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10 mai 2014

Rainer Gross, le flux sacré

Rainer Gross, Abbaye de Noirlac, Bruère-Allichamps, France (2010). 
Photo non identifiée , trouvée sur le site "Sacred Space"

« C'est une forme simple, une boucle sans fin qui questionne sur le passage du temps et la spiritualité. La totalité ne se voit pas d'un seul regard. On voit l'installation réapparaître à l'extérieur et en visitant les différents lieux, on peut faire le lien entre ses six éléments. »
Rainer Gross dans une interview donnée au quotidien La Nouvelle République

Le sculpteur au travail. Photo extraite du livre  "Rainer Gross - Regard d'artiste" (2011), 

Monumentales et éphémères, les sculptures de Rainer Gross sont de voluptueuses architectures de l’air et de l’esprit. Greffée à la nature ou à la pierre, conçue in situ en subtil dialogue avec son contexte, chaque œuvre est réalisée par assemblage de lattes de peuplier souples teintées de noir ou de rouge. Toutes se déploient dans le geste calligraphique de l’artiste comme des traits d’encre suspendus dans l’espace, en perpétuel mouvement. A Poitiers, imaginé pour le quartier épiscopal dans le cadre de la programmation d’été du  service Culture-Patrimoine, Flux se déploie en six faisceaux. L’œuvre prend sa source au sous-sol du musée Sainte-Croix, dans les vestiges gallo-romains, pour ressurgir dans le fossé du baptistère  Saint-Jean, en traversant les murs du musée, la cime du tilleul centenaire, etc.
Flux possède la force d’une rivière et se dessine comme une abstraite Grand’Goule, serpentant de l’ombre vers la lumière à travers l’espace et le temps. Dans la salle d’exposition temporaire du musée, un ensemble de photographies d’œuvres antérieures  livreront la vision de l’artiste sur ses installations. Des sculptures récentes, de bois et de métal, prolongeront à une échelle plus intime, ce travail formel et spirituel sur d’infinies courbes, de solide et de fugace.
Présentation de l'artiste et de son œuvre sur la fiche de présentation : http://www.musees-poitiers.org/PDF/MUSEES_POITIERS_Printemp2014.pdf
"Flux", la dernière installation de Rainer Gross et l'exposition sont visibles du dimanche 25 mai au dimanche 05 octobre 2014 au musée Sainte-Croix de Poitiers.
 
Nous avions apprécié son installation à la Galerie Faider; lire l'article (5/2/2014) de Danièle Gillmon dans le quotidien Le Soir


"Voilà quelques années déjà que Rainer Gross (Berlin, 1953), sculpteur allemand qui vit en Belgique depuis plus de trente ans, s’inscrit avec superbe et détermination dans l’espace à la faveur d’invitations qui, de Bruxelles à Noirlac, l’auront amené à déployer ses architectures de bois à la Grange du Faing, à Jamoigne; au Château de Jehay, à Beveren; à Overijse, et puis au massif du Sancy, à Gréoux-les-Bains; au Domaine de Chaumont-sur-Loire, au Centre d’art contemporain du Luxembourg belge; à Melle, en France; enfin, cet été à l’abbaye de Noirlac. Un parcours qui en dit long sur l’implication que cet artiste réussit à si bien imprimer dans les lieux visités que les invitations se succèdent désormais à rythme accéléré."
Une présentation du sculpteur itinérant, extraite d'un article de Roger Pierre Turine en 2010 dans La Libre, à l'occasion de son installation à l'abbaye de Noirlac. Un voyage qui s'est encore enrichi de nombreuses étapes.


"A ciel ouvert" (2007), Massif du Sancy. © Rainer Gross . 
 
 "Toi(t) en perspective" (2008). Parc historique du château de Chaumont-sur-Loire

26 juin 2013

Henrique Oliveira, "Baitogogo", plus spectaculaire, tumeurs...




Le making-of, réalisé par Axelle Simon, de l'installation "Baitogogo" du sculpteur Henrique Oliveira. Commencé dans son atelier de Saint-Denis et assembler au Palais de Tokyo.

" Sous la forme d’une sculpture spectaculaire, envahissante et « gordienne », Henrique Oliveira joue avec l’architecture du Palais de Tokyo pour en faire surgir une œuvre qui joue avec le végétal et l’organique. Le bâtiment lui-même semble être la matrice qui a donné naissance à ce volume en bois de « tapumes », matériau utilisé en particulier dans les villes au Brésil pour construire les palissades de chantier..."

