30 septembre 2010

"Recherches 2010"


Exposition des travaux des boursiers 2009-2010 des ateliers de recherche du Centre de la Tapisserie et des Arts du Tissus à Tournai. Les cellules de recherche s’articulent autour de 3 orientations :
. Tapisserie : Nicolas Grimaud, Hélène de Gottal, Pauline Cornu
. Structure : Mira Podmanickà, Romane Azilys, Nolwenn De Couesnongle
. Textile : Romina Remmo, Mathieu Boxho
Chaque année, les ateliers de recherche du Centre de la Tapisserie accueillent des créateurs sur présentation d’un programme de recherche motivé dont l’intérêt est lié au textile, compris dans sa plus large interprétation. Des bourses mensuelles sont accordées pour une période de 12 mois par la Communauté française et la Province de Hainaut.
L’exposition « Recherches » marque l’aboutissement de l’expérience vécue par ces artistes. Elle est accompagnée de carnets retraçant l’évolution du travail de chacun.
Trois directeurs artistiques assistés sur place de chefs d’atelier encadrent les boursiers : Xavier Fernandez et Christian Varèse en Tapisserie; Arlette Vermeiren et Françoise Dury en Textile;
Jean-François Diord et Nathalie Vanlippevelde en Structure.


Fondation de la Tapisserie, des Arts du tissu et des Arts muraux de la Communauté française de Belgique - 9, Place reine Astrid à Tournai (B).
Cette exposition s'inscrit dans le cadre de la manifestation « L’Art dans la Ville » qui se déroule à Tournai du samedi 2 octobre au dimanche 31 octobre 2010. Voir : http://www.tournai.be/fr/agenda/index.php?event=2784

From Maurizio Cattelan, with L.O.V.E.


L.O.V.E. est la dernière sculpture de Maurizio Cattelan, installée devant la bourse de Milan; elle est réalisée en marbre blanc et mesure 4 mètres de haut (11 mètres avec son piedestal). En guise de présentation, l'artiste nous propose une subtile interprétation : "Officiellement, son nom est L.O.V. E. - ainsi elle se dresse pour l'amour- mais n'importe qui peut lire entre les lignes et interpréter le message à sa meilleure convenance". Photo courtesy Zeno Zotti/Flickr.
Présentée à l’occasion d’une exposition personnelle de l’artiste organisée au Palazzo Reale, la sculpture restera sur son socle le temps de l’exposition, jusqu'au 24 octobre 2010, bien qu'il ait été envisagé de la retirer plus tôt que prévu suite à certaines réactions. Certains envisagent malgré tout une installation permanente. Pour ceux d'entre vous qui passeraient à côté, en raison de la taille (de la photo), les quatre autres doigts sont coupés... et la facture évoque sans conteste la sculpture monumentale de l'époque fasciste!

Une petite visite à la Galerie Emmanuel Perrotin pour découvrir quelques oeuvres d'un des grands maîtres de la provocation : http://www.galerieperrotin.com/artiste-Maurizio_Cattelan-2.html

29 septembre 2010

Arman, l'héritage

"le murex", accumulation d'ailes de Renault 103 (1967)



Deux sites se partagent, ou plutôt se disputent, le titre de "site officiel" d'Arman:

- Le premier "site historique et officiel" : http://www.fondation-arman.ch/est l'instrument de la Fondation A.R.M.A.N. (Arman Research Média Art Network) crée par les enfants d'Arman. (A voir, la galerie des faux et des non-autorisés...) Sites liés : http://www.armancommunity.net/ et http://www.arman-studio.com/
- Le second est juste "officiel" http://www.arman.com/ et représente le point de vue de la seconde femme d'Arman, Corice Canton. (Beaucoup de documents photos, malheureusement un peu petits pour être analysés).
La bataille juridique fait toujours rage et il est amusant de comparer les styles des deux sites et les points de détail des biographies...

