équipe pédagogique de l’option, l’étudiant choisira et développera dans un mémoire un thème de réflexion théorique en résonance avec ses intérêts et recherches plastiques personnels. Il sera soutenu par un promoteur de mémoire qui a l’approbation du conseil d’option. Ce mémoire sera présenté (défendu) devant un jury réuni à cet effet.


LES METHODES PEDAGOGIQUES

PAR ANNEE DE FORMATION

1ère BAC

L'étudiant est encouragé à proposer régulièrement des travaux individuels et originaux ; ils font l’objet d’une réflexion individuelle ou collective encadrée par les enseignants.

De courtes séquences de stimulation créative sont organisées sur base de propositions thématiques précises, contraintes techniques et (ou) formelles sous forme de jeux; réalisation de témoignages vidéos/photos pour analyse ultérieure.

Sollicitation de réponses à des demandes précises (nombreux exercices considérant les divers contenus du cours, pris ensemble ou séparément: demandes d’associations de matériaux; compositions de volumes, par exemple) et encouragement du développement du langage personnel malgré les contraintes. Certains de ces travaux font l’objet de recherches thématiques, plastiques et techniques complémentaires, mais ils peuvent aussi être développés en dimensions pour le jury de fin d'année.

Cette formation s'articulera autour du traitement théorique de certaines questions d'art contemporain au travers d'exemples concrets et d'une pratique expérimentale des formes et des matériaux. Les résultats de ces expérimentations peuvent venir nourrir l'ensemble (ou partie) des travaux ultérieurs. Encouragement aux pratiques multidisciplinaires: libération de l'expression individuelle par le choix multiple des outils plastiques.

2ème BAC

Au travers d'un exercice très développé chaque semestre, sollicitation de réponses plus approfondies à des demandes pointues (exercices considérant les divers contenus du cycle : demandes de mise en espace; compositions de volumes dans un lieu, par exemple) et incitation à l’expression personnelle malgré les contraintes très strictes. Certains de ces travaux sont sélectionnés et développés pour le jury de fin d'année.

L'étudiant doit également proposer des travaux individuels et originaux ; ils font l’objet d’une réflexion individuelle ou collective encadrée par les enseignants. Certains de ces travaux sont sélectionnés et approfondis en recherches thématiques, plastiques et techniques; ils font l'objet d'un agrandissement éventuel et d'une mise en espace pour le jury de fin d'année.

Cette formation s'articulera autour du traitement théorique de certaines questions d'art contemporain au travers d'exemples concrets et d'une pratique expérimentale constante des formes et des matériaux. Les résultats de ces expérimentations peuvent venir nourrir l'ensemble (ou partie) des travaux ultérieurs. Encouragement aux pratiques multidisciplinaires: libération de l'expression individuelle par le choix multiple des outils plastiques.

3ème BAC

Le programme de cette année est particulièrement orienté vers les recherches "spatiales" : le travail dans et avec l'espace; sensibilisation à ces questions au travers d’une information sur la création contemporaine ; acquisition d’outils spécifiques à la recherche et à l’expression dans l’espace ; informations sur les techniques ; méthodes de gestion ; mise en œuvre des projets.

Les projets proposés sont suivis au travers de leurs différentes étapes par l’ensemble de l’équipe pédagogique en fonction des compétences et attributions de chacun. Il n'y a plus à proprement parler d'exercices: chaque fois que possible, les enseignants proposeront des applications concrètes aux étudiants : concours, organisation et participation à des expositions, à de multiples activités extérieures. Stages en extérieur auprès d'organismes culturels, chez des artisans ou des artistes : ces choix sont posés en accord avec l’équipe pédagogique, sur base des recherches de l'étudiant, de ses intérêts, de ses projets, de ses besoins. Echange avec d’autres établissements.

Cette formation s'articulera autour du traitement théorique approfondi des questions d'art contemporain et d'une pratique expérimentale de haut niveau.

Master

Le programme master peut être orienté vers les recherches d’intégration dans l’espace ; l’étudiant sera alors particulièrement suivi dans le cadre du cours spécifique de soutien à la finalité: «intégration monumentale dans l’espace public».

L’étudiant élabore son projet artistique personnel avec le soutien de l’équipe pédagogique ; acquisition d'une méthode de travail personnelle efficace; autonomie; acquisition d’outils spécifiques à la recherche et à l’expression dans l’espace et avec l’espace; échanges sur les techniques ; méthodes de gestion ; mise en œuvre des projets.

Les projets proposés et leur réalisation sont suivis au travers de leurs différentes étapes par l’ensemble de l’équipe pédagogique en fonction des compétences et attributions de chacun.