Photo : André Morin

Photos du montage trouvées sur : https://www.facebook.com/events/576199905744991/


"... À travers une forme d’anthropomorphisme architectural, Henrique Oliveira révèle l’ossature du bâtiment. Au Palais de Tokyo, il joue ainsi sur les données existantes et structurantes de l’espace à l’instar des piliers qu’il prolonge et démultiplie en vue de leur adjoindre une dimension végétale et organique, comme si le bâtiment prenait vie. L’artiste s’inspire entre autres d’ouvrages médicaux, plus particulièrement les études effectuées sur les pathologies physiques telles que les tumeurs. Par analogie formelle, ces excroissances ne sont pas sans rappeler les rhytidomes communs à l’écorce des arbres. La texture de cette installation en bois de « tapumes » renvoie inévitablement à certaines essences d’arbres des forêts tropicales humides d’Amazonie : les entrelacs et autres nœuds constituent des réseaux hors de contrôle, répondant à une logique que l’homme ne pourrait plus maîtriser..."
Extraits de la présentation de l’œuvre sur le site du Palais de Tokyo.

Une exposition monographique, dans le cadre de la saison "Nouvelles vagues", du 21 juin au 9 septembre 2013 au Palais de Tokyo, Paris; avec une série impressionnante d'expositions collectives, dont "The Black Moon", "Le Principe Galápagos", "Concert Hall", "Un Escalier d'Eau", "File Not Found", "A History of Inspiration" et "Condensation".

Atsunobu Kohira à Saint-Louis, Instrument pour Saint-Louis, 2011 (détail). 
Photo Tadzio © Fondation d’entreprise Hermès.
 Dans le cadre de "Condensation".

Pour le titre "Baitogogo", sans avoir reçu d'explications de la part de l'artiste, on peut sans doute aller voir du côté de Claude Levi-Strauss dans le cru et le cuit, avec le mythe de Baitogogo, où il est question (très schématiquement) d'hommes et d'arbres qui se transforment...

Le site de l'artiste : http://www.henriqueoliveira.com/, pour y découvrir ses dernières installations, comme "Transubstanciation" au Collège des Bernardins à Paris cette année dans le cadre de l'exposition "L’arbre de vie" (jusqu'au 28 juillet 2013).
Et aussi sa page facebook.


Nous vous avons déjà parlé de cet artiste : http://acasculpture.blogspot.be/2011/12/henrique-oliveira-bois-couche.html

09 janvier 2013

Le bon plaisir de Giuseppe Penone à Versailles, et Le Nôtre


Giuseppe Penone. Ici à Chaumont-sur-Loire en 2012 (Photo : Eric Sander)
Je travaillerai dans l'esprit du lieu, dans la synesthésie, pas dans le contraste des siècles. Un artiste contemporain travaille de manière complètement différente des artistes du XVIIIe siècle. Versailles a demandé nombre d'années, une foule de gens, des moyens colossaux pour aboutir à ce résultat incroyable. Personne ne peut se mettre en compétition avec la majesté du lieu. Les jardins dessinés par Le Nôtre ont un intérêt tout particulier pour un artiste comme moi qui ai une vision de la nature. Leur architecture géométrique et leur structure complexe, la multiplication des points de vue et le croisement des perspectives créent un kaléidoscope visuel. Je veux aller dans le sens du naturel pour créer quelque chose de fort et de raisonnable, pas utiliser Versailles pour mettre bien en évidence mon travail sur un trône.
Extrait de l’interview de l'artiste portant entr'autre sur sa future exposition à Versailles, parue dans Le Figaro du 3/01/012 


Des liens unissent le sculpteur au parc du Château : il avait acheté deux troncs tombés lors de la grande tempête de décembre 1999, pour les travailler; ici travaillant à son "Cèdre de Versailles" (Cedro di Versailles) en 2000. (photos non identifiées; exposée à Toronto ci-dessous, Art Gallery of Ontario .Voir la vidéo avec le spectaculaire déplacement de l’œuvre).



