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10 février 2012

André Eijberg, un sculpteur s'en est allé...

Nous nous permettons de reproduire in extenso l'article de Roger Pierre TURINE paru dans La Libre Culture de ce 2 février 2012; ce texte contient en quelques mots l'hommage que nous souhaitons rendre à l'artiste, à l'homme et à l'ami...

André Eijberg s’en est allé
Nous avons appris la mort du sculpteur André Eijberg. Il s’est éteint à l’âge de 82 ans après une longue et éprouvante maladie. A son propos, Michel Rooryck, qui l’exposa jadis, nous écrivait hier : "C’était un homme au cœur sensible, c’était un frère, un poète. Un humain tout simplement". Et si nous citons cet hommage, c’est qu’il correspond parfaitement à cet artiste qui, sa vie durant, s’échina à parfaire son credo : "La forme n’est valable que par le battement du cœur qui l’a créé". C’est par la céramique qu’André Eijberg fit son entrée dans le monde des arts mais, sautant vite le pas en quête d’une expression plus ouverte et sans doute, à ses yeux, plus dynamique, il devint ce tailleur de pierre dont on put justement saluer l’approche tout en rondeurs et grâces d’une figure féminine qui sera le plain-chant de son œuvre entier. Rongé depuis des décennies par une maladie de cœur qui lui fit voir des étoiles de soufre, Eijberg dut un jour renoncer à ses chers marbres de Carrare, saponites et autres petits granits. Ce qui ne l’empêcha jamais d’aller au bout de lui-même et de ses idéaux, en modelant le plâtre, en taillant le buis, en passant des heures de silence et de concentration sur les patines de ses bronzes. Toute une ode à la femme et à la maternité, aux amazones et égéries des temps anciens, se déclina sous ses doigts agiles et chaleureux. Dans le même temps, repos du guerrier et du battant, il dessina, à la plume et au roseau, composant de délicats et fermes poèmes graphiques dédiés à la compagne éternelle. Maître artisan d’un art sans âge, classique si l’on veut mais jamais avare d’audaces plus ponctuelles, Eijberg vivait en dehors des cénacles. Les dernières années, il se satisfaisait d’une exposition annuelle en sa Galerie ABC qui lui réservait ses périodes de fin d’année pour dire au monde de quelle ferveur l’homme se chauffait. Il n’a point failli. En décembre dernier encore une expo de dizaines de pièces anciennes, définitivement sans date, obtenait un succès récurrent. Ses admirateurs sont nombreux et nul doute qu’André Eijberg leur manquera.
 

 Découvrir les sculptures sur le blog de l'artiste :  http://eijberg.canalblog.com/

08 mai 2011

"Sculptures côté jardin", Ariel Moscovici à la galerie Michèle Guérin



Il est des lieux à découvrir, et la galerie de Michèle Guérin est de ceux là. On ne passe pas par hasard à Limetz-Villez, on choisit de longer la Seine et de s'aventurer dans la campagne normande. Une fois l'entrée trouvée, là au fond de la ruelle, derrière le grand portail blanc, Michèle Guérin vous accueille, prête à vous faire découvrir son univers. C'est ainsi que le magnifique jardin se transforme tous les deux ans, le temps d’une saison, en parc de sculptures.
Extrait du communiqué de presse. Voir le site de la galerie : http://www.galerie-micheleguerin.com/cotejardin/index.html

Exposition du 14 mai au 25 juin 2011; 12, rue de la mairie à 78270 Limetz-Villez (F)
Nous avons, parmi les oeuvres exposées, particulièrement apprécié les déclinaisons de matériaux de Ariel Moscovici (voir également illustration ci-dessus : pas d'informations disponibles à propos de cette sculpture). Le site de l'artiste : http://arielmoscovici.free.fr/index.htm
"Between Two Points IX" (1998). Bronze. 10 x 44 x 10 cm
 
"Between Txo Points X" (1998). Bronze. 11,5 x 45 x 11,5 cm
 
"Between Two Points VI" (2003). Orme. 35 x 35 x 98 cm
 
"Between Two Points II" (2001). Acier. Parcart, Cassa de la selva, Espagne. 60 x 250 x 50 cm

30 avril 2011

Ai Weiwei, du bronze à la tôle...