Cette formation s'articulera autour du traitement théorique approfondi des questions d'art contemporain et d'une pratique expérimentale de haut niveau.

Mise en pratique de réponses techniques et plastiques suite à des situations concrètes. Au travers de stages (intérieurs à l'établissement, ou extérieurs chez des artistes ou artisans), de bourses à l’étranger, de concours, de demandes particulières et autres contacts avec diverses institutions, les étudiants sont confrontés à des propositions concrètes de l'extérieur, du même ordre que celles qu'ils rencontreront dans leur future vie professionnelle. Visites et voyages d'études complèteront les formations dispensées au sein de l'établissement par des contacts en prise directe avec le terrain et l'actualité.


ACTIVITÉS PÉDAGOGIQUES

Les cours

Chaque nouvelle matière (quel que soit son champ : thématique, plastique ou technique) fait l'objet d'une introduction par le professeur du cours principal de l'option, par un membre de l'équipe pédagogique, par un conférencier ou toute personne susceptible d'initier et de nourrir auprès des étudiants le cheminement théorique ou pratique souhaité. Les supports de motivation et de réflexion les plus variés sont utilisés à cet effet : conférences, visites d'atelier ou de musées (expositions de toute nature), voyages, projections, spectacles divers (films, pièces de théâtres, danse…), écrits, presse, sites Internet, tests, jeux…ou cours traditionnel, tout simplement.

La participation des étudiants est encouragée sous forme d'échanges, de recherches, de partages de connaissances. Les enseignants sont à l'écoute des demandes qui leur sont soumises directement mais aussi des besoins qu'ils observent au travers des comportements et réalisations des étudiants. Les enseignements sont nourris par une pratique professionnelle régulière mise à disposition dans un souci de partage sans restriction. Les méthodes sont constamment questionnées à la lumière des évaluations.

Les exercices

En règle générale, la plupart des exercices sont concentrés en première et deuxième bac. Partant de courtes séquences en début de première année, on évolue vers des exercices de plus longue durée qui peuvent se déployer sur un trimestre. Sans pour cela être trop systématique (afin de maintenir une certaine dynamique), cette progression permet d'approfondir les recherches des étudiants au fur et à mesure de la découverte des matières. Des exercices de courte durée permettent d'aborder de multiples savoirs fondamentaux très ciblés (ombre et lumière, vide et plein, tension et repos …) ; ces acquis plastiques ou techniques, peu "encombrés" d'apprentissages lourds ou de thématiques complexes, servent alors de socle à des séquences plus élaborées dans leurs articulations et leurs contenus. L'abord ludique de certaines questions facilite l'introduction de contraintes dans les énoncés : partie intégrante du travail de l'artiste mais aussi de la vie, ces contraintes doivent être perçues par le créateur comme une stimulation permanente à l'innovation. Proposés par différents intervenants, les exercices seront mis en place par le conseil d'option au regard des objectifs et évalués en continu ; une attention particulière sera accordée à la cohérence et à la coexistence des différentes séquences. Les travaux des étudiants feront systématiquement l'objet d'un archivage : témoin de leur progression, base de données perpétuellement enrichie, il constitue un outil pédagogique de choix ; cet archivage construit également la mémoire de l’établissement.

Les recherches

Les recherches s'inscrivent en bonne place dans les méthodes pédagogiques : elles portent tant sur les techniques, les aspects plastiques que les contenus. L'expérimentation est nourriture fondamentale pour le plasticien ; manipulation (prise en main) des formes, matières et idées : un passage obligé pour le créateur afin de s'approprier lignes, textures et concepts par tous les sens, par tous les pores, par tous les ports…Comment imaginer, inventer, si l'on ne possède d'autres références que le résultat de la pensée d'autrui? Elle-même trahie, parasitée et corrompue par divers médias…Le créateur, le chercheur puise dans cette matière première qu'il a accumulée tel un bricoleur dans les tiroirs de son atelier (cf. Lévi-Strauss). Tout exercice, toute séquence d'apprentissage, tout projet comportera donc ce passage essentiel qu’est la recherche.