Lire aussi  l'article du journal la Croix, paru à l'occasion de l'installation d'une sculpture de Penone à Chaumont-sur-Loire en juin 2012.
La nature est un formidable sculpteur, s’émerveille l’artiste. Un sentier, une rivière, une branche, une main ont des formes similaires. La fluidité appartient à tous les éléments, y compris aux pierres qui, avec le temps, s’érodent et redeviennent sable. Regardez celles-ci, elles ont été travaillées par le fleuve qui a épuré leur forme jusqu’à atteindre le noyau dur, le cœur, l’essence même de la roche.

Catherine Pégard, la présidente de Versailles, marque donc la différence par rapport à son prédécesseur Jean-Jacques Aillagon : « Les artistes ne viendront pas à Versailles mais pour Versailles ».
"Elle souhaite d’ailleurs inscrire les œuvres de Giuseppe Penone dans le cadre des manifestations consacrées au paysagiste Le Nôtre pour le 4e centenaire de sa naissance..."
Extraits de l'article du Journal des Arts.fr du 26/01/12.
Une page serait donc tournée depuis les expositions polémiques de Jeff Koons et Takashi Murakami ? Exit donc le projet d'exposition de Damien Hirst ? Marre du bling-bling?

Oui mais... : http://coordination-defense-de-versailles.info/wp/tag/guiseppe-penone/
On remarquera que Penone est très peu concerné par cette page...

Et bien sur le site du Château de Versailles, la page de présentation de l'exposition "Année Le Nôtre"

Nous avons déjà parlé de Giuseppe Penone à plusieurs reprises : http://acasculpture.blogspot.be/2010/11/giuseppe-penone-le-bois-et-le-charbon.html

30 décembre 2012

Johann Le Guillerm, "Secret" d'atelier

  Photo : Philippe Cibille

Johann Le Guillerm, l'enfant terrible du cirque contemporain, présente une nouvelle étape de son projet évolutif, « Attraction », autour de la recherche du point. Que dire de « Secret » ? Qu'il est l'un des spectacles de cirque les plus avant-gardistes, puissants et rudes que l'on ait vus. Sur la piste, un homme au torse musculeux, suant, au regard impassible, reptilien. Fauve ou dresseur ? Monstre ou magicien ? Son fouet claque. Il lance une hache. Il courbe le métal. Il avale un couteau. Contorsionniste, équilibriste, il inquiète toujours. Et jamais ne laisse indifférent.
Stéphanie Barioz, Télérama
Photo : Philippe Cibille

"Secret" a été joué plus de 600 fois de par le monde par Cirque ici, la compagnie créée par Johann Le Guillerm en 1994. "Secret", le spectacle de Johann Le Guillerm, éternellement remis sur le métier depuis plus de 9 ans, un spectacle de cirque en révolution permanente, où les numéros apparaissent et disparaissent au fil des ans; vous l'avez peut-être vu à Avignon en 2008, ou lors des récentes représentations à Lille en décembre 2012, qui vous auront apporté le fruit des dernières recherches de ce créateur/chercheur, définitivement inclassable dans sa quête de la "face cachée des choses" (Gare Saint Sauveur dans le cadre de FANTASTIC).

Photo : Philippe Cibille

Johann Le Guillerm défend sa "pratique minoritaire" au sein du cirque, le lieu qui lui semble le plus susceptible d'accueillir sa recherche atypique et protéiforme autour du point ("l'observatoire autour du point", pour être plus précis), symbole par excellence de son concept original; un parcours athlétique et autodidacte, à la fois scientifique (mathématique, géométrique, topographique, génétique...) mais aussi philosophique, poétique, architectural et surtout artistique et sculptural, bien qu'il ne se revendique pas de l'art contemporain.

 Photo : Philippe Cibille


"Secret" fait partie du grand œuvre  de Johann Le Guillerm "ATTRACTION ", "qui interroge l'équilibre, les formes, les points de vue, le mouvement et l'impermanence..."
ATTRACTION est un polyptyque à quatre volets. Il ne s’agit pas d’un tableau ni d’un objet plastique en relief mais d’une architecture mentale en quatre parties distinctes.
Elles forment ensemble un volume tétraèdrique.
ATTRACTION est une structure spatio-temporelle et la cristallisation (mais en aucun cas
l'aboutissement) d’une pensée en mouvement qui se décline en quatre axes de création :
  • Un spectacle de cirque : Secret 
  • Un phénomène de cirque minéral & végétal : la Motte 
  • Une circumambulation autour de la recherche : le Film 
  • Les points de vues sur ATTRACTION : la Trace
Au centre d’ATTRACTION se trouve la Recherche et la Matière. Installations d’outils pour appréhender le monde entièrement que sont "l'Observatoire" et "Monstration".

Extraits de la présentation de La Motte en 2006; voir :  http://sunkyungoh.files.wordpress.com/2010/12/la-motte_2006.pdf
Ce dossier historique et technique est une présentation complète de "l'aventure" de La Motte dans le cadre d'une "candidature" pour la 1ère apparition de la Motte (taille 12m) Estuaire - Nantes <> St Nazaire.

Complémentairement à son spectacle, Johann Le Guillerm propose donc une exposition d'objets sous le titre de "Monstration", où lattes et madriers sont mis en tension et en équilibre par de savants auto blocages, complétés ou non de nœuds marins (voire gordiens...); ces mêmes outils qui se construisent en live devant le spectateur au cirque. Les plus initiés reconnaîtront peut-être parmi certaines des "sculptures" , le principe de construction du pont arc-en-ciel de la Dynastie des Songs...

  "Architextures", photo prise au Jardin d'Agronomie Tropicale (Paris-Vincennes),
 dans le cadre de sa résidence auprès de la Mairie de Paris.(2011)
sur le site de Brigitte Maillard

 Une autre "Architexture". Bois de Vincennes, 
Jardin d'Agronomie Tropicale (juillet 2011). Photo Alain Delavie.


 "Le Serpentant" (dans la série des Architextures), 
Bois de Vincennes ( juillet 2011). Photo Alain Delavie. Voir le site Paris coté jardin.




Au coeur de ce grand projet toujours en cours, "La Motte" ("une planète à portée de vue, un phénomène de cirque minéral et végétal, une allégorie"), objet cosmogonique en expansion, recouvert de végétal (avec les conseils de Gilles Clément), et qui produit au sol des courbes remarquables, mémoire de ses lentes et constantes pérégrinations... Pour (presque) tout savoir sur les circumambulatoires, voir également (page 8) :  http://sunkyungoh.files.wordpress.com/2010/12/la-motte_2006.pdf


"La Motte", maquette et utopie (prévisualisation de La Motte de 12 mètres) et cheminement (3éme à partir de la gauche).

"Si l’on fait rouler une circumambulatoire sur un plan en 2D, on obtient un cheminement dessiné par ses arêtes qui correspond à l’occupation du labyrinthe sur une sphère.Ce cheminement est continu puisque le labyrinthe est cyclique. Chaque chemin, ci-contre, est celui du centre de gravité se situant au milieu de ceux dessinés par les arêtes."


A écouter attentivement, la conférence de presse de Johann Le Guillerm, le 5 juillet 2008 au Festival d'Avignon, animée par Antoine de Baecque et Jean-François Perrier.Visible sur theatre-video.net


 


Pour les inconditionnels de l'artiste, un documentaire réalisé en 1995 par Werner Penzel et Nicolas Humbert qui le suit comme funambule avec le Cirque O, dans le sud saharien : "Middle of the Moment" (critique de Télérama). Lire aussi : Nomad's Land
Etrange film, qualifié par ses auteurs de « cinépoème ». Un voyage sans paroles (ou presque) mais regorgeant de bruits, en compagnie de nomades : d'un côté, des Touaregs du Sud saharien ; de l'autre, des forains et des musiciens français du Cirque O. Ces deux mondes sont ici mis en parallèle et se répondent : à travers leur mode de vie collectif et rudimentaire, leurs liens étroits avec les paysages, leur confiance dans les saisons... On assiste, en noir et blanc, à une alternance de rituels, de moments de travail ou de pause...

16 avril 2012

Raphaël Zarka, la clef du géomètre

"Forme à clés", sculpture (Galerie Michel Rein)

Plusieurs questions centrales à la pratique de Raphaël Zarka se rejoignent dans son exposition Les Prismatiques : son intérêt pour la géométrie, la transposition d’éléments empruntés au champ de la peinture vers celui de la sculpture, la constitution d’un corpus de formes développé sur le modèle de la collection. Déjà présente dans plusieurs œuvres qu’a réalisées l’artiste ces dernières années, la forme autour de laquelle s’articule l’exposition – un prisme dont la base s’apparente à un triangle rectangle tronqué – est directement reprise d’un petit objet en bois, la clef de châssis, utilisé par les peintres au dos de leurs toiles pour en ajuster la tension. Elle est ici abordée comme un module à partir duquel se déploie, sur le mode la permutation, une série de sculptures et de dessins. 
Extrait de la présentation du sculpteur par Christophe Gallois sur le site de la galerie Michel Rein, 42 rue de Turenne à Paris.
Raphaël Zarka, "LES PRISMATIQUES", du 14 avril au 26 mai 2012. 

 "Forme à Clefs" (2009).  150(h) x 181 x 175 cm

Se réfèrant à Borgès (d'après le site Evene) :
"C'est presque insulter les formes du monde de penser que nous pouvons inventer quelque chose ou que nous ayons même besoin d'inventer quoi que ce soit."

 
 "Mystery Board #2" (2007)

A lire également, l'article amusant(?) : "N’achetez pas Raphaël Zarka"

"Les prismatiques" (2011) Série de six sculptures, chêne. Dimensions variables.
 Production le Grand Café. (Courtesy galerie Michel Rein). Crédit : Marc Domage.

Nous avons déjà parlé de ce sculpteur :  http://acasculpture.blogspot.com/2010/01/raphael-zarka-le-constat-du-curieux.html

11 avril 2012

José Luis Torres, Autoconstrucciones

Le sculpteur José Luis Torres vient de compléter le montage de l’exposition Autoconstrucciones, une installation en trois temps présentée à la Thames Art Gallery, à Chatham en Ontario, jusqu’au 6 mai prochain.


Du 26 au 30 mars dernier, l’artiste a élaboré son imposante exposition devant le public, dans la galerie principale de la Thames. Le résultat propose trois expériences distinctes : à travers le parcours suggéré, les participants transitent des modules où, tour à tour, ils observent, se déplacent et se réfugient. Pour le sculpteur, ce sont là trois états liés au nomadisme, thème phare dans sa pratique.
D'après le site tintamarre.

Le site de l'artiste : http://www.joseluistorres.ca/installations/info.php?id=70 ; y découvrir d'intéressantes installations à base d'assemblages de bois qui invitent le spectateur dans des parcours de découverte.
Ne manquez pas de faire un détour par les "paysages portatifs". Un projet qui donne du contenu au contenant... en associant les techniques de moulage mettant en œuvre bois et pisé (mélange terre/paille).



"Les sculptures ont la forme de caisses-moules faites de panneaux ouverts de diverses manières et à divers degrés. Conçues comme des jeux de constructions, chacune des caisses-moules est une œuvre itinérante chargée des souvenirs personnels de l’artiste. En se déployant, elles dévoilent des paysages fictifs basés sur la réinterprétation d’espaces réels que l’artiste a fréquentés."
Extrait de la présentation sur le site du sculpteur.

20 mars 2012

David Nash, le rouge et le noir


Pour sa troisième exposition à la Galerie Lelong, David Nash a choisi le titre-manifeste : Noir et rouge, bronze et bois. Ces deux couleurs sont celles qu’il aime faire contraster dans la plupart de ses récentes sculptures en bois et ce sont celles qui dominent avec force ses nouveaux dessins et pochoirs. Le noir du bois carbonisé en surface était une sorte d’emblème de David Nash. Il est maintenant exalté par sa confrontation au rouge vif.
Extrait de la présentation du sculpteur sur le site de la Galerie Lelong à propos son exposition qui vient de se clôturer le 17 mars 2012.

"Black around Red" (détail) (2011) . Eucalyptus rouge.Galerie Lelong Paris - Art Brussels 2011

Nous avons parlé de David Nash à l'occasion de son exposition en 2010 au YSP ( Yorkshire Sculpture Park) : http://acasculpture.blogspot.com/2010/10/david-nash-au-ysp.html
NB : une exposition "Miró: Sculptor" vient de démarrer au YSP; à voir jusqu'au 6 janvier 2013.

"Mosaic Egg" (2004).Chêne; 46 x 90 x 47 cm 

Il (David Nash) a un jour déclaré s'être inspiré de la maxime bouddhique qui dit qu'il est préférable de collaborer avec la nature que de chercher à la dominer. Son travail est lié à la forêt et à l'infini de possibilité qu'elle peut offrir à l'artiste. Il est considéré comme un de ceux qui a réussi à sublimer la nature, à se l'approprier et à lui donner un sens. (http://fr.wikibooks.org/wiki/Art_et_%C3%A9cologie/David_Nash)

Dans la suite de l'exposition, le catalogue  Black and Red : Bronze and Wood par Thierry Dufrêne (2012); 77 pages; Texte en français et en anglais.

Pour prolonger votre découverte, lire par exemple une interview du sculpteur sur le site Sculpture.org
ou cet article : http://www.edit-revue.com/?Article=178 qui traite de trois aspects récurrents dans l'œuvre de Nash : les échelles, les travaux vivants et les cheminée.


"Willow Ladder"(1978). Cumbria, Angleterre.

"Ladder (Tikapuut)" (1989) . EMMA, Espoo Museum of Modern Art, Espoo, Finlande

Kotoku Sculptures, Nikko, Japan, (1984). Lithographie coloriée. 27 x 35 cm.



« Ash Dome a été conçu au milieu des années 70 comme un acte de foi dans le futur, comme une sculpture pour le XXIe siècle. Les haies me paraissent un bon exemple. En les étudiant, je me suis aperçu qu’elles étaient les plus malléables à la déformation et facile à éloigner de leurs propres racines. Vingt-deux jeunes frênes ont été plantés sur le périmètre d’un cercle de neuf mètres de diamètre sur un terrain plat de la vallée de Flestiniog, dans le nord du pays de Galles, dans le but de créer une coupole végétale. A présent je dirige la croissance des arbres à la manière des anciens potiers chinois qui, l’esprit concentré sur le volume de vide invisible à l’intérieur du vase, modelait l’argile autour de la forme de cet espace. Le fait que la marine britannique ait planté des chênes au XIXe siècle pour pouvoir construire une nouvelle flotte à la fin du XXe siècle m’a été aussi source d’inspiration. Mais les chèvres ont dévoré le premier anneau d’arbres et j’ai dû en planter un deuxième. Cette fois, je l’ai protégé par une palissade aussi contre les lapins qui voulaient grignoter l’écorce. J’ai également planté des bouleaux pour qu’ils abritent les frênes du vent et contribuent à stimuler leur croissance. » David Nash

10 février 2012

André Eijberg, un sculpteur s'en est allé...

Nous nous permettons de reproduire in extenso l'article de Roger Pierre TURINE paru dans La Libre Culture de ce 2 février 2012; ce texte contient en quelques mots l'hommage que nous souhaitons rendre à l'artiste, à l'homme et à l'ami...

André Eijberg s’en est allé
Nous avons appris la mort du sculpteur André Eijberg. Il s’est éteint à l’âge de 82 ans après une longue et éprouvante maladie. A son propos, Michel Rooryck, qui l’exposa jadis, nous écrivait hier : "C’était un homme au cœur sensible, c’était un frère, un poète. Un humain tout simplement". Et si nous citons cet hommage, c’est qu’il correspond parfaitement à cet artiste qui, sa vie durant, s’échina à parfaire son credo : "La forme n’est valable que par le battement du cœur qui l’a créé". C’est par la céramique qu’André Eijberg fit son entrée dans le monde des arts mais, sautant vite le pas en quête d’une expression plus ouverte et sans doute, à ses yeux, plus dynamique, il devint ce tailleur de pierre dont on put justement saluer l’approche tout en rondeurs et grâces d’une figure féminine qui sera le plain-chant de son œuvre entier. Rongé depuis des décennies par une maladie de cœur qui lui fit voir des étoiles de soufre, Eijberg dut un jour renoncer à ses chers marbres de Carrare, saponites et autres petits granits. Ce qui ne l’empêcha jamais d’aller au bout de lui-même et de ses idéaux, en modelant le plâtre, en taillant le buis, en passant des heures de silence et de concentration sur les patines de ses bronzes. Toute une ode à la femme et à la maternité, aux amazones et égéries des temps anciens, se déclina sous ses doigts agiles et chaleureux. Dans le même temps, repos du guerrier et du battant, il dessina, à la plume et au roseau, composant de délicats et fermes poèmes graphiques dédiés à la compagne éternelle. Maître artisan d’un art sans âge, classique si l’on veut mais jamais avare d’audaces plus ponctuelles, Eijberg vivait en dehors des cénacles. Les dernières années, il se satisfaisait d’une exposition annuelle en sa Galerie ABC qui lui réservait ses périodes de fin d’année pour dire au monde de quelle ferveur l’homme se chauffait. Il n’a point failli. En décembre dernier encore une expo de dizaines de pièces anciennes, définitivement sans date, obtenait un succès récurrent. Ses admirateurs sont nombreux et nul doute qu’André Eijberg leur manquera.
 