Ai Weiwei présentant, lors d'une visite de fonderie, l'un des 12 éléments de son œuvre.
Image : AW Asia/The New York Times




Inauguration ce 2 mai 2011 à New York de la sculpture Circle of Animals/Zodiac Heads, première grande commande publique du sculpteur Ai Weiwei (Fontaine Pulitzer au Grand Army Plaza, près de Central Park) (Cette œuvre est promise à une tournée mondiale; elle a déjà été présentée à la biennale de São Paulo)
Lire par exemple : http://www.zodiacheads.com/?page_id=17
Lire article : http://www.orserie.fr/art-design/article/tous-avec-toi-mais-sans-toi-la-11561


L'artiste, qui dérange depuis longtemps son gouvernement (par exemple, un épisode récent très médiatisé autour de la destruction de son atelier et un dîner de soutien trop"populaire"), est lui accusé de «crimes économiques»; il a été arrêté il y a près d'un mois alors qu'il s'apprêtait à s'envoler pour Hong Kong. On est sans nouvelles de lui...
Pour signer la pétition demandant la libération de l'artiste : http://www.change.org/petitions/call-for-the-release-of-ai-weiwei
Le site de l'artiste (très sobre) : http://www.aiweiwei.com/
A propos d'un film en train de se réaliser : http://www.aiweiweifilm.org/en/

Pour réaliser les 12 têtes monumentales de sa sculpture, l'artiste s'est librement inspiré des pièces originales rescapées de la fontaine de Yuanming Yuan (voir l'affaire autour de la vente Yves Saint Laurent chez Christie's en 2009): http://www.chinadaily.com.cn/china/2009-02/22/content_7500076.htm

Une gravure représentant l'ensemble de la fontaine Yuanming Yuan (également horloge hydraulique) qui était décorée des douze figures du zodiaque, avant son saccage par les troupes anglo-françaises, lors de la destruction du Palais d'été en 1860 (2ème guerre de l'opium).



Plus de détails : http://en.wikipedia.org/wiki/Haiyantang

03 septembre 2010

Edgar Degas, très plastique...

Edgar Degas "Petite danseuse de 14 ans"; coulée entre 1921 et 1931, modèle entre 1865 et 1881.
Statue en bronze avec patine aux diverses colorations, tutu en tulle, ruban de satin rose dans les cheveux, socle en bois. H. 98 ; L. 35,2 ; P. 24,5 cm. Paris, musée d'Orsay© RMN / DR


"Une exposition exceptionnelle de la totalité des 74 sculptures en bronze de l'impressionniste français Edgar Degas, marquées par l'idée du mouvement, a été inaugurée jeudi à Sofia.

Il s'agit de la seule exposition au monde de copies de chacune des 74 figurines, créées d'abord par Degas en cire ou en plastique, puis réalisées en bronze par sa famille après la mort de l'artiste, a annoncé le commissaire américain de l'exposition, Walter Maibaum. Sofia est la troisième escale de cette exposition présentée en novembre à Athènes et en mars à Tel-Aviv, a-t-il précisé. Les sculptures de Degas, avant tout connu en tant que peintre impressionniste, s'attachent aux mouvements du corps, d'où ses nombreuses pièces de danseuses et de chevaux en course. Degas n'avait exposé de son vivant qu'une seule sculpture en cire, la célèbre "Petite danseuse de 14 ans", marquée d'un réalisme inhabituel, qui lui attira alors de virulentes critiques. Ce n'est qu'après sa mort que sa famille découvrit quelque 150 sculptures en cire et en plastique, et fit faire des copies en bronze de 74 d'entre elles, afin de les conserver plus longtemps, a expliqué M. Maibaum. Chacune de ces figurines fut reproduite en 29 exemplaires en moyenne, a-t-il indiqué. Quatre musées dans le monde possèdent la quasi-totalité des sculptures en bronze de Degas, à l'exception d'une ou deux pièces manquantes : le Norton Simon Museum de Pasadena (Etats-Unis), le Musée d'Orsay de Paris, la Glyptothèque Ny Carlsberg de Copenhague et le Musée d'Art de Sao Paulo (Brésil). La collection complète exposée à Sofia jusqu'à fin octobre appartient à une fondation américaine, l'Abraham Center for Visual Art. Les 68 figurines en cire préservées après leur reproduction en bronze sont détenues par la National Gallery of Art à Washington, le Virginia Art Museum et le musée d'art de l'université de Yale aux Etats-Unis, ainsi que par le musée d'Orsay." Dépèche AFP.

Les lecteurs attentifs auront sans doute remarqué un anachronisme dans cet article où est évoqué à deux reprises la réalisation de sculptures en plastique par Degas (1834 - 1917). Il est tout à fait logique que l'artiste ait utilisé de la cire, matériau courant de modelage à cette époque,
par contre le plastique... Certes l'histoire des matières plastiques a connu ses premiers balbutiements à la fin du XIXème siècle, mais ces matières (par exemple le celluloïd, la galalithe, pour les boules de billard) étaient tout sauf modelables!
En réalité, il faut simplement se référer à la dépêche originale qui parle de "...74 sculptures that Degas originally carved out of wax, clay and plastiline and which were later cast in bronze..."
Wax étant la cire, clay la terre glaise et plastiline... la plastiline, sorte de préparation à base d’huiles, de cires minérales et de charges (terre sèche en poudre par exemple).