Actuellement, exposition rétrospective au Centre Pompidou. Du 22 septembre 2010 au 10 janvier 2011.




Autour de l'expo : http://www.lefigaro.fr/culture/2010/09/23/03004-20100923ARTFIG00447-arman-l-artiste-francais-qui-a-du-cachet.php et dans le quotidien le monde d'où est extraite cette citation :


"Si je dis qu'il m'est nécessaire de vendre cinquante pièces par an - sculptures, peintures, multiples et oeuvres graphiques -, ce n'est pas pour mettre de l'argent en banque, mais pour faire fonctionner un outil de travail onéreux : fonderie, matériel, locations, transports... et rémunérer les quelques personnes qui m'aident. Mais la question de l'argent n'en cache-t-elle pas une autre, à savoir le mépris d'une oeuvre ? Ce fut de tout temps un argument commode..."
Article complet : http://www.lemonde.fr/culture/article/2010/09/18/montrer-arman-au-centre-pompidou-un-defi_1412914_3246.html où l'on trouve également cette analyse :

La multiplication des bronzes fut longtemps reprochée à Arman. Il s'en justifia d'abord, et à la fin de sa vie en souriait : "Regardez ce jeune artiste dont tout le monde parle, disait-il, Damien Hirst. Comparé à lui, j'ai l'impression d'avoir été sobre..." En ce sens aussi, Arman fut un précurseur. Il est désormais admis qu'une oeuvre contemporaine soit déclinée en autant de produits dérivés que l'imagination de l'artiste peut en concevoir. Des sacs à main de Takashi Murakami aux mâchoires de requin de Hirst, qu'il va jusqu'à vendre dans ses propres boutiques londoniennes à l'enseigne Other -Criteria, la pratique ne choque plus personne. Arman avait par ailleurs une -réelle sympathie pour le travail de Damien Hirst. Il ne détestait pas évoquer ses propres -vitrines, en vis-à-vis de celles conçues deux décennies après lui par le Britannique. Mais là où certains y auraient vu un plagiat, il les considérait au contraire, sinon comme un hommage, du moins comme le témoignage du fait que ses idées avaient trouvé un relais chez les jeunes artistes ; ce qui le comblait.

Faits divers d'Estuaire, Kinya Maruyama



L’œuvre d’art de l’artiste-architecte japonais Kinya Maruyama créée en 2007 pour la biennale d’art contemporain Estuaire a été victime d’un incendie samedi midi. La Tour des filles (photo) a été entièrement détruite. Le maire et le directeur d’Estuaire font appel à la population pour la reconstruire. En attendant, Le Jardin étoilé est fermé au public. ll avait déjà dû fermer pendant quatre mois à cause de la tempête Xynthia. Une enquête est en cours pour déterminer l’origine du sinistre. « Plus que jamais, la municipalité de Paimbœuf et Estuaire soutiennent cette œuvre qui apporte richesse culturelle, artistique et touristique à la commune », écrivent Michel Bahurel, maire de la commune, et Jean Blaise, directeur d’Estuaire, dans un communiqué commun. Info de ouest-france : http://www.ouest-france.fr/ofdernmin_-Une-%C5%93uvre-d%E2%80%99art-d%E2%80%99Estuaire-detruite-par-le-feu-a-Paimb%C5%93uf_42314-1528515-pere-pdl_filDMA.Htm
La page de présentation de l'oeuvre sur le site de la ville de Nantes : http://www.nantes.fr/kinya-maruyama

Découvrir un diaporama sur cette installation (et d'autres d'Estuaire) : http://estuaire-nantes-st-nazaire-2007-2011.over-blog.com/article-33763911.html

