07 septembre 2010

Gabriel Orozco, déplacements de matière

" La DS" (1993)


Artiste en constant déplacement, sans atelier fixe, Gabriel Orozco (1962, Jalapa, Mexique) rejette les identifications nationales pour puiser son inspiration dans les lieux où il vit et voyage. Images universelles, ses oeuvres s'appréhendent de façon sensible et sensuelle. Cette exposition est la première que le Centre Pompidou consacre à Gabriel Orozco et la seule présentation de grande ampleur de son travail en France. L'artiste s'est étroitement impliqué dans la conception d'un parcours jalonné de quatre-vingts oeuvres, dont beaucoup n'ont encore jamais été montrées en France...
Occasion inédite de découvrir sa pratique, ouverte, évolutive, aux échelles et médiums variés, l'exposition montre toute l'étendue de son travail : photographies, sculptures, objets reconfigurés, dessins et peintures géométriques, des oeuvres emblématiques aux pièces moins connues ou très récentes, comme les sculptures réalisées à partir de troncs trouvés dans le désert mexicain...
L'artiste travaille souvent à partir d'objets trouvés, parfois de déchets, qu'il reconfigure, dans une subtile économie de moyens, se décrivant comme un « consommateur de tout ce qui est à portée de main et un producteur de ce qui existe déjà ». Les Working Tables (1990-2000, Centre Pompidou) : une collection d'objets trouvés, modelés, et des maquettes d'oeuvres, témoignent de dix années d'expérimentations. Les plus grandes sculptures, posées au sol, sont nées d'une stratégie de l'extraction et de la reconfiguration à l'oeuvre chez Orozco : l'artiste ne détourne pas l'objet de sa fonction originelle ; il le réinterprète. La DS (1997) est une voiture Citroën DS découpée dans le sens de la longueur et réassemblée. Dans cette oeuvre, comme dans Elevator (1994), l'artiste opère une réduction d'un espace usuel et quotidien, qui se trouve altéré et pris au piège de sa fonction. Ailleurs, plusieurs sphères reposent à terre ; parmi elles Yielding Stone (1992), une boule de Plasticine qu'Orozco a fait rouler dans les rues et qui a agrégé les débris rencontrés en route. Dans l'espace d'exposition, elle continue sa collecte, attirant la poussière et se composant ainsi indéfiniment, à l'image de l'oeuvre d'Orozco, en constante transformation.
Centre Pompidou. Exposition du 15 septembre 2010 au 3 janvier 2011.
Lire une interview de l'artiste dans BOMB Magazine : http://bombsite.com/issues/98/articles/2862
Très attendue également, la rétrospective Arman du 22 septembre 2010 au 10 janvier 2011 : http://www.centrepompidou.fr/Pompidou/Communication.nsf/docs/ID087CE3490BD72524C125776900544B0D/$File/20100801-dp-arman.pdf