 Découvrir les sculptures sur le blog de l'artiste :  http://eijberg.canalblog.com/

11 octobre 2011

Georg Baselitz, la taille du peintre

 Baselitz dans son atelier
travaillant sur Dunklung Nachtung  Amung Ding (2009) © Elke Baselitz

Le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris organise une exposition consacrée aux sculptures de Georg Baselitz. Cette manifestation proposera une lecture rétrospective d’un des aspects de l’œuvre de cet artiste allemand, d’abord peintre et graveur, en présentant, la quasi-totalité d’une production peu montrée en France qui s’étend sur plus de trente ans. Désormais autonome par rapport à la peinture, la sculpture de Baselitz, qui occupe une place privilégiée au sein de son œuvre, a gagné en monumentalité.

Une quarantaine de sculptures en bois peint exécutées entre 1979 et 2010 montreront le cheminement d’un artiste qui a contribué au renouvellement du langage de la sculpture d’aujourd’hui.
Extrait de la présentation de l'exposition sur le site du Musée d’Art moderne de la Ville de Paris

Baselitz dans son atelier près du lac d’Ammer (Bavière), travaillant sur Volk Ding Zero / Peuple Chose Zéro (2009) © Elke Baselitz
... Souvent, la peinture - car Baselitz est un grand peintre - vient rattraper le coup en masquant les erreurs. Mais elle ne les corrige pas - les problèmes posés par la sculpture ne pouvant être résolus que par des solutions sculptées. Restent l'énergie plus présente dans les scarifications que le geste laisse à la surface que dans la forme elle-même, quelques touches de peinture animant un regard et, comme les deux autoportraits assis (2009) montrés à la fin de l'exposition, quelques belles pièces monumentales - enfin pour un peintre.
Extrait de la critique d'Olivier Cena dans le Télérama 3222 du 12 octobre 2011.

Exposition du 30 septembre 2011 au 26 janvier 2012.

30 juin 2011

Les Territoires des Frères Chapuisat

Bex et Arts fête cette année ses 30 ans. Depuis 1981, la triennale propose au public un regard sur la sculpture suisse. Présentées dans le contexte romantique du parc de Szilassy, les expositions
qui se succèdent à ciel ouvert offrent une occasion privilégiée de rencontre entre le public, les artistes et les milieux professionnels de l’art contemporain. 25 000 visiteurs sont attendus et 39
œuvres sont produites spécifiquement pour le site par 45 artistes... Intitulée TERRITOIRES, cette édition renvoie aux questions de délimitations. A celles, concrètes, du parc de Szilassy et de son environnement, conçu sur le mode des jardins à l’anglaise, et à celles, plus immatérielles, au coeur même de l’histoire de l’art «en cours d’élaboration». En effet, si l’on considère que le terme «sculpture» regroupe différents médias, il devient trop étroit pour englober la diversité des pratiques artistiques actuelles et le territoire même de ce mot est fluctuant... Extraits du communiqué de presse de la manifestation : http://www.bexarts.ch/uploads/2011/presse/communiques_presse/Bex_Arts_communique_11_04_12.pdf


Parmi les artistes présentés dans cette exposition, nous avons particulièrement apprécié la "Concrétion" des Frères Chapuisat; ils confirment une fois de plus leur talent, décliné aux quatres coins du monde depuis près de 20 ans. Des oeuvres monumentales qui allient la rigeur et le savoir faire du compagnon au spectaculaire sans paillettes, le sensible à l'intelligence; à découvrir absolument sur leur site régulièrement mis à jour : http://www.chapuisat.com/x/

TERRITOIRES, Sculptures dans le parc de Szilassy, Triennale, 11e édition, 2011; du 11 juin au 25 septembre 2011.

