04 mai 2009

Les "Silences" de Marin Karmitz


"Umarła klasa" (La Classe Morte), installation de Tadeusz Kantor;
version exposée à Łódź (PL), 2008. Photo Grzegorz Michałowski

"Silences", une exposition de Marin Karmitz, réalisateur et producteur de cinéma, au Musée d'art moderne et contemporain de Strasbourg. Avec Joseph Kosuth, Chris Marker, Christian Boltanski, On Kawara, Annette Messager, Juan Munoz, Robert Gober, Bruce Nauman, Ilya et Emilia Kabakov, Tadeusz Kantor, Dieter Appelt, Mario Merz, Georg Baselitz, Martial Raysse et Alberto Giacometti.

Présentation de l'exposition :

Marin karmitz : Le hasard d’une rencontre en 2006 avec Fabrice Hergott, alors directeur des musées de Strasbourg, en est à l’origine. Au cours de notre conversation, nous avons évoqué certains mouvements historiques et artistiques qui n’avaient pas fait l’objet – à mes yeux – d’une relecture suffisante, et qui ont pourtant considérablement modifié l’état des lieux en France. Il s’agit d’une part des années 1950, et plus particulièrement de la période 1950-1965, où l’on a vu naître en même temps une nouvelle Constitution, un nouveau journal, L’Express, la Nouvelle Vague dans le cinéma, le Nouveau Roman, le Nouveau Théâtre, celui de Beckett et Ionesco, mais où se sont produits aussi des moments forts dans le domaine de la peinture et de la sculpture. Je considère que les grandes années de Giacometti se situent à cette époque-là. L’autre période décisive est celle qui a suivi 68, de 1968 à 1973 plus précisément. Là encore, on assiste à la création d’un nouveau journal, Libération, à l’émergence de mouvements picturaux comme la Figuration narrative, aux débuts d’artistes tels que Christian Boltanski. Et c’est aussi le moment où l’on voit de nombreux intellectuels – Foucault, Barthes, Deleuze – s’intéresser aux artistes, écrire des préfaces pour des catalogues d’exposition. J’ai donc émis l’idée d’une exposition, qui me paraissait pouvoir être intéressante, sur les rapports que les philosophes et les écrivains ont entretenus avec l’art durant ces deux périodes. Si j’ai accepté d’être le commissaire de ce projet – quoique je n’aime guère le terme –, c’est parce que je voulais prendre mes distances vis-à-vis du cinéma. […]
Extrait d'un entretien à découvrir sur le site de l'expo avec aussi des commentaires, textes, photos, vidéos et tout un programme de visites, conférences et projections : http://www.silences.fr/

"A une analyse historique s'est substituée une réflexion moins didactique. "Un jeu de l'oie... J'ai pensé l'exposition comme un scénario, avec un début et une fin. Et, entre les deux, la possibilité pour le visiteur d'improviser son histoire. C'est aussi un labyrinthe..." Surtout un labyrinthe : parce que Patrick Bouchain a dessiné des espaces aux murs très hauts, clos sur eux-mêmes, entre lesquels le visiteur circule, cherchant l'entrée des salles avec l'impression, accentuée par la faiblesse de l'éclairage, de pénétrer dans une ville abandonnée."
Ensemble de l'article du quotidien le monde : http://www.lemonde.fr/culture/article/2009/05/02/l-art-selon-marin-karmitz-un-champ-de-ruines_1188057_3246.html

Vidéo de présentation de l'exposition sur Arte : http://www.arte.tv/fr/Une-semaine-d-ARTE-Culture/2585044.html

"Silences", du 18 avril au 23 aout 2009, au Musée d'art moderne et contemporain, place Hans-Arp, Strasbourg