Les séquences d'apprentissage

Cette notion évoque une inscription dans le temps mais aussi un ensemble d'éléments qui s'enchaînent et se complètent pour former un tout cohérent. L'acte d'enseigner peut viser à une certaine simplification, une synthèse, voire une modélisation, animé par la volonté d'aller à l'essentiel en démêlant les "écheveaux" de la réalité ; sans pour autant se couper de celle-ci dans une trop grande volonté d'asepsie. Si le débroussaillage est de rigueur (la phase"laboratoire") en accompagnant les premiers pas, la nature reprendra ses droits au fil de la progression de l'étudiant: l'œuvre mature et sincère dans sa complexité (sédimentation de références, strates de signifiants, scories du vécu personnel…) n'est jamais que le reflet de celui qui la génère et de l'humanité qui l'entoure. Ainsi la notion de séquence évoque-t-elle cette complexité qui caractérise les articulations du savoir et de l'être: travailler un thème par coups de sonde successifs, par circonvolutions, par tangence ; l'observer, l'apprivoiser, le nourrir, au lieu de l'emprisonner, de le tuer, de l'empailler…Il y va de la créativité de l'enseignement : il n'y a pas de solution préfabriquée mais un faisceau de chemins possibles, propres à épanouir les individus dont nous avons la responsabilité.

Les projets

Les projets constituent la séquence d'apprentissage par excellence : sous forme de simulations ou de réalisations concrètes, ils sont nourris et construits au travers d'un parcours complexe, associant recherches diverses, nouveaux apprentissages et pratiques revisitées. Implications coordonnées de nombreux intervenants tant intérieurs que extérieurs à l'établissement.

Les projets sont une pratique essentielle qui confronte l'étudiant à des activités professionnelles qu'il rencontrera concrètement au sortir de ses études ; il y répond en associant une palette considérable de compétences accumulées dans son cursus scolaire à des recherches et développements spécifiques au projet investigué. Des supports concrets de réflexion seront proposés autant que faire se peut en partenariat avec le domaine public (Ville de Bruxelles par exemple), les structures culturelles (Recyclart, ISELP, GPOA…) ou le privé (CBR, Glaverbel, Vulga,…). Ces projets, particulièrement appréciés pour leur richesse de contenu et leur forte motivation, seront conduits avec rigueur et professionnalisme par une équipe spécifiquement mandatée par le conseil d'option.

Les conférences

Opportunité de venir apporter un savoir pointu dans une séquence d'apprentissage à un moment choisi, par une personne possédant des compétences particulières. Ces conférences sont souvent le fruit de rencontres et de liens personnels : l'enseignant apprécie tel plasticien, tel technicien, tel penseur : il bâtit sur mesure une rencontre avec les étudiants; il cible le moment favorable d'un projet, d'une recherche, lorsque le terrain est réceptif ; une rencontre qui fera peut-être que quelque chose aura changé pour quelques-uns d'entre nous…Une rencontre que nous pouvons partager avec d'autres options; une rencontre qui peut se prolonger dans l'atelier…

Les visites

Incursions dans le monde extérieur de l'atelier, les visites sont encadrées par les membres de l'équipe pédagogique ; leur opportunité est évaluée en conseil d'option. Elles trouvent une place de choix dans les séquences d'apprentissage au titre de complément essentiel de réflexion voire d'impulsion de projets. Les intervenants prendront à coeur de préparer les étudiants, de les soutenir dans leurs découvertes et de débattre avec eux des informations récoltées (trop de ces activités restent "improductives" car lacunaires sous l'une ou l'autres de ces phases). Ces visites portent sur des personnes, des objets et des lieux les plus variés : expositions, musées, galeries, lieux culturels, ateliers, professionnels de "terrain", industries, artisans, sites remarquables…

Les participations à des concours

Les concours offrent aux étudiants l'opportunité de se confronter à l'extérieur (autres écoles, autres plasticiens) et au concret (lieux existants). Au fil de l'année scolaire des concours variés sont offerts à l'attention des étudiants ; il convient d'en faire le tri avec les membres de l'équipe pédagogique et les étudiants. Des critères de qualité et d'opportunité guideront les choix. Suivant leur nature, bien encadrés, ces propositions extérieures peuvent devenir des supports d'activité pédagogique de choix : richesse et actualité des thèmes, originalité et caractère concret des demandes.

Les stages intérieurs à l'établissement

Notre école, au travers de ces intervenants, possède des compétences dans les domaines les plus variés de la création, de la pensée, des techniques: il y a là un potentiel généralement sous exploité. Le savoir est présent : il faut faire fonctionner les outils en place pour le partager; pourquoi devoir aller chercher ailleurs ce qui se trouve dans nos murs? Il y a le cadre qui est sans doute perfectible, il y a le facteur humain et la motivation des uns et des autres. Peut-être est-ce une question de terminologie ? Le terme "stage" est certainement dévalorisé par un usage fort répandu qui l'associe à une activité annexe confinant à l'occupationnel. Rien à voir avec ces "collisions" de compétences qui sous-tendent nombre d'oeuvres majeures de notre époque. Plus modestement dans notre enseignement, un croquis, un lavis, une photo, une vidéo pourront débloquer le processus créatif enlisé chez un étudiant. Les textes officiels (à différents niveaux) encouragent cette interdisciplinarité, les pratiques artistiques contemporaines la vivent au quotidien, nos étudiants en sont demandeurs, nos collègues reconnaissent ses mérites…Alors?

