As soon as I entered the military in Korea, my superiors tried to brainwash all the new soldiers in regards to who our enemy is, why we have to obey them and so on. This training methodology and military law were very well structured and very effectively organized to control new troops. I was reading Michael Foucult’s “Discipline and Punish” in the military and this book is all about how Western governments have historically developed all kinds of punishments and penalties to control citizens in a very intellectual way. I could analyze the military system better through actually experiencing it. In the end, I felt that humans are weak and fragile, spiritless animals under certain rule, certain harsh conditions.Texte et photos de présentation de l'oeuvre sur le site de l'artiste : http://www.bohyunyoon.com/
This work is an installation piece in which I present a mix of male and female toy-like rubber figures hung with strings marching in one direction, one after another. Hanging like puppets, the figures portray the idea of a group as opposed to an individual. A simple light and shadow trick is key in this work and becomes a metaphor for invisible power or tricks of politics in our society. When the viewer approaches the work, their weight makes this structure shake and all the figures dance.
29 juillet 2010
Bohyun Yoon, sculpteur de l'ombre
26 juillet 2010
Laurette Atrux-Tallau, for summer
Narbonne, Chapelle des Pénitents bleus ; du 27 juin au 31 octobre 2010. Installation de Laurette Atrux-Tallau; voir le site de l'artiste : http://www.laurette-atrux-tallau.com/
Laurette Atrux-Tallau réalise des sculptures précieuses. Avec des matériaux simples (clous, épingles, etc.), elle produit des pièces très élégantes, évoquant la nature et suggérant de multiples émotions esthétiques. Une pièce spectaculaire sera montrée dans la Chapelle des Pénitents bleus : elle reprend l’idée des modules dupliqués (chers à l’artiste) qui s’enlacent, s’enchevêtrent et envahissent le cœur de la chapelle en s’agrippant à l’architecture : un rassemblement tendre de curieux oursins. « L’œuvre découle d’une patiente expérimentation de formes ou de matériaux communs, qui, par leur multiplication et leur accumulation, perdent leurs identités propres. Ce qui n’était qu’une boule en polystyrène et des piques en bambou devient une masse, un volume, un tissu. Au départ d’un module unique dupliqué, l’artiste parvient à créer une forme envahissante, une coulée, un flux. » (Christophe Veys, 2009)
Dans le cadre de la manifestation CASANOVA FOR EVER; du 19 juin au 24 octobre 2010; voir tous les détails, les artistes, les lieux d'exposition (33), sur le site du FRAC Languedoc Roussillon : http://www.fraclr.org/
Envisager de réaliser des expositions d’art contemporain à partir de la figure de Casanova consiste moins à retrouver des thèmes qui auraient été particulièrement liés à sa vie (le sexe, le jeu, l’argent, le voyage, la magie…) qu’à donner à voir dans la création artistique contemporaine des « parcours singuliers » témoignant de cette même liberté enfantine, cette innocence du jeu qui provoque surprise, étonnement et bonheur. Extrait de la présentation de l'exposition.
Avec la participation de : Laurette Atrux-Tallau, Jean-Luc Brisson et ses invités (Anne-Sophie Perrot-Nani, Caroline Lucotte, Claire Guezengar, Hélène Despagne, Marie Denis, Vincent Le Texier et Donatienne Michel-Dansac), Victor Burgin, Jacques Charlier, Cyril Chartier-Poyet, Nina Childress, Nicolas Daubanes, Simone Decker, DN (Lætitia Delafontaine et Grégory Niel), Aude Du Pasquier Grall, Emmanuelle Etienne, Geneviève Favre Petroff, Tom Friedman, Dominique Gauthier, Paul-Armand Gette, Delphine Gigoux-Martin, Grout/Mazéas, Marie-Ange Guilleminot, Cécile Hesse et Gaël Romier, Eugène van Lamsweerde, Inez van Lamsweerde/Vinoodh Matadin, Natacha Lesueur, Claude Lévêque, Frédérique Loutz, Anna Malagrida, Stephen Marsden, Audrey Martin, Maurin et La Spesa, Piet Moget, Jacques Monory, Didier Morin, Vincent Olinet, Laurina Paperina, Alicia Paz, Guillaume Poulain, Jean-Jacques Rousseau, Vladimir Skoda, Didier Trenet, David Wolle, Karim Zeriahen
23 juillet 2010
Dynasty, nouvelle génération?
Une exposition, 2 lieux, 40 artistes, 80 propositions : Dynasty résulte d’une collaboration inédite entre le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris/ARC et le Palais de Tokyo. Les artistes investissent la totalité des espaces d’exposition et présentent chacun, dans un mouvement stéréophonique original, une oeuvre dans chaque lieu. À travers la multiplicité des techniques et des approches stylistiques, Dynasty révèle le dynamisme d’une génération et la diversité de ses préoccupations, du devenir de l’homme-machine à un réalisme intime, politique et social. Les matériaux fragiles font l’objet d’une utilisation qui les revalorise, tandis que le développement des modèles informatiques transforme l’appréhension de l’espace et des objets. Ce projet s’inscrit dans la continuité d’un travail de prospection mené par l’ARC au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris avec les Ateliers dès 1977, et par le Palais de Tokyo notamment avec les Modules. Posant un regard sur une jeune scène française au sens large (jusqu’aux Français vivant à l’étranger ou étrangers vivant en France), l’exposition témoigne de l’essor artistique des écoles et des centres d’art, des FRAC et des lieux alternatifs, à Paris et en région.
Avec : Gabriel Abrantes et Benjamin Crotty / Farah Atassi / Laëtitia Badaut Haussmann / Gaëlle Boucand / Mohamed Bourouissa / Guillaume Bresson / Pierre-Laurent Cassière / Yuhsin U. Chang / Stéphanie Cherpin / Pauline Curnier Jardin / Mélanie Delattre-Vogt / Alain Della Negra et Kaori Kinoshita / Dewar et Gicquel / Bertrand Dezoteux / Rebecca Digne / Antoine Dorotte / Julien Dubuisson / Vincent Ganivet / Fabien Giraud et Raphaël Siboni / Camille Henrot / Louise Hervé et Chloé Maillet / Armand Jalut / Laurent Le Deunff / Benoît Maire / Vincent Mauger / Robin Meier et Ali Momeni / Théo Mercier / Nicolas Milhé / Benoît-Marie Moriceau / Jorge Pedro Núñez / Masahide Otani / Florian Pugnaire et David Raffini / Jean-Xavier Renaud / Raphaëlle Ricol / Bettina Samson / Alexandre Singh / Oscar Tuazon et Eli Hansen / Cyril Verde + Mathis Collins / Duncan Wylie / Chen Yang /
Présentation de l'expo sur son site : http://www.dynasty-expo.com/d/fr/exposition/
Dynasty, Au Palais de Tokyo et au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris/ARC, 13 avenue du Président Wilson à Paris . Du 11.06 au 05.09.2010.
Nous avons particulièrement apprécié les sculptures de Vincent Gavinet (illustration ci-dessus, à l'avant plan) qui pratique de manière aérienne les matériaux les plus "ordinaires" (parpaings); point commun qu'il partage avec Vincent Mauger dont nous vous avons récemment parlé (casiers); les héritiers de Richard Deacon ? : http://vincentganivet.fr/
Lire à propos de l'exposition : http://www.fluctuat.net/7189-Dynasty ; voir également : http://lucileee.blog.lemonde.fr/2010/06/14/dynasty-au-palais-de-tokyo-et-au-musee-dart-moderne-de-la-ville-de-paris-2/; ou encore l'avis mitigé de Evene : http://www.evene.fr/arts/actualite/exposition-dynasty-palais-tokyo-musee-art-moderne-paris-2790.php
Tant d'efforts déployés par deux grandes institutions pour un résultat aux allures d'examen de passage bâclé. Un coup dur pour des artistes pas totalement responsables de cette accumulation sans joie, ce parcours qui s'étire artificiellement en longueur, répétant ses rares rapprochements intelligents entre des oeuvres naturellement éloignées. Vides et trop-plein s'enchaînent sans nuances et les salles exiguës assomment par leur redondance plus que par leur esprit. A n'y rien comprendre ; quand le musée d'Art moderne alterne les espaces monographiques sans inspiration à son rez-de-chaussée (à peine sortis des peintures hyperréalistes de Guillaume Bresson, nous voilà plongés dans le minimalisme lacanien de Benoît Maire…), le Palais de Tokyo, un peu plus inspiré, confronte les oeuvres entre elles. Mais difficile d'y déceler une intelligence globale, un parti pris sur cette génération décidément insaisissable.
Stéphanie Cherpin, le Nirvana du recyclage
"Les sculptures de Stéphanie Cherpin semblent davantage représenter des matières que produire une quelconque figuration. Dans une économie de moyens recherchée, elle travaille à partir d’objets récupérés ou achetés, objets standards, usuels, industriels, qu’elle désosse puis remanie, modifie et assemble sans hiérarchie. Son travail de sculpture passe par une phase de reconstruction particulièrement physique qui consiste en une domestication des matériaux et que l’artiste assimile à une transe. Elle donne lieu à des sculptures sans concession dont l’esthétique produit à la fois un effet d’attraction et de répulsion.
Qu’ils soient identifiables ou non, les différents éléments s’animent dans ces sculptures anthropomorphes ou culturellement marquées. Comme dans les peintures abstraites, chacun peut y voir ce qu’il souhaite : un personnage, un animal, un objet décoratif ou utilitaire… À partir d’une caravane ou d’une cabane pour enfants, elle réalise des habitacles inquiétants, délités et impraticables."
Extraits du texte de présentation de l'exposition sur le site de 40mcube : http://www.40mcube.org/www/index.php/expositions/9/use-once-and-destroy-stephanie-cherpin
Exposition "Use once and destroy", du 24 septembre au 18 octobre 2010 (Vernissage le 24 septembre). Rennes, "40mcube".
Aussi au Spot (Le Havre) à l'automne 2010. http://www.le-spot.org/
Voir le dossier de presse très illustré d'une précédente exposition "Cortex Athletico" (y découvrir également, si vous avez le temps, d'autres artistes comme Pierre Clerk) : http://www.cortexathletico.com/images/documents/stephaniecherpindoc.pdf
22 juillet 2010
Vincent Mauger, le Topologiste
« Les agencements plastiques de Vincent Mauger développent des fictions comme l’on déploie des espaces. Les installations de l’artiste ne sont pas des images arrêtées, elles véhiculent.
Zones d’autonomie temporaires, ces sans titre procèdent par glissements, déplacements, tels des matrices ou des surfaces de projections. Édifice constitué de boulettes de papier, objets en bois à l’armature héliotrope, aplat confectionné à partir de briques, ils constituent autant de topographies manufacturées. Une des caractéristiques de la pratique de Vincent Mauger réside
dans l’équivalence que celui-ci induit entre conception formelle et réalisation technique, usage d’un matériau simple et jeu avec l’espace d’exposition. A la fois architecte, maçon ou menuisier, l’artiste aime à osciller entre dessin et mise en volumes, de la même façon que l’on représenterait des endroits d’une virtualité, feinte ou concrète. Entre high tech et gros oeuvre, il manie l’artifice et l’artefact avec plaisir, à l’exemple de ses vidéos, véritablement « construites » à partir de maquettes. A l’aune d’une modélisation interlope, ses pièces élaborent une cosa mentale neutre et impersonnelle.»
Extrait du texte de présentation de l'artiste par Frédéric Emprou (2007) sur le site de la Maison Zervos : http://www.fondationzervos.com/actualites/images/afficheVM.pdf et http://www.fondationzervos.com/actualites/actualites1.html
Nous vous avons déjà parlé de cet artiste (nantais) à plusieurs reprises : http://acasculpture.blogspot.com/2008/09/sculpture-urbaine.html
Documents à découvrir sur l'excellent "Territoire des Sens" : http://territoiredessens.blogspot.com/2009/10/vincent-mauger.html
EXPOSITION VINCENT MAUGER, Lauréat du prix Zervos, du 17 juillet au 20 septembre 2010
à la Maison Zervos de la Goulotte à Vezelay (F)
"Le théorème des dictateurs", Vincent Mauger (2009). Dans le cadre du "Vent des Forêts"
Le Prix Zervos : attribué pour la première fois en 2007, le prix Christianet Yvonne Zervos permet tous les deux ans à un artiste ou à un architecte de concrétiser un projet, lors d’une résidence de création à La Goulotte. Le lauréat est désigné sur dossier par un jury composé de différentes personnalités, critique et historien d’art, artiste, philosophe, architecte, galeriste et collectionneur. L’artiste dispose également d’un appartement-atelier afin de préparer une exposition personnelle. Elle a lieu dans la Maison Zervos, l’année suivant l’attribution du prix. Un catalogue d’exposition est par ailleurs édité par l’association. Ce prix reçoit le soutien du Conseil régional de Bourgogne.21 juillet 2010
Tony Tasset, Big Brother is watching you
Et si vous souhaitez en apprendre d'avantage sur les intentions de Tony Tasset, une interview de l'artiste sur YouTube.
17 juillet 2010
Maurizio Cattelan, le repos du boucher
16 juillet 2010
Les classiques du XXe siècle en liberté
Plus de 80 sculptures des "maîtres du XXe siècle", dont le Penseur de Rodin, la Vénus hystérique de Dali ou le Char de Médée de Braque, sont réunies pour la première fois dans une exposition à Saint-Dié (Vosges), visible jusqu'au 10 octobre.
"L'exposition est née de la volonté de rapprocher les sculpteurs qui ont marqué de leur génie le siècle, de Rodin à Arman", explique l'initiateur de la manifestation, Armand Israël, ayant-droit du sculpteur Georges Braque et principal prêteur des oeuvres exposées.
Du modeste "Centaure phallique" de Picasso au monumental "Ours" de François Pompon, les 84 sculptures sont exposées à la "Tour de la liberté" de Saint-Dié, une dizaine d'entre elles prenant place dans le parc du site ou dans un bassin extérieur, dont "Le baiser" de Rodin.
Extrait de dépêche AFP : http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5gZqhb4J68HQLWM7x6JlluqgBPVCg
12 juillet 2010
Eduardo Chillida, sculpture à l'horizon
Si vous passez par là, sur la route des vacances... Non loin de Gijón au Pays Basque espagnol, "Elógio del horizonte", du sculpteur basque Eduardo Chillida. La particularité de cette œuvre monumentale, placée au bord de la falaise, est son acoustique : il faut y pénétrer pour écouter les sons de la mer et du vent.
Voir aussi dans la région : "Les Peine del viento" ensemble monumental de 3 sculptures installé à San Sebastian (Baie de la Concha), et le Museo Chillida-Leku http://www.museochillidaleku.com/Musee-Chillida-Leku.3+M5c50842c46a.0.html
Voir aussi : http://acasculpture.blogspot.com/2007/12/sculpture-de-vents-eduardo-chillida.html
11 juillet 2010
La censure de l'art sot
"Un tribunal russe doit prononcer lundi son jugement dans le procès des organisateurs d'une exposition d'art détournant des symboles religieux et attaqués en justice par un mouvement ultra-orthodoxe, une affaire qui laisse craindre un retour en force de la censure dans l'art.
Le parquet russe s'est montré très sévère dans son réquisitoire, demandant trois ans de prison contre Iouri Samodourov, alors directeur du musée Sakharov qui accueillait les oeuvres, et contre Andreï Erofeïev, commissaire de l'exposition, tous deux accusés d'avoir "attisé la haine".
L'exposition datant de 2007 et baptisée "Art interdit-2006" avait été organisée pour présenter des oeuvres que les directeurs d'autres musées avaient jugées trop choquantes pour être montrées.
Outrée, une organisation ultra-orthodoxe et nationaliste russe, "le Concile du peuple" a déposé une plainte. Son représentant, Oleg Kassine, a affirmé à l'AFP qu'il était "indigné" par les tableaux de l'exposition.
Selon lui, certains étaient "des tableaux anti-chrétiens". "Par exemple, à la place du visage du Christ, il y avait une décoration à l'effigie de Lénine", dit-il. Une autre oeuvre montrait le Christ dans une publicité pour la chaîne de restauration rapide McDonalds ou encore Mickey Mouse dans un tableau religieux."