"En 2007, Kinya Maruyama pose les “bases” d'un jardin, dessiné à partir de la constellation de la Grande Ourse et des quatre points cardinaux, où l'on peut déambuler, grimper, se reposer... Un jardin construit en utilisant des matériaux de la région et grâce à de multiples solidarités (habitants, élèves…). Pérenne et évolutive jusqu’en 2011, l’aventure ne s’est jamais interrompue : en 2008, l’architecte retrouve à plusieurs reprises la commune pour de nouvelles plantations et définir la continuité de cette réalisation. En 2009, Kinya Maruyama a choisi de créer une “clôture magique” et une arche-portail en bois et métal, végétalisée avec des plantes grimpantes. À l’intérieur, de nouvelles plantations mêlent les espèces et une petite serre voit le jour pour permettre d’introduire un potager." Présentation sur le site d'Estuaire : http://www.estuaire.info/009/html/fr/artistes/maruyama.html
Pour découvrir un aspect du travail collectif, un workshop avec des étudiants de la région : http://www.eskis.org/2009/04/19/kinya/

26 septembre 2010

L'Eland de l'art public


"L’art public conçu comme une somme d’objets posés dans l’espace public, sans participation de la population, peut-il prétendre à un quelconque impact social ou politique sur cet espace ?"

Cette question est posée dans le cadre d'un mémoire étudiant la politique d’art public à Johannesburg "Quand l’art public (dé)fait la ville ? "

Une analyse de Pauline Guinard à découvrir sur le site : http://echogeo.revues.org/11855 ; elle fait référence à une sculpture de Clive van der Berg, nommée "L’Eland".

Choun Vilayleck, "Du plomb dans l'aile..."




«Du plomb dans l'aile...» (2010) ; fil de fer, papier, fonte. Fort Liédot.


Une superbe installation Choun Vilayleck, présentée cet été dans les galeries d'un ancien fort (Ile d'Aix, Charente-Maritime), dans le cadre d'une exposition "13 à table" (du 3 juillet à la fin septembre 2010).
Signalons parmi les autres excellents "convives" la présence de Vincent Mauger dont nous avons déjà parlé à plusieurs reprises : http://acasculpture.blogspot.com/2010/07/vincent-mauger-le-topologiste.html
Avec également la participation de Pierrick Naud, Jérôme Letinturier, Gregory Markovic, Elodie Fradet, Stephan Balkenhol, Julien Perrier, Katarina Kudelova, Pierre Alexandre Rémy, Jean Louis Cognée, Emmanuel Rodrigues et André Zemiri.
Le site de la manifestation : http://13atable.org/
L'architecture des anciens forts de Vauban stimule particulièrement les pratiques culturelles; signalons entr'autres :
"L'Arsenal" de Gravelines - Musée du dessin et de l'estampe originale : http://www.ville-gravelines.fr/expotemp/02-%20PAGE%20WEB/01Musee/Musee.html
Le fort de La Hougue (île de Tatihou- Normandie) : http://tatihou.manche.fr/
La forteresse de Neuf-Brisach et le musée Erato (Stasbourg): http://www.itinerairesbis.com/choix_monde/europe/france/regions/alsace/neufbrisach.htm
Ce dynamisme étant certainement stimulé depuis l'inscription des 12 sites Vauban au patrimoine mondial de l'Unesco.
Merci à Lucien pour l'information.

22 septembre 2010

Richard Deacon, le twist des matériaux


"Strut" (2010); bois, 4 mètres de haut.



Les dernières créations de Richard Deacon à la Galerie Ropac : http://www.ropac.net/
"Twist and Shout", Galerie Thaddaeus Ropac, 7, rue Debelleyme (IIIe) jusqu'au 16 octobre.
Pour information, Richard Deacon est aussi un enseignant très apprécié; après plusieurs années passés à l'Ecole de Beaux-Arts de Paris, il a été invité en 2009 à rejoindre la Düsseldorf Kunstakademie où il enseigne maintenant.
Nous avions parlé de l'artiste à l'occasion de son exposition à Strasbourg : http://acasculpture.blogspot.com/2010/04/richard-deacon-le-fabricateur.html

Paul Belmondo, l'autre...


