Notes de travail : extraits.
" Dessiner avec des fleurs. Peindre avec des nuages. Ecrire avec de l’eau. Enregistrer le vent de mai, la course d’une feuille tombante. Travailler pour un orage. Anticiper un glacier. Orienter l’eau et la lumière.... Dénombrer une forêt et une prairie....
Ouvrir l’espace concret, vivant et tridimensionnel de la Nature. Avec l’intervention la plus minimale possible, mettre sous tension et transformer cet Espace de la Nature en Espace de l’art...
Tout ce qui s’offre à la préhension des cinq sens de l’homme participe à cette conception. C’est par la vue, l’ouïe, l’odorat, le goût et le toucher que l’espace-nature doit être appréhendé : comme une sorte d’œuvre d’art totale, une utopie, née de la nature et retournant à elle.
Une section de la Nature, précisément cadrée fut seulement réorganisée. Certes, une réorganisation éphémère : un jour l’intervention sera effacée par la Nature, exempte de traces...
Ce n’est que dans ses ultimes refuges que la nature est encore intacte, inépuisable. Là seulement, l’enchantement est encore réalité, à chaque instant, en toutes saisons, en tout temps, dans le plus petit comme dans le plus grand. Toujours...
Les sensations sont omniprésentes. Réaliste, je n’ai qu’à les cueillir. A les délivrer de leur anonymat. Avec une foi idiote et inextirpable en l’utopie.
Instaurer la poésie dans le fleuve inhumain du Temps...
De l’écrasante profusion des phénomènes naturels, il apparut qu’ils ne pouvaient être travaillés que par fragments petits ou très petits, détachés de leur contexte...
Aujourd’hui, je me contente souvent de botaniser, cueillir, étaler et donner à voir.
Documentation d’une expérience du monde en voie de disparition. Apporter un témoignage, au moment suprême, sur un mode de vie qui depuis longtemps s’avoue anachronique, sur une attitude qui ne saurait perdurer, même pour les hommes de bonne volonté...
Même si j’œuvre parallèlement à la nature et interviens le plus prudemment possible, demeure une contradiction interne fondamentale. C’est sur cette contradiction que s’appuie tout mon travail : lui non plus n’échappe pas à la fatalité fondamentale de notre existence. Il blesse ce qu’il touche : La virginité de la nature...
Réaliser ce qui est potentiellement possible, latent dans cette Nature existant : littéralement réaliser ce qui n’a jamais existé, mais a toujours été présent, l’utopie devenue réalité. Une seconde de vie suffit. L’événement a eu lieu. Je l’ai éveillé et rendu visible ".
Nils-Udo.
Pas de site particulier; effectuer une recherche sur Google Images.
Noter également les collaborations avec Peter Gabriel :
"Ovo", déclinaison autour du thème du nid, qui sert de photo pour la pochette de l'album, et surtout "Eve", CD ROM musical interactif avec jeux et décors réalisés d'après des oeuvres de Nils-Udo.