De nombreux artistes contemporains touchent au domaine du spirituel au travers de leurs créations. Cet intérêt prend les formes les plus variées, allant de la citation plus ou moins littérale de textes sacrés issus des "grandes religions", à des "pratiques fétichistes" qui relèvent du chamanisme, de l'occultisme ou de l’anthropologie plus ou moins assimilés, en passant par diverses attitudes syncrétiques, œcuméniques, néopaganistes...voire une "mythologie individuelle" (Beuys). Ainsi naissent des mots, des images, des objets et des nouveaux lieux voués aux cultes...
Joseph Beuys, " I like America and America likes me" (1974).© 2013 The Milanese
Des artistes comme
Beuys développent des pratiques qui relèvent du chamanisme, avec des objets, des lieux et des performances où le matériau fait sens. On y associera Anselm Kiefer avec ses références aux textes sacrés (même les plus hermétiques, comme la kabbale) et utilisant des matériaux "sacralisés", comme le plomb des toitures de la cathédrale de Cologne. Les performances (sacrifices?) de Ana Mendieta ou
Marina Abramovic relèvent également de rituels païens où
Éros et Thanatos se rejoignent.
James Turrell, Roden Crater, Aqua De Luz, Tixcacaltuyub, Yucatan, Copyright James Turrell, Photo by Ed Krupp.
Ne peut-on considérer que certains artistes qui relèvent du landart, comme Walter De Maria, Andy Goldsworthy ou
James Turrell , "communient" avec la nature, créent ce que l'on pourrait appeler des "interfaces sacrés" entre les hommes et (les) dieu(x) : ainsi, le
Lightning Field, Les Refuges d'art ou le Roden Crater...
Dans l'art contemporain, d'autres artistes prennent une position critique par rapport aux grandes religions comme le catholicisme, souvent avec humour, mais aussi parfois avec férocité, ainsi ORLAN ou Maurizio Cattelan. Partageant cette attitude, Andres Serrano, a fait (encore récemment) scandale avec son
Piss Christ
(1987) : il a photographié des effets de lumières créés par un crucifix
trempé dans l’urine (la sienne); il y a cependant divergence d'avis : d'autres articles parlent d'éosine...
ce qui est beaucoup plus hygiénique!
Maurizio Cattelan,"La Nona ora" (1999). Résine polyester, cheveux naturels, accessoires, pierre, moquette. Dimensions variables selon l'espace. Photograph: Attilio Maranzano. Courtesy Galerie Perrotin
Alors que certains plasticiens s'attaquent occasionnellement à des thèmes du domaine religieux (l'exposition "
Babel"par exemple), des artiste comme Sarkis, relèvent véritablement de l'art sacré proprement dit, en incorporant ses codes et ses lieux.
Dans "SCULPTURE", de nombreux posts parlent de ces artistes qui touchent au spirituel:
Dans le désordre, quelques "trouvailles" sur ce thème...
Trouvé sur le site
Protestantisme et images.com, le travail de
Sylvie Lander pour l’église St-Pierre-le-Jeune à Strasbourg (été 2010). Lire également un ensemble d'articles intéressants à propos de la question du spirituel dans l'art contemporain, dont "
Le spirituel dans l’art contemporain, Ruptures et convergences", un article de Jérôme Cottin.
"Une cuve d’or, épousant la forme humaine, emplie d’eau claire, est
incrustée dans le sol. Absence du corps, au cœur de la matière,
naissance et mort, passage, transformation, circulation, présence du
ciel à toucher dans l’obscurité minérale qui invite à entrer en
résonance avec la danse immobile des étoiles."
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Dans le cadre de l'exposition "
Lost in Paradise" (novembre 2012), au Loft Sévigné "
Idris Khan (Pakistan/Royaume-Uni) propose une œuvre
multiple qui se nourrit de sa formation musulmane dans les écoles
coraniques du Pakistan qu’il a fui. L’apprentissage par cœur des
sourates du Coran sans les comprendre est ici fortement traduit par un
procédé photographique très spécifique et mystérieux qui consiste à
superposer à l’infini des vers de Milton, Paradise Lost. Organisés
diversement dans des montages photographiques ou une sculpture, ils
deviennent illisibles, aussi incompréhensible que dans le souvenir
d’enfance de l’artiste. Mais l’artiste adulte a totalement structuré :
la rigueur extrême de la composition pour dire la confusion des
origines ! Il propose notamment une corbeille évoquant celles du
pèlerinage à la Mecque qui servent à ramasser les pierres lancées par
les pèlerins contre le démon, lors du rituel des stèles de Jamarat. Le
lien entre le poème sur le mal originel est très fort : dans le vortex
de la sculpture semblant ouvert vers les profondeurs de la terre
glissent les versets de la sourate semblant intimement mêlés à des vers
de Milton. Poésie de l’occident et rituel de l’orient se rencontrent."
Idris Khan, "The Devil’s Wall" (2011).
Courtesy of Victoria Miro Gallery, London and Yvon Lambert Gallery, New York.
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"
La mort de James Lee Byars", à la galerie Marie-Puck
Broodthaers, Bruxelles en 1994; sans doute une des oeuvres les plus
emblématiques (et les plus reproduites) de l'exposition
Deadline (consacrée à l'œuvre tardive de douze artistes
internationaux. Chacun d'eux, conscient de la mort imminente, a intégré
dans son travail l'urgence de l'œuvre à achever et le dépassement de
soi).
Courtesy
galerie Marie-Puck Broodthaers, Bruxelles.
Voir l'article consacré à cette expo en 2009 :
http://acasculpture.blogspot.be/2009/11/deadline-last-minute.html
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En la muestra “Modos de devoción” que se presenta en el MAMBO, la
artista exhibe fundamentalmente piezas de las series “Nagual” y
“Devoción” –surgidas entre mediados de la década de 1990 y principios de
la de 2000, hasta nuestros días-, las cuales, a juicio de Katherine
Chacón, están caracterizadas por un volcamiento ritualista, asociado a
veces a la muerte, a la prisión, o al desmembramiento, y apoyadas en su
mayoría en una iconografía animal, en donde perros, caballos, caimanes,
seres alados y sus hibridaciones, convergen, a veces, conformando
conjuntos escultóricos o instalaciones.
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"Batman" ©Ribes Sappa
Adrian Tranquilli, artiste d'origine australienne, aujourd'hui installé à
Rome, traite de nos mythologies contemporaines lorsqu'il nous dépeint
("désculpte"...) les failles de nos super héros.
Merci à Lola pour ses liens.