Maître de la sculpture figurative du XXe siècle, Paul Belmondo (1898-1982) refusait l'idée d'un musée dédié à son travail: sous l'impulsion de son fils Jean-Paul, son oeuvre est désormais mise en lumière dans un écrin sur mesure à Boulogne-Billancourt...
Élève du sculpteur Charles Despiau, Paul Belmondo s'est rapidement distingué par une maîtrise de la sculpture sereine, aux lignes épurées et inspirées par l'Antiquité et la Renaissance. Né dans une famille modeste d'origine italienne en 1898, il a grandi à Alger avant d'étudier à Paris grâce à une bourse publique.
Après la Seconde guerre mondiale, Paul Belmondo a reçu de nombreuses commandes de l'Etat, pour le palais de Chaillot, la faculté d'Orsay, la Monnaie de Paris ou l'Opéra Garnier, dont il a décoré la façade avec une copie de "La Danse" de Carpeaux.
En plein accord avec son frère Alain et sa soeur Muriel, Jean-Paul Belmondo a fait don à la ville de Boulogne-Billancourt de la quasi-intégralité de l'oeuvre de leur père en leur possession, notamment tous les plâtres originaux. Le musée Paul-Belmondo, installé dans un château appartenant à la ville et aménagé dans un décor contemporain spectaculaire des architectes Chartier-Corbasson, accueille ainsi plus de 250 sculptures de l'artiste, 400 médailles et 2.500 dessins...
L'atelier du sculpteur, qui était situé près de Montparnasse, a été reconstitué à l'identique dans cet écrin labellisée "Musée de France" par le ministère de la Culture...
Extraits de la dépêche AFP : http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5gL3_VL43bTucURR7TNtCjoORC47A A découvrir, la "galerie tactile", une des originalités de ce musée (voir photo ci-dessus).
Musée Paul-Belmondo - 14, rue de l'Abreuvoir - Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).
Le site (en chantier) : http://www.boulognebillancourt.com/previous/museepaulbelmondo/index.html ; infos sur le site de la mairie : http://www.boulognebillancourt.com/cms/index.php?option=com_content&task=view&id=2181?&submid=1&mpid=5&leftid=410&submid2=1&Itemid=908

Découvrir le reportage sur le sculpteur dans les archives de l'INA, où le projet est évoqué en 1984




Découvrir également dans les archives de l'INA de nombreuses vidéo à propos de César, Etienne Martin, Breker, Brancusi, Christo...

14 septembre 2010

Eric Duyckaerts, le discours de la méthode et autres errances...

Eric Duyckaerts, Palais des Glaces et de la Découverte (2007);
132 piquets en métal, 127 parois de verre dont 5 miroirs, 10 écrans plats.



Ce mercredi 15 septembre à 18 heures 30, à l'Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles - École supérieure des Arts, conférence inaugurale de l'année académique 2010 -2011 : Eric Duyckaerts - Metodo
"La question de la méthodologie de la recherche dans les arts visuels prend un tour nouveau depuis quelques années. En effet l'insertion des écoles d'art dans les modèles dominants de l'enseignement supérieur implique un questionnement étrange et intéressant sur les procédures mises en oeuvre par l'élaboration d'un travail plastique. De ce couple méthode et recherche, je n'interrogerai que le versant méthode, dans l'espoir de faire apparaître les paradoxes dans lesquels les artistes qui enseignent sont parfois empêtrés."

Ancien élève de l'Institut des hautes études en arts plastiques de Paris, Éric Duyckaerts enseigne aujourd'hui à la Villa Arson à Nice. Il élabore depuis le milieu des années 1980 une œuvre où se mêlent des performances et des vidéos ainsi que des objets et des installations, pas nécessairement liés à ses conférences.
Duyckaerts dit à propos de ses vidéos exposées en 2007 à la galerie Emmanuel Perrotin :" Elles seront axées sur un personnage. On pourrait l'appeler Éric D. C'est un personnage qui navigue entre le professeur et le savant fou. Il a beaucoup d'idées à faire partager. Son enthousiasme n'est pas feint. Il fonce dans ces sphères de connaissance où il se sent bien."
Extraits de l'article de wikipedia consacré à l'artiste : http://fr.wikipedia.org/wiki/Eric_Duyckaerts