Les exemples de formation transdisciplinaire sont dans les cartons, peu dans la pratique…Osons!

Faut-il voir dans ce domaine les séquelles de notre organisation d'enseignement : dans un souci louable de cohérence, un pouvoir concentré dans quelques mains, peut-être trop possessives à l'égard de "nos" étudiants? Sans vouloir remettre en cause la notion de chef d'atelier toujours présente en filigrane (bien que le nom ait disparu des textes officiels), nous ne pouvons ignorer les structures en place dans d'autres pays : en Espagne, il n'est pas exceptionnel qu'un étudiant rencontre dans son parcours de formation plus d'une dizaine de professeurs d'atelier dans la branche principale.

Les stages extérieurs à l'établissement

Des stages auprès d'institutions culturelles, dans des ateliers d'artistes ou d'artisans, dans des entreprises, seront encouragés ; tout à la fois prise d'autonomie de l'étudiant et source de multiples enrichissements et apprentissages , le stage extérieur est un outil pédagogique majeur. Bien que peu usité dans notre enseignement artistique. Riche de potentiels, son implication dans nos programmes devrait être reconsidérée à plus d'un titre. Les avantages sont nombreux, à commencer pour l'école elle-même : avons-nous les moyens matériels d'offrir certaines formations pointues sur des équipements sophistiqués, parfois déjà obsolètes le jour où nous les recevons enfin. Sommes-nous capables de répondre de l'intérieur à des demandes de formations ponctuelles parfois totalement étrangères à nos compétences? S'il est évident que nous devons assumer les savoirs de base, rien ne remplacera une pratique de terrain, une immersion dans la vie active : une école cocon faillit à une partie de ses objectifs.

Le choix des stages sera déterminé par une série de critères et objectifs collégialement appréciés :

  • Remédiation de compétences ("rattrapage") ;
  • Ouverture sur de nouvelles compétences aux fins de nourrir ou d'aboutir un projet à plus ou moins long terme;
  • Initiation et introduction à de futurs domaines professionnels;
  • Intérêt et participation à des projets culturels marquants.

Ces stages seront choisis à l'initiative de l'étudiant ou du professeur du cours principal de l'option et répartis sur l'ensemble des études avec une préférence pour la 3ème bac et le master; ils ne sont pas rémunérés et font l'objet d'une convention entre l'école, l'étudiant et le maître de stage; ils sont considérés comme une activité pédagogique à part entière intégrée aux grilles horaires.

A cela il faut encore ajouter les stages Erasmus dont les atouts ne sont plus à démontrer.

Les "workshops", les symposiums, les séminaires

Méthode pédagogique d'immersion : s'impliquer intensément autour d'un thème, d'une rencontre particulière, d'un projet remarquable, cela pour une durée déterminée généralement assez courte et dans un cadre souvent inconnu. L'accent est placé sur l'exceptionnel de la rencontre et de la découverte : le quotidien de l'atelier est mis entre parenthèses, l'énergie de tous se focalise sur un projet commun : émulation, concentration des énergies et des moyens. Forts répandus dans le milieu des sculpteurs, ces activités sont le lieu d'échange par excellence pour des pratiques plastiques en recherche : confrontation à l'autre, aux matériaux et à l'environnement mais aussi esprit d’équipe dans des réalisations communes.

Les dossiers

Le travail sur dossiers constitue un axe de travail essentiel dans le décours des études :

Un instrument personnel de l'étudiant, au travers duquel il apprend à synthétiser les données importantes d'un projet ; un support pédagogique facilitant l'évaluation ; un outil pour le futur plasticien qui y trouvera de nombreuses applications lors de la présentation et de la défense de projets monumentaux.

Sous forme de carnets ou de « book »personnel, la mémoire du parcours de création s’inscrit au jour le jour et ces supports deviennent outil de réflexion et de communication. Cette démarche sera utilement soutenue par les enseignants

La documentation

Si l'accès aux documents ne constitue plus un frein en soi pour le travail de l'étudiant, leur gestion et leur utilisation deviennent néanmoins problématiques pour l'observateur attentif. "Surconsommation", manque de filtrage critique, redondances et errances diverses "mal digérées": quelques-uns des travers communément rencontrés à l'issue d'une séance de surf sur Internet. Les outils intellectuels manquent actuellement à nos étudiants pour exploiter les richesses insoupçonnées de ce "cyberbazar". À nous de les encadrer et de les soutenir dans ce parcours, comme nous pouvons le faire pour des visites et des voyages.