Sujet découvert sur : http://www.hebdo.ch/art_a_ciel_ouvert_111269_.html où l'on pourra découvrir d'autres expositions made in Switzerland comme à Môtiers, Verbier, mais aussi Lausanne, Champex, Valangin... sous un jour plutôt optimiste : "Les expositions de sculptures en plein air abondent en Suisse romande. Les plus ambitieuses témoignent du renouvellement du genre sculptural. Il était temps!"

08 mai 2011

"Sculptures côté jardin", Ariel Moscovici à la galerie Michèle Guérin



Il est des lieux à découvrir, et la galerie de Michèle Guérin est de ceux là. On ne passe pas par hasard à Limetz-Villez, on choisit de longer la Seine et de s'aventurer dans la campagne normande. Une fois l'entrée trouvée, là au fond de la ruelle, derrière le grand portail blanc, Michèle Guérin vous accueille, prête à vous faire découvrir son univers. C'est ainsi que le magnifique jardin se transforme tous les deux ans, le temps d’une saison, en parc de sculptures.
Extrait du communiqué de presse. Voir le site de la galerie : http://www.galerie-micheleguerin.com/cotejardin/index.html

Exposition du 14 mai au 25 juin 2011; 12, rue de la mairie à 78270 Limetz-Villez (F)
Nous avons, parmi les oeuvres exposées, particulièrement apprécié les déclinaisons de matériaux de Ariel Moscovici (voir également illustration ci-dessus : pas d'informations disponibles à propos de cette sculpture). Le site de l'artiste : http://arielmoscovici.free.fr/index.htm
"Between Two Points IX" (1998). Bronze. 10 x 44 x 10 cm
 
"Between Txo Points X" (1998). Bronze. 11,5 x 45 x 11,5 cm
 
"Between Two Points VI" (2003). Orme. 35 x 35 x 98 cm
 
"Between Two Points II" (2001). Acier. Parcart, Cassa de la selva, Espagne. 60 x 250 x 50 cm

15 novembre 2010

Mario Ferretti et Manuel Ruiz Vida, rencontre de l'au delà

Lors d’une rencontre qui associait également le Service des Arts plastiques de la Ville de Lille et la DRAC, il a été proposé que chaque artiste porte un regard sur l’œuvre de l’autre pour dépasser la simple juxtaposition de deux créations dans le même espace. Le projet est aussi la rencontre entre deux artistes de régions voisines : le Nord – Pas-de-Calais et la Wallonie picarde. Il s’inscrit dans la logique de l’Eurométropole. En 2011, les partenaires institutionnels français inviteront Mario Ferretti à mener un projet avec un autre artiste, selon le même principe.



Mario Ferretti s’est formé à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles, il y est assistant aujourd’hui. Il a fait de l’arbre le centre de ses créations. Sensible à cet élément dans son ensemble mais aussi à chacune de ses parties, Mario Ferretti aime décomposer l’arbre promis à la disparition. Un plan de montage réel ou fictif place le spectateur en acteur invité à recomposer l’arbre ou une de ses parties. La confrontation du bois avec des éléments métalliques attire plus encore sur la structure de l’arbre jusqu’à la fibre.

Manuel Ruiz Vida (Valenciennes, 1970) s’inspire de lieux et d’objets pour leur structure qu’il traite dans une superposition de couleurs qu’il applique, racle, recouvre sans idée préconçue quant au résultat final.Formé à l’École régionale des Beaux-Arts de Dunkerque, il s’est inspiré d’imposantes portes de hangars, de conteneurs,... Les récipients qu’il utilise dans son atelier peuvent devenir objets de recherche. Les résidences à l’étranger ont leur répercussion dans les sujets : les édifices hors mesures de Pékin, les constructions abandonnées à Rostock, en ex-R.D.A., ou les sarcophages à Rome. La surface de la toile est oubliée sous les couches de peinture. Certains reliefs accrochent la lumière.

Présentation de l'exposition sur le site de la Maison de la Culture : http://www.maisonculturetournai.com/fr/details/index.aspx?id=163&CAT=2

Exposition du 13 novembre au 19 décembre 2010 à la Maison de la Culture de Tournai , centre culturel transfrontalier, esplanade George Grard, boulevard des Frères Rimbaut à Tournai (Belgique).