Extraits et photo de la dépêche AFP : http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5jpiLGbz-VFtKOIVcrZs6sA2qbOCQ
Rappelons que l'exposition "Art interdit-2006" (printemps 2007, au musée Sakharov à Moscou) rassemblait des oeuvres d'artistes qui avaient été censurés par des musées russes. Cette exposition sur le "sots-art" (mouvement artistique soviétique né dans les années 1970 pour railler la propagande officielle), a également été présentée à Paris fin 2007. Voir le site : http://www.sotsart.com/ ; lire par exemple : http://www.monde-diplomatique.fr/2008/01/DENIS/15503
Une des oeuvres caractéristique de ce mouvement, "Hero, Leader, God" d'Alexander Kosolapov. Et si vous êtes d'humeur polissonne, découvrez "Mickey Kamasutra" et ses déclinaisons sur la page : http://www.sotsart.com/projects/mickey_kamasutra.html
A compléter par la dépèche du 12 juillet :
Les organisateurs d'une exposition d'art détournant des symboles religieux, organisée en 2007, ont été reconnus coupables lundi par un tribunal de Moscou d'incitation à la haine, au terme d'un procès très critiqué par des défenseurs
des libertés publiques. Iouri Samodourov, alors directeur du musée Sakharov
qui accueillait les oeuvres, et Andreï Erofeïev, commissaire de l'exposition, "ont commis des actes visant à attiser la haine", a indiqué la présidente du tribunal Taganski à la lecture du jugement cité par les agences Itar-Tass et RIA Novosti.
Le jugement qualifie d'"intention criminelle" l'idée de ces artistes d'organiser une telle exposition. Celle-ci, baptisée "Art interdit-2006", avait été organisée pour présenter des oeuvres que les directeurs d'autres musées avaient jugées trop choquantes pour être montrées.Le tribunal a également décelé dans ces oeuvres un vocabulaire grossier, selon l'agence Interfax.
06 juillet 2010
Estuaire : la biennale ou la triennale?
Nantes souhaite faire de 2012 "le point de départ d'un nouveau cycle culturel et dynamique pour la métropole qui doit prendre une place éminente et singulière en France et en Europe", explique la ville dans un communiqué.
Fabrice Hyber pasteurisé
Pour Fabrice Hyber, il est « d’utilité publique » d’ouvrir l’espace de la recherche scientifique aux imaginaires artistiques, nécessaire aussi de frotter les différentes méthodes d’expérimentations, quand l’art d’aujourd’hui traverse les disciplines et croise les références. On ne le sait plus guère aujourd’hui, Louis Pasteur (1822-1895), symbole de la modernisation de la société au XIXème siècle, fut artiste avant d’être savant. Il a peint, avant ses vingt ans, de nombreux portraits de proches et d’amis. Mais en embrassant la carrière scientifique, Pasteur a abandonné ses pastels pour leur préférer les féeries du microscope. Cette part oubliée pose justement la question des frontières perméables entre recherche scientifique et création artistique.
Toutes ces oeuvres suggèrent des moments de la pensée. A l’intérieur du campus, ouvert au public à cette occasion, sont dispersés des objets qui évoquent cette pensée proliférante, la formulation des hypothèses (clonage et recyclage, décomposition et recomposition des corps, traduction d’une pensée vers une autre, d’un corps vers un autre, d’un espace vers un double). L’idée est de mettre en forme la recherche en mouvement au sein de l’Institut Pasteur qui est lui-même un réseau ouvert d’hypothèses sur le monde. Avec cette exposition, Hyber entre ainsi de plain-pied dans la vie et dansl’activité de l’Institut, il y participe. Une forme de viralité.
Sur le campus, entre autres installations, une figure de la pensée en action, un cerveau-estomac-intestin se déploira à l’échelle un, sur une hauteur de plus de sept mètres – digestion des données, à la fois physiques et mentales. Dans la serre, seront rassemblées une grande partie des représentations du corps proposés par Hyber depuis les dix dernières années.
Dans le jardin, une benne recueillera les savons usagés, ce qui à terme permettra la fabrication d’un savon d’un mètre cube, métaphore de l’obsession de l’hygiène de Pasteur (qui lavait ses savons) et référence à Traduction – le plus gros savon du monde ou autoportrait de l’artiste, 1991.
03 juillet 2010
MUDAM, Sketches of Space
Simone Decker, "Second Life" (2010), Production Mudam Luxembourg, avec la participation de Prefalux et avec la collaboration du MNHA. Photo JFD.