Notre école possède également dans ses locaux une bibliothèque qui est un outil de choix : le support livre n'a certainement pas rendu son dernier soupir ! Tout en conservant un patrimoine remarquable, témoignage de notre passé artistique et précieux support de recherche , la bibliothèque de l'Académie des Beaux-Arts rassemble et structure une collection d'ouvrages de qualité autour de savoir développés dans l'école : monographies d'artistes, théorie et iconographie des arts plastiques et appliqués, de l'architecture ; ouvrages techniques, encyclopédies, catalogues d’expositions, revues…Avant de "se perdre dans les méandres de la toile", étudiants (et enseignants) auront tout à gagner de visites régulières à la bibliothèque : une approche dynamique des connaissances les plus variées, une stimulation, une nourriture intellectuelle pour les créateurs que nous sommes.

Une documentation spécifique à l'atelier sera tenue à disposition des étudiants : actualités, références, techniques, adresses, listes de sites, réflexions, bibliographie…

Les mémoires

Le professeur du cours principal de l'option sculpture initiera au sein de l'équipe pédagogique une réflexion sur l'opportunité d'introduire la demande d'un mémoire auprès des étudiants et à quel stade de la formation. En cas d'accord sur ce projet, il s'agira de mettre au point les modalités pratiques mais aussi et surtout de définir les objectifs, de cadrer les demandes de contenus et d'évaluer les implications sur la pratique artistique.

Les "visiteurs"

Si nos étudiants sont parfois amenés à sortir de nos murs, nous recevons fréquemment des "visiteurs", qu'ils soient étudiants Erasmus, étudiants de la maison en provenance d'autres options, élèves du secondaire, voire candidats stagiaires à l'agrégation. Une fois les objectifs clairement définis, nous avons, dans la mesure du possible, à mettre les moyens didactiques dont nous disposons au service de ces projets variés : assistance technique et (ou) plastique, mais aussi présence humaine. Se positionner dans un contexte d'échange et de partage plutôt que de distribution à sens unique ; éviter une lecture hiérarchisée des compétences des uns et des autres. Et pourquoi ne pas se souvenir de notre propre parcours, où nous pouvons dire d'une rencontre, parfois très brève, que sans cette rencontre nous ne serions pas ce que nous sommes? Au-delà de la simple carte de visite pour notre atelier, notre école, ces échanges sont nourriture pour notre enseignement, et leurs apports plastiques, techniques, voire pédagogiques, s'enrichissent de la dimension humaine.

 

Jean-François Diord – 2005-2006

vocation...

On ne se lève pas un beau matin en disant : "je serai artiste!", comme j'ai pu déclarer du haut de mes cinq ans :"je serai pompier !", ou conducteur de locomotive , voire gendarme dans un moment d'égarement ...

D'abord quand on est petit on dessine et les adultes trouvent ça intéressant "...et si tu faisais encore un joli dessin pour mamy ..?", et pendant ce temps là on est sage .

Et puis c'est l'école où on est en face de personnes qui vous font faire des choses de moins en moins amusantes vu que c'est pour votre bien !

Et à côté il y a le temps des expériences chimico-bio-ethno ( et j'en passe ) -créatives avec les grenouilles dans la boue de l'étang , les produits du labo photo de papa , les anciens poteaux électriques en bois qui deviennent des totems , et les fourchettes en argent plaqué véritable de mamy ( l'autre ) qui deviennent des compressions ...

Et il y a aussi les vacances chez tonton , les pieds dans le béton et la tête dans les charpentes ; ou encore en France ,avec les musées , les Châteaux de la Loire et les cathédrales à la clef : question de goût ( de papa ) ! , et ça laisse des traces ... et qu'à force un imaginaire se construit ... et qu'à force il faut que ça sorte de "grés "... ou de force ...

Tous les matériaux y passent , les styles , les recherches , les joies , les galères et les doutes aussi !

Mais bon (?) Dieu , pourquoi je fais ce (sacré ) boulot ?

 

Jean-François DIORD (Février 1997)

"Première pierre"




Bienvenue aux étudiants et à tous les amateurs de sculpture.


Jean-François Diord,

professeur responsable de l'option sculpture

de l'Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles