Affichage des articles dont le libellé est Jacques Moeschal. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Jacques Moeschal. Afficher tous les articles

09 octobre 2017

Sculpting in Belgium, une certaine histoire (de la sculpture) belge

La Patinoire Royale a choisi de rassembler autour du titre « Sculpting in Belgium » pas moins d'une trentaine d'artistes belges, majoritairement sculpteurs, des années 45 et suivantes. Ces artistes ont tous, à leur façon, sculpté le visage de la Belgique artistique de l'après-guerre. Si de prime abord, cette sculpture belge dont la sélection s'étend du début des années 50 à la fin des années 80, présente un visage hétérogène car pluriel, difficilement réductible à un mouvement ou à une esthétique, force est cependant de constater que certaines lignes directrices se dégagent : tout d'abord une puissance créatrice absolument phénoménale, liée à la pensée artistique de cette après-guerre, où les recherches formelles explosent, et avec elle l'exploration de nouveaux matériaux, essentiellement l'acier et le plastique... 



...Les noms des sculpteurs présentés dans cette exposition de groupe «Sculpting in Belgium» sont aujourd'hui ignorés par beaucoup et absents du marché de l'art; malgré leur popularité dans les années 80 et leur présence dans de nombreux lieux publics, tant en Belgique qu'à l'étranger. À l'exception de quelques-uns, la plupart de ces artistes se sont éloigné du monde de l'art pour se réfugier dans leurs ateliers en entrant lentement dans l'oubli. «Sculpting in Belgium» rend hommage à ces sculpteurs et artistes oubliés et sous-évalués, dont certains sont décédés, et éclaire un panthéon perdu de ces grands belges. La Patinoire Royale a collaboré avec enthousiasme avec les bénéficiaires, les veuves et veufs, héritiers, enfants, parents et amis de ces sculpteurs qui ont vu ce projet comme un tremplin dans le renouveau et la renaissance d'un chapitre majeur et talentueux de l'Histoire de l'art belge.
En regardant comment le reste de l'Europe et les pays occidentaux ont défendu et glorifié leur artistes respectifs, on s'interroge sur le silence assourdissant et l'indifférence de la Belgique pendant «The Glorious Trente »et les décennies suivantes. L'exposition de groupe sera accompagnée d'un important catalogue contenant des témoignages, des textes et des documents remontant au début de cette vaste et riche période de production...

Extraits et traductions "maison" d'après les communiqués de presse.



La sélection d'artistes figurants dans cette exposition est présentée comme un fragment de l'histoire belge de la sculpture. Assurément pour certains, moins évident pour d'autres... Le défi de ce genre d'exposition est sans doute de réunir des œuvres de qualité en suivant un fil rouge; une histoire peut-être un peu remodelée au vu des stocks disponibles? La qualité est au rendez-vous; par contre la présence ou l'absence de certains, ne doit-elle pas parfois plus à la disponibilité des œuvres et au dynamisme des proches et ayants droit? Ne boudons pas notre plaisir, l'ensemble est remarquable et unique : il fallait cette initiative privée -et donc non philanthropique- que les pouvoirs publics sont devenus incapables de prendre pour raison politique et (ou) financière; et il faut donc en assumer les imperfections...
 
 " Projet de Signal " (1970), Jacques Moeschal


 "S45" (1969), Marcel Arnould. Bronze, 48 x 93 cm

Sortir de l'ombre des collections privées toutes ces sculptures ou projets monumentaux est un résultat saisissant, une mise en perspective forte de la créativité d'une époque. C'est aussi une histoire de la sculpture belge qui a le mérite d'exister. Subjective, car lissée par le souvenir des uns; les autres, ceux qui ont fréquenté les écoles et ateliers de cette époque, se souviendront de "solides inimitiés" (noms d'oiseaux et excommunications) entre certains protagonistes maintenant réunis pacifiquement côte à côte dans cette exposition... Ils souriront également devant quelques CV amnésiques.

Au-delà de l'anecdote, profanes et spécialistes admireront l'aspect technique de ces sculptures, peut-être pour des motifs différents.
Les premiers, sans doute pour la maîtrise de la mise en œuvre du matériau, que ce soit celle des "artistes-artisans" (École de Maredsous avec Félix Roulin, Jean Williame, Émile Souply  par exemple), ou celle des concepteurs confiant leurs projets à un praticien (évolution de la tradition ancestrale, comme Jacques Moeschal ou Tapta...).
Les "connaisseurs", peut-être pour un âge d'or qui se termine, où la perfection formelle des courbes polies prime et rime avec la notion de matériau noble, loin -par exemple- des "égarements" de l'arte povera...

"Sparte" (1972), Jean-Pierre Ghysels. Bronze poli, 35x35x27 cm

Ci dessous la liste des artistes présents dans l'exposition, avec quelques liens subectifs proposés. Pour se documenter, il y a très souvent une page wikipedia (un petit dépoussiérage serait parfois utile; avis aux amateurs).
Marcel Arnould, Pol Bury, Pierre Caille, Gilbert Decock, André Dekeyser, Jo Delahaut, Yves de Smet, Reinhoud d’Haese, Antoine de Vinck, Jan Dries, Francis Dusepulchre, André EijbergVic Gentils, Jean-Pierre Ghysels, Jean Glibert, Monique Guebels, Jacques Guilmot, Marie-Paule Haar, Pal Horvath, Oscar Jespers, Jean-Paul Laenen, Antonia Lambele, Walter Leblanc, Jacques Moeschal, Félix Roulin, Michel Smolders, Emile Souply, Olivier Strebelle, Tapta, Raoul Ubac, Camille Van Breedam, Jan Van Den Abbeel, Guy Van Den Branden, Serge Vandercam, Hilde Van Sumere, Marc Verstookt, Ferdinand Vonck, André Willequet.