Fidèle à sa démarche habituelle consistant à prendre pour point de départ le contexte dans lequel elle est amenée à intervenir, l’artiste luxembourgeoise Simone Decker a imaginé pour le Grand Hall une installation de grande ampleur faisant écho à l’exposition précédente, "Le Meilleur des Mondes" (du point de vue de la Collection Mudam). Une tour, composée notamment des caisses des œuvres de la collection du musée, permet aux visiteurs de grimper dans les hauteurs du Grand Hall et d'atteindre le sommet de la verrière. Ils y découvrent un nouveau point de vue sur le bâtiment et sur l’extérieur, mais aussi sur la collection et, plus généralement, sur l'institution muséale.
Le site de l'artiste : http://www.simonedecker.com/
Vue partielle de l'installation de Raffaella Spagna et Andréa Caretto. Photo JFD.
Les artistes italiens Raffaella Spagna et Andrea Caretto développent depuis 2002 une pratique commune ayant pour champ d’investigation les relations qui lient l’homme à son environnement naturel. Leurs projets, souvent développés sur le long terme, donnent lieu à des installations présentant leurs récentes recherches et expérimentations autour de questions telles que la transformation de la matière, la notion d'écosystème, les processus de morphogénèse, la domestication des éléments naturels et les relations entre le sauvage et le cultivé. Pour Sketches of Space, Raffaella Spagna et Andrea Caretto proposent une installation pensée comme un réseau d’« îlots », s’intéressant notamment aux formes générées de manière autonome par certains éléments naturels, qu’ils soient organiques ou minéraux.
Le site des artistes : http://www.esculenta.org/
L’artiste lithuanien Zilvinas Kempinas travaille depuis plusieurs années avec des bandes magnétiques provenant de supports d’enregistrement analogique pour développer des installations qui, dans la continuité des recherches de l'art cinétique et de l'op art des années 1960, jouent avec notre perception spatiale. White Noise se compose d'une multitude de bandes magnétiques agencées dans l’espace pour former un écran qui, éclairé par l’arrière et animé par des courants d’air, produit des effets de vibration rappelant le « bruit blanc » qui apparaît sur les écrans de téléviseurs mal réglés. Dans son installation Ballroom, les visiteurs sont invités à parcourir un environnement mettant en scène des lumières rouges et bleues, des bandes magnétiques et des surfaces réfléchissantes mises en mouvement par des ventilateurs suspendus, si bien que les repères spatiaux sont perturbés.
Voir par exemple cette interview de l'artiste : http://www.initiartmagazine.com/issue01/issue01_SRzk.html ; découvrir aussi ses installations toujours très spectaculaires réalisées souvent à l'aide de bandes vidéos.
Dans ses installations vidéos, l’artiste autrichien Peter Kogler superpose aux espaces d'exposition des espaces virtuels dans lesquels des motifs récurrents - fourmis, rats, formes abstraites... - prolifèrent et envahissent les murs, le sol, le plafond. Son installation pour Sketches of Space se compose d'une projection à 360°, recouvrant la totalité des murs de la galerie, proposant un environnement virtuel dans lequel le spectateur est invité à s'immerger. Le motif de départ est ici une trame abstraite, composée d'un maillage de lignes en perpétuel mouvement, dans lequel des formes organiques apparaissent et disparaissent. L'espace se dissout progressivement, au fil des transformations
Le site de l'artiste : http://www.kogler.net/index.php
Vincent Lamouroux, "Prodrome" (2010), Production Mudam Luxembourg, avec le soutien de Prefalux.
L’installation de l’artiste français Vincent Lamouroux prend comme point de départ une série d’architectures fictives décrites par Edgard Allan Poe dans trois nouvelles écrites en 1840, Le Domaine d’Arnheim, Le Cottage Landor et La Philosophie de l’ameublement, que son premier traducteur, Charles Baudelaire, avait pour projet de rassembler dans un recueil au titre évocateur d’Habitations imaginaires. Les modules créés par Vincent Lamouroux à partir de ces descriptions dialoguent avec le style particulièrement affirmé de l’architecture de Pei. Le site de l'artiste : http://www.vincentlamouroux.net/
Michael Beutler, "Flip" (2005/2010), Production Mudam Luxembourg. Photo JFD.
