09 avril 2009

Histoires de sculpture : Gualtiero Busato


Trouvée dans le quotidien Ouest France, sous la plume de Arnaud WAJDZIK, une histoire de sculpteur parmi d'autres : celle du projet de Gualtiero Busato dont la sculpture qui devait prendre place dans le quartier Desjardins à Angers (F) ne vera finalement pas le jour. Cette histoire n'a rien d'extraordinaire, elle a cependant le mérite de nous faire réfléchir...

Il y a trois ans, Gualtiero Busato, un sculpteur de 68 ans, spécialiste de la fonte à cire perdue et du bronze (1), accepte de créer une 3ème œuvre d'art pour la Ville d'Angers. Il est déjà l'auteur de la Fontaine du dialogue, place Romain, et du Messager, place La-Fayette. C'est un fait divers angevin qui l'inspire. En 2005, la présidente d'une maison de quartier profère des insultes racistes à l'encontre d'un animateur d'origine tunisienne. L'affaire se termine au tribunal. Une manifestation de soutien à l'animateur avait choisi pour cadre la place Romain. Juste devant la Fontaine du dialogue...Le fait que son œuvre a été choisie pour ce rassemblement antiraciste va donner à Gualtiero Busato l'idée de proposer à Angers une 3e sculpture. Il veut une oeuvre « utile » et l'écrit au maire, croquis à l'appui. Il signe un contrat de 200 000 € avec la municipalité. Un an de travail. L’œuvre représente une fillette asiatique, une vieille dame, un homme jeune, une femme africaine et un ado qui s'associent dans une chaîne humaine. Une école en fait sa carte de voeux pour l'année 2006... L'emplacement est choisi : ce sera le quartier Desjardins. Mais il y a un an, Busato change subitement d'avis. « J'avais pratiquement terminé. J'ai regardé cette statue, encore et encore. Cela ne correspondait pas à mon style ! Alors j'ai décidé de renoncer à ce projet, du jour au lendemain. J'ai tout cassé, et j'ai renvoyé l'acompte versé par la Ville d'Angers. Ça a fortement impressionné le maire ! » La Chaîne humaine ne viendra jamais dans le quartier Desjardins. Mais cette œuvre ne tombera pas pour autant aux oubliettes. Busato a été contacté par le centre Pompidou, qui veut conserver les documents ayant trait à cette œuvre morte-née...