Pour la sixième édition de Monumenta -après Anselm Kiefer, Richard Serra, Christian Boltanski, Daniel Buren et Anish Kapoor- Ilya et Emilia Kabakov, artistes d’origine russe, proposent au public de se perdre dans le dédale d’une ville utopique, L’Étrange Cité.
Le making off de la mise en place de l'exposition.
lya et Emilia Kabakov, Étude pour Manas, dessin, Monumenta 2014
© Ilya et Emilia Kabakov / ADAGP, Paris 2014
L’étrange cité conçue pour la Nef du Grand Palais puise ses références dans la Renaissance, le romantisme et la science moderne. Elle se compose de huit grandes constructions. En déambulant au détour de ces édifices à l’atmosphère recueillie, le visiteur appréhende de façon sensible et concrète autant de mondes singuliers .
Dans la partie nord de la Nef, une vaste coupole projette ses variations de couleurs et de lumières vers une entrée que le public doit d’abord franchir. Il atteint alors un espace labyrinthique, entouré d’une double enceinte circulaire. À l’intérieur apparaissent cinq édifices distincts aux noms mystérieux : « Le Musée vide », « Manas », « Le Centre de l’énergie cosmique », « Comment rencontrer un ange ? » et «Les Portails ».
À l’extérieur se dressent encore deux constructions. « La Chapelle blanche » alterne les tableaux avec de grandes surfaces blanches et lumineuses, laissant la place à l’imaginaire, tandis que la « La Chapelle sombre » révèle de gigantesques peintures sur fond noir, mêlant références baroques et souvenirs personnels.
Dans cette étrange cité sont installées des œuvres des Kabakov, peintures, objets et maquettes insolites. Ils offrent un panorama des sujets essentiels abordés dans leur création.
Photos JFD.
Voir le dossier de presse d'où sont extraits citation et présentation : http://www.grandpalais.fr/sites/default/files/field_press_file/dp_monumenta_kabakov_0.pdf
Cette gigantesque installation, qui peine à dialoguer avec son environnement, est de loin la plus importante jamais confiée à ce couple d'artistes. Le résultat est-il à prendre pour leur testament artistique, dans cette volonté de tout inclure? Si le monde poétique et spirituel de Ilya et Emilia Kabakov se trouve ici décliné, sa mise en espace très raide et éparpillée conduit le spectateur à une déambulation dans une grande maquette de l'ère soviétique... certes compatible avec le concept d'utopie -on pense ici à Babel, à la tour Tatline ou aux cénotaphes de Etienne-Louis Boullée- mais absolument glaciale; même si le village est de style méditerranéen et que les visiteurs cuisent sous la grande verrière...
Monumenta 2014 : Ilya et Emilia Kabakov , du10 mai 2014 au 22 Juin 2014, GRAND PALAIS, GALERIES NATIONALES. 3, avenue du Général Eisenhower - 75008 Paris