Pour tout savoir sur la plastiline : http://www.plastiline.fr/index.php

Cette matières est utilisée par les sculpteurs mais aussi par les designers; une des application les plus connue se trouvant chez les créateurs de carrosseries. Voir une firme spécialisée dans ce type de fournitures : http://www.kolb-technology.com/studioline/index.php?content=d_2_3_1



NB : La petite danseuse est datée de 1879-1881(on évoque de premières études en 1865) ; à l'origine en cire peinte, elle était agrémentée de cheveux, chaussons et robe de danse. "A priori ces sculptures n'étaient toutefois pas destinées à être montrées mais permettaient à Degas de fixer le mouvement pour ensuite servir de modèles à ses peintures", dixit wikipedia; diverses interprétations circulent cependant autour du statut de cette oeuvre, alimentées entr'autre par la présence d'un socle - vitrine voulu par Degas.

03 septembre 2009

Barry Flanagan, la course du lièvre...


Le sculpteur gallois Barry Flanagan est décédé ce 31 août 2009 à l’âge de 68 ans.

"C'était pour des raisons personnelles qu’il avait choisi «le camp du lièvre. C'est celui qui m’attire le plus, il a des choses à dire qui m’intéressent!». Il les faisait danser, serrer les mains, battre le tambour, réfléchir, le tout en bronze."
Extrait du court article que lui consacre le quotidien Libération (Photo AFP) : http://www.liberation.fr/culture/0101588638-le-sculpteur-barry-flanagan-est-mort
Quelques photos de lièvres dans les rues de Dublin : http://www.inspiringcities.org/index.php?id=1&page_type=Article&id_article=18177
La photo d'ambiance est probablement sa sculpture installée au Château Smith-Haut-Lafitte dans la région de Bordeaux . Faites donc un tour sur google images, vous verrez que ça "swinge"...

09 avril 2009

Histoires de sculpture : Gualtiero Busato


Trouvée dans le quotidien Ouest France, sous la plume de Arnaud WAJDZIK, une histoire de sculpteur parmi d'autres : celle du projet de Gualtiero Busato dont la sculpture qui devait prendre place dans le quartier Desjardins à Angers (F) ne vera finalement pas le jour. Cette histoire n'a rien d'extraordinaire, elle a cependant le mérite de nous faire réfléchir...

Il y a trois ans, Gualtiero Busato, un sculpteur de 68 ans, spécialiste de la fonte à cire perdue et du bronze (1), accepte de créer une 3ème œuvre d'art pour la Ville d'Angers. Il est déjà l'auteur de la Fontaine du dialogue, place Romain, et du Messager, place La-Fayette. C'est un fait divers angevin qui l'inspire. En 2005, la présidente d'une maison de quartier profère des insultes racistes à l'encontre d'un animateur d'origine tunisienne. L'affaire se termine au tribunal. Une manifestation de soutien à l'animateur avait choisi pour cadre la place Romain. Juste devant la Fontaine du dialogue...Le fait que son œuvre a été choisie pour ce rassemblement antiraciste va donner à Gualtiero Busato l'idée de proposer à Angers une 3e sculpture. Il veut une oeuvre « utile » et l'écrit au maire, croquis à l'appui. Il signe un contrat de 200 000 € avec la municipalité. Un an de travail. L’œuvre représente une fillette asiatique, une vieille dame, un homme jeune, une femme africaine et un ado qui s'associent dans une chaîne humaine. Une école en fait sa carte de voeux pour l'année 2006... L'emplacement est choisi : ce sera le quartier Desjardins. Mais il y a un an, Busato change subitement d'avis. « J'avais pratiquement terminé. J'ai regardé cette statue, encore et encore. Cela ne correspondait pas à mon style ! Alors j'ai décidé de renoncer à ce projet, du jour au lendemain. J'ai tout cassé, et j'ai renvoyé l'acompte versé par la Ville d'Angers. Ça a fortement impressionné le maire ! » La Chaîne humaine ne viendra jamais dans le quartier Desjardins. Mais cette œuvre ne tombera pas pour autant aux oubliettes. Busato a été contacté par le centre Pompidou, qui veut conserver les documents ayant trait à cette œuvre morte-née...