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05 mars 2014

Duane Hanson, sculptures de l'american dream

Visiteuses de l'exposition devant l'installation "Lunchbreak" (détail) (1989) photo © JFD

Le Musée d'Ixelles (B) présente une (petite) rétrospective consacrée au sculpteur américain Duane Hanson (1925-1996). On est loin des "machines de guerre", très tendance dans les grands temples de l'art contemporain de la planète. N'empêche, la qualité est au rendez-vous : un bel ensemble de sculptures représentatives de la période après 1970, où l'artiste glisse d'un registre franchement engagé, critique envers la société et ses injustices, voire carrément "trash", à un discours moins violent, plus satirique dans sa représentation des archétypes américains (occidentaux?).


"Flea Market Lady" (Édition 1/4 1990); 
bronze, polychromie à l'huile et technique mixte avec accessoires. Photo ©JFD

Ce n'est ici pas de la poudre aux yeux cinématographique, mais un travail de fond : nous nous sommes blasés (malheureusement sans doute) insensiblement, peut-être au contact des effets spéciaux, et certaines de ces sculptures relèveraient techniquement (en 2014) de la sage présentation d'un diorama au musée des sciences naturelles (Duane Hanson a beaucoup cherché la formule idéale de peinture)...
Mais nous ne sommes pas chez Madame Tussauds :  un réalisme, oui mais pour mieux nous faire vivre cette mise en scène douloureuse de la condition humaine; on lit la détresse, la solitude, l'aliénation... dans le regard vide de ces antihéros du rêve américain.

"Queenie II" (Édition 1/1) (1988). 
Stuc de remplissage, polychromie à l'huile, technique mixte avec accessoires. Photo ©JFD

Cette présentation s'accompagne d'un ensemble de documents appréciés tant par le profane, que par le professionnel : photos et vidéos des séances de moulage sur nature , moulages, portraits, affiches, citations... sans oublier le catalogue de l'exposition.


Détail moulage de torse (1993) Photo ©JFD

            Je ne reproduis pas la vie, je formule une réflexion sur les valeurs humaines. Mon travail concerne des gens qui mènent des vies tranquillement désespérées. Je montre la stupidité, la fatigue, le vieillissement et la frustration. Ces gens qui n'arrivent pas à suivre le rythme de la compétition. Ce sont des exclus, ils sont psychologiquement handicapés.                                                          Duane Hanson
 Précisons que le décès de l'artiste est étroitement lié à de longues années d'exposition aux produits (résine polyester, fibre de verre) mis en œuvre dans ses sculptures.


Son héritage est porté par une nouvelle génération d’artistes hyperréalistes comme Ron Mueck, Maurizio Cattelan, Evan Penny ou Don Brown (nous avons parlé de ceux-ci à plusieurs reprises), qui se sont emparés de nouvelles technologies pour aller encore plus loin dans cette quête du vivant.

Exposition du 20 février au 25 mai 2014.
La page du musée d'Ixelles consacrée à l'exposition : http://www.museedixelles.irisnet.be/fr/page-daccueil-1/expositions/expositions-en-cours-1/duane-hanson/duane-hanson.-sculptures-of-the-american-dream

Lire l'article de La Libre sur la mise en place de l'exposition :  http://www.lalibre.be/light/societe/les-mains-baladeuses-des-sculptures-de-duane-hanson-52fb71bf3570516ba0b992d5
Article de la RTBFDuane Hanson, de chair et de résine

12 avril 2012

Evan Penny, mégaréaliste

22 février 2012

Don Brown et Yoko sa muse...


Le sculpteur anglais Don Brown (1962-) vit et travaille à Londres. Cela fait maintenant près de quinze ans qu'il a fait le choix de représenter uniquement son épouse Yoko. Ses sculptures, de taille réduite par rapport à l'échelle humaine, sont réalisées en "faux marbre", une résine acrylique combinée au plâtre. La représentation se veut très "réaliste"... Il réalise également de nombreuses photos à partir de ses propres sculptures.

A bien y regarder, Don Brown brouille les pistes de la sculpture. Bien qu'attachés à une vérité de la représentation, ses objets s'éloignent de la réalité en refusant d'entrer dans un rapport mimétique d'échelle et de coloris.
Ses plâtres blancs ou noirs ont la délicatesse de la peau mais n'en ont pas la saveur. De la même manière, si l'artiste fait de ses sculptures un instantané suspendu dans le temps, chacune de ses œuvres forme au contraire le résultat d'un travail patient et minutieux.
Yoko est donc un ovni dans le champ de la sculpture et l'occasion pour Don Brown de braver tous les attendus du genre. Depuis la fixation de l'instant, le mimétisme forcené des modèles et, bien entendu, jusqu'au sempiternel mythe de la muse...
Commentaire paru sur paris-art.com à l'occasion de l'exposition de l'artiste en 2008 dans la galerie parisienne.



Don Brown, exposition du 27 janvier au 1 mars 2012 à l' Almine Rech Gallery à Bruxelles (20 rue de l'abbaye à 1050 BXL).

Attention, ne pas confondre : il existe également un Donald Brown, sculpteur de son état (également acteur à ses heures ) et né en 1963.