Rappelons sa présence à la Biennale de Venise en 2007 comme représentant de la Belgique : http://www.creativtv.net/artistes/ericduyckaerts.html

Les vidéos de l'artiste sur Dailymotion ont été supprimées

Biographie sur le site de la Communauté française de belgique : http://www.interface.cfwb.be/artistes/duyckaerts_eric_liege_1953/

ARBA-ESA : 144 rue du Midi à 1000 Bruxelles : http://www.arba-esa.be/

07 septembre 2010

Gabriel Orozco, déplacements de matière

" La DS" (1993)


Artiste en constant déplacement, sans atelier fixe, Gabriel Orozco (1962, Jalapa, Mexique) rejette les identifications nationales pour puiser son inspiration dans les lieux où il vit et voyage. Images universelles, ses oeuvres s'appréhendent de façon sensible et sensuelle. Cette exposition est la première que le Centre Pompidou consacre à Gabriel Orozco et la seule présentation de grande ampleur de son travail en France. L'artiste s'est étroitement impliqué dans la conception d'un parcours jalonné de quatre-vingts oeuvres, dont beaucoup n'ont encore jamais été montrées en France...
Occasion inédite de découvrir sa pratique, ouverte, évolutive, aux échelles et médiums variés, l'exposition montre toute l'étendue de son travail : photographies, sculptures, objets reconfigurés, dessins et peintures géométriques, des oeuvres emblématiques aux pièces moins connues ou très récentes, comme les sculptures réalisées à partir de troncs trouvés dans le désert mexicain...
L'artiste travaille souvent à partir d'objets trouvés, parfois de déchets, qu'il reconfigure, dans une subtile économie de moyens, se décrivant comme un « consommateur de tout ce qui est à portée de main et un producteur de ce qui existe déjà ». Les Working Tables (1990-2000, Centre Pompidou) : une collection d'objets trouvés, modelés, et des maquettes d'oeuvres, témoignent de dix années d'expérimentations. Les plus grandes sculptures, posées au sol, sont nées d'une stratégie de l'extraction et de la reconfiguration à l'oeuvre chez Orozco : l'artiste ne détourne pas l'objet de sa fonction originelle ; il le réinterprète. La DS (1997) est une voiture Citroën DS découpée dans le sens de la longueur et réassemblée. Dans cette oeuvre, comme dans Elevator (1994), l'artiste opère une réduction d'un espace usuel et quotidien, qui se trouve altéré et pris au piège de sa fonction. Ailleurs, plusieurs sphères reposent à terre ; parmi elles Yielding Stone (1992), une boule de Plasticine qu'Orozco a fait rouler dans les rues et qui a agrégé les débris rencontrés en route. Dans l'espace d'exposition, elle continue sa collecte, attirant la poussière et se composant ainsi indéfiniment, à l'image de l'oeuvre d'Orozco, en constante transformation.
Centre Pompidou. Exposition du 15 septembre 2010 au 3 janvier 2011.
Lire une interview de l'artiste dans BOMB Magazine : http://bombsite.com/issues/98/articles/2862
Très attendue également, la rétrospective Arman du 22 septembre 2010 au 10 janvier 2011 : http://www.centrepompidou.fr/Pompidou/Communication.nsf/docs/ID087CE3490BD72524C125776900544B0D/$File/20100801-dp-arman.pdf

03 septembre 2010

Edgar Degas, très plastique...