Quelques articles :
http://www.lecho.be/culture/general/Couler-dans-le-bronze-la-Belgique-unitaire/9930455
https://www.rtbf.be/culture/arts/detail_sculpting-belgium-1945-75?id=9725237
http://www.eventail.be/interieur-exterieur/nature-jardins/2671-sculpting-belgium-recherches-formelles#


La Patinoire Royale. Rue Veydt, 15 à 1060 Bruxelles. Entrée libre. Jusqu'au 23 décembre 2017.

Photos :  ©JFD

17 février 2016

SACCAGE à Zaventem : une oeuvre de Jacques Moeschal défigurée

Qui a autorisé l'installation de ce bar à bière dans la sculpture de Jacques Moeschal, un de nos plus grands sculpteurs belges du XXème siècle ??? C'est scandaleux ! Messieurs, vous êtes des sauvages! C'est donc comme cela que vous considérez le travail des artistes et le patrimoine artistique de notre pays ?

Pour info : la sculpture de Jacques Moeschal "Voie des airs" ,  imaginée en 1972 pour un échangeur routier, a été finalement installée à l’aéroport de Zaventem et inaugurée en 2002. Le tripode, haut de 23 mètres, est surmonté d’une couronne de cercles enchevêtrés en tôle qui symbolisent la circulation aérienne autour du globe. (informations sur le site http://www.brusselslife.be photos © Moker et Marc Crunelle)
Merci de diffuser sans modération !!!


27 avril 2007

Sculpture monumentale, Jacques Moeschal

Exposition en hommage à Jacques Moeschal, architecte, sculpteur et ancien professeur à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles ; Centre Culturel d’Auderghem (183 boulevard du Souverain à 1160 Bruxelles) du 11-05-2007 au 20-05-2007.


Voir sur le net pour des informations variées « Argument », bimestriel de l’Association pour le Développement des Iniatives Sportives et Culturelles (ADISC) :
http://www.adisc.be/pdf/argument15_fev_2005_moeschal.pdf
Voir aussi le débat politique autour de l’installation des oeuvres :
http://www.weblex.irisnet.be/data/CRB/cri/1997-98/00016/images.pdf
http://www.confederatiebouw.be/bruxellescapitale/doc/archives/100498.pdf
Une certaine vision de la sculpture :
« ... Le principe de la sculpture se trouve au coeur même de l’architecture. Ses lois leur sont communes, qu’il s’agisse de statique ou d’optique, de matière ou d’harmonie ... L’architecture d’aujourd’hui apporte à la sculpture ses volumes simples, ses matériaux, ses structures hardies, ses préoccupations humaines, elle ne peut l’ignorer et doit trouver en elle sa véritable source d’énergie.
La chose importante est donc le fait strictement sculptural, l’objet dans l’espace, en proie à la lumière. Un rythme expressif en trois dimensions résultant de l’interpénétration de la lutte de l’espace et de la matière. »
Pierre-Louis FLOUQUET, Jacques Moeschal sculpteur d’espaces, La Maison, 1958, nr. 4, pp. 126-128.
Sur le site : http://www.struggleforlife.be/index.php/3/id=2 traitant de l’architecture après 1945.
Voir les sites consacrés à l’édification des 17 sculptures monumentales faisant partie de la « Route de l’amitié » (dont celle de Moeschal) à l’occasion des jeux de Mexico en 68 : http://www.conade.gob.mx/biblioteca/M68v2/D4/libro/capitulo_6.pdf et
http://www.conade.gob.mx/biblioteca/publicaciones/Ruta_dela_amistad.pdfhttp://www.aafla.org/SportsLibrary/Olympika/Olympika_1998/olympika0701g.pdf
A lire, le texte d'une conférence "Jacques Moeschal créateur de formes et de signes de ce temps" de Philippe Roberts-Jones consacrée à Jacques Moeschal en 2004 sur le site Koregos: http://www.koregos.org/fr/philippe-roberts-jones_jacques-moeschal-createur-de-formes-et-de-signes-de-ce-temps/


Moeschal est aujourd'hui toujours présent par ses signes, mais les gens ne les voient même plus, et les identifient encore moins...De trop bonnes intégrations?
"L'intégration doit se faire en accord avec le monde contemporain et forcément scander, animer ou orner des lieux où l'œuvre peut saisir entre autres le regard ou être saisi par lui, sans le distraire pour autant, être en quelque sorte un point de repère sur le chemin d'un chacun." (J.M. Archives de l'artiste)
Avec lui​, nous sommes évidemment bien loin du ​Puppy de Bilbao ou du Tree de la place Vendôme... plus "en accord avec le monde contemporain"?