L’artiste allemand Michael Beutler intervient à deux endroits dans le musée. Pour son installation Flip, les murs qui ont été construits après l’ouverture du musée, pour les besoins des expositions temporaires dans l’une des galeries du rez-de-chaussée, sont découpés puis basculés en utilisant des structures d’acier en forme de demi-roues, de la taille des murs. Reposant à plat sur les structures, les murs divisent maintenant l’espace horizontalement. Ailleurs dans le musée, en contrepoint à Flip, l’artiste modifie l’accès des salles consacrées à la Collection Mudam en érigeant, à l’aide d’une table à bascule, des parois fabriquées in situ, à partir de plâtre et de morceaux de papier colorés. Infos à propos de l'artiste sur le site "kunstaspekte.de" (en allemand); pas de photos mais beaucoup de liens à jour : http://www.kunstaspekte.de/index.php?action=webpages&k=2551
De nombreuses œuvres de l’artiste belge Ann Veronica Janssens explorent, à partir d’éléments « immatériels » et évanescents tels que la lumière, le son ou le brouillard, les limites de la perception du temps et de l’espace. « Ce qui m'intéresse, énonce l’artiste, c’est ce qui échappe, non pas pour le figer dans son échappée mais au contraire pour expérimenter l'insaisissable ». L’installation qu’elle a imaginée pour l’exposition prend la forme d’un large écran traversant la galerie sur lequel viennent s’inscrire, en rétroprojection, des faisceaux lumineux de différentes couleurs produisant une pulsation rapide, presque hypnotique, susceptible de provoquer chez le spectateur des effets de persistance rétinienne. (Pas de photo proposée : les documents trahissent systématiquement les oeuvres, toutes plus "insaisissables" les unes que les autres)
Voir précédemment : http://acasculpture.blogspot.com/2009/09/ann-veronica-janssens-sculptures.html
L'exposition SKETCHES OF SPACE est visible du 19 juin 2010 au 19 septembre 2010, au Mudam Luxembourg, Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean, 3 Park Dräi Eechelen à Luxembourg. Article composé sur base d'informations extraites de la présentation de l'exposition sur le site du musée : http://www.mudam.lu/fr/expositions/details/exposition/sketches-of-space/ Charger le dossier de presse : http://www.mudam.lu/fr/presse/
En plus de cette exposition temporaire, remarquable par la sélection des artistes et la qualité des pièces réalisées spécialement, le musée vous offre également une collection permanente très intéressante. Des visites guidées personnalisées vous sont proposées; l'accueil est chaleureux et l'échange vous permettra de tirer le meilleur parti de vos découvertes : merci à Lise pour sa gentillesse et sa compétence.
Voir aussi la page du musée présentant l'architecture du bâtiment : http://www.mudam.lu/fr/le-musee/le-batiment/
Ne manquez pas de contourner le musée et découvrez, entr'autres, les sculptures de Nikolay Polissky dont nous vous avions déjà parlé dans nos colonnes : http://acasculpture.blogspot.com/2008/11/lest-de-la-sculpture-nikolay-polissky.html
01 juillet 2010
Arne Quinze, une certaine impression
La construction éphémère s'étend sur 120 mètres sur le pont Boeldieu qui sera exceptionnellement réservé aux seuls piétons cet été dans le cadre du festival "Normandie impressionniste".
"Avec de telles installations on fait se réunir les gens comme dans un temple mais sans Dieu", explique ce touche-à-tout de 39 ans en insistant sur la symbolique du pont qui réunit les deux parties de la ville.
Le plasticien a déjà réalisé une vingtaine de constructions comparables dans différentes villes du monde, comme Bruxelles, Paris, Beyrouth ou Chicago. "Chaque latte représente un être humain et chaque croisement entre elles un point de connection", assure-t-il.
Pour réaliser son projet rouennais, il a d'abord construit des maquettes qu'il a soumises à des ingénieurs chargés de veiller à l'équilibre et la solidité de l'ensemble en taille réelle. Le bois laissé naturel ou peint en orange provient d'une forêt renouvelable de Suède et doit être recyclé après le démontage pour être intégré dans des panneaux qui serviront à la construction de maisons.
Cette construction s'intègre dans un parcours d'art contemporain baptisé "Rouen impressionnée", lui-même élément du grand festival Normandie impressionniste organisé tout l'été dans la région. Le parcours est jalonné de huit étapes associant à chaque fois un artiste et un lieu.