Edgar Degas "Petite danseuse de 14 ans"; coulée entre 1921 et 1931, modèle entre 1865 et 1881.
Statue en bronze avec patine aux diverses colorations, tutu en tulle, ruban de satin rose dans les cheveux, socle en bois. H. 98 ; L. 35,2 ; P. 24,5 cm. Paris, musée d'Orsay© RMN / DR


"Une exposition exceptionnelle de la totalité des 74 sculptures en bronze de l'impressionniste français Edgar Degas, marquées par l'idée du mouvement, a été inaugurée jeudi à Sofia.

Il s'agit de la seule exposition au monde de copies de chacune des 74 figurines, créées d'abord par Degas en cire ou en plastique, puis réalisées en bronze par sa famille après la mort de l'artiste, a annoncé le commissaire américain de l'exposition, Walter Maibaum. Sofia est la troisième escale de cette exposition présentée en novembre à Athènes et en mars à Tel-Aviv, a-t-il précisé. Les sculptures de Degas, avant tout connu en tant que peintre impressionniste, s'attachent aux mouvements du corps, d'où ses nombreuses pièces de danseuses et de chevaux en course. Degas n'avait exposé de son vivant qu'une seule sculpture en cire, la célèbre "Petite danseuse de 14 ans", marquée d'un réalisme inhabituel, qui lui attira alors de virulentes critiques. Ce n'est qu'après sa mort que sa famille découvrit quelque 150 sculptures en cire et en plastique, et fit faire des copies en bronze de 74 d'entre elles, afin de les conserver plus longtemps, a expliqué M. Maibaum. Chacune de ces figurines fut reproduite en 29 exemplaires en moyenne, a-t-il indiqué. Quatre musées dans le monde possèdent la quasi-totalité des sculptures en bronze de Degas, à l'exception d'une ou deux pièces manquantes : le Norton Simon Museum de Pasadena (Etats-Unis), le Musée d'Orsay de Paris, la Glyptothèque Ny Carlsberg de Copenhague et le Musée d'Art de Sao Paulo (Brésil). La collection complète exposée à Sofia jusqu'à fin octobre appartient à une fondation américaine, l'Abraham Center for Visual Art. Les 68 figurines en cire préservées après leur reproduction en bronze sont détenues par la National Gallery of Art à Washington, le Virginia Art Museum et le musée d'art de l'université de Yale aux Etats-Unis, ainsi que par le musée d'Orsay." Dépèche AFP.

Les lecteurs attentifs auront sans doute remarqué un anachronisme dans cet article où est évoqué à deux reprises la réalisation de sculptures en plastique par Degas (1834 - 1917). Il est tout à fait logique que l'artiste ait utilisé de la cire, matériau courant de modelage à cette époque,
par contre le plastique... Certes l'histoire des matières plastiques a connu ses premiers balbutiements à la fin du XIXème siècle, mais ces matières (par exemple le celluloïd, la galalithe, pour les boules de billard) étaient tout sauf modelables!
En réalité, il faut simplement se référer à la dépêche originale qui parle de "...74 sculptures that Degas originally carved out of wax, clay and plastiline and which were later cast in bronze..."
Wax étant la cire, clay la terre glaise et plastiline... la plastiline, sorte de préparation à base d’huiles, de cires minérales et de charges (terre sèche en poudre par exemple).

Pour tout savoir sur la plastiline : http://www.plastiline.fr/index.php

Cette matières est utilisée par les sculpteurs mais aussi par les designers; une des application les plus connue se trouvant chez les créateurs de carrosseries. Voir une firme spécialisée dans ce type de fournitures : http://www.kolb-technology.com/studioline/index.php?content=d_2_3_1



NB : La petite danseuse est datée de 1879-1881(on évoque de premières études en 1865) ; à l'origine en cire peinte, elle était agrémentée de cheveux, chaussons et robe de danse. "A priori ces sculptures n'étaient toutefois pas destinées à être montrées mais permettaient à Degas de fixer le mouvement pour ensuite servir de modèles à ses peintures", dixit wikipedia; diverses interprétations circulent cependant autour du statut de cette oeuvre, alimentées entr'autre par la présence d'un socle - vitrine voulu par Degas.