30 novembre 2008
Georgia Russell , sculptures de papier
28 novembre 2008
Damián Ortega, l'oeil de la sculpture
Damián Ortega expose à l’Espace 315 du Centre Pompidou jusqu’au 9 février 2009. L'artiste mexicain s'est fait connaître dans le monde entier par sa coccinelle éclatée ("Cosmic Thing") et suspendue. Le voici à Paris avec une installation colorée où on dira , sans médire, qu'il reste fidèle à son point de vue...
...]"On peut gloser sur le regard, sur l’oeil qui voit un oeil à travers un oeilleton, mais est-ce là le plus intéressant ? Cette installation ne parle-t-elle que d’illusion ? N’est-elle qu’une attraction amusante de fête foraine, merveilleuse et futile ? Le risque en est là. Ce qui, à mes yeux, sauve cette installation de trop de facilité, c’est non point sa solution finale, mais la marche, la quête, l’ascèse du parcours, où le visiteur, avançant à pas lents vers son but, se dépouille peu à peu de toute vaine recherche de sens pour s’emplir de vide coloré."[...
Extrait de l'article consacré à l'exposition par "Lunettes Rouges" dans son blog "Amateur d'Art" hébergé par le monde : http://lunettesrouges.blog.lemonde.fr/2008/11/14/loeil-et-larcher-zen/
La page du Centre Pompidou : http://www.centrepompidou.fr/Pompidou/Manifs.nsf/AllExpositions/3618AAB2B724C437C125745600432C9E?OpenDocument&sessionM=2.2.1&L=1
A propos de l'exposition : http://www.lartino.fr/une-installation-signee-damian-ortega-n1722.html
Nombreux documents sur : http://www.whitecube.com/artists/ortega/misc/
Une mauvaise vidéo à propos de son installation à Venise en 2007 : http://www.youtube.com/watch?v=CAsv54ZrkF0
26 novembre 2008
Levi Van Veluw, sculpture paysage
24 novembre 2008
Claude Lévêque : sculpture d'espace
”Je mets en place une fiction qui raconte soit l’histoire d’un lieu, soit qui s’inscrit dans un monde imaginaire. Ces éléments font qu’on est immédiatement dans un dispositif qui révèle les choses selon chaque perception et chaque identité de visiteur. Ensuite, les personnes réagissent selon ce qu’ils ont pu vivre et selon ce que ces éléments ont pu leur évoquer. J’inclus aussi les principes d’une mise en scène comme au cinéma. Dans cette fiction, on serait comme un acteur. Mon travail est métaphorique et lié à la sensibilité, à l’affect, à des sensations qui sont des relais que les visiteurs peuvent partager vis-à-vis de certaines images et certaines fictions.”
Citation de Claude l'Evêque, reprise dans le Blog de Lucileee à l'occasion de Art France Berlin en janvier 2007 : http://lucileee.blog.lemonde.fr/2007/01/09/claude-leveque-a-berlin/
...] Claude Lévêque (Nevers, 1954 - vit à Paris) y montre une installation qui n’a pas été produite pour le lieu, et a donc dû s’adapter à l’espace disponible. Si cette œuvre vue d’en dessous, la vision prévue, fonctionne plus ou moins bien malgré l’étroitesse qui ne lui offre pas une grande respiration, elle perd une bonne part de sa présence, alors qu’elle est abordée par la mezzanine où se situe l’entrée. L’environnement architectural la dessert, la perturbe, l’enserre, la coupe. Bien dommage. [ ...
Axel Cassel : sculptures en coupelles
A propos d'une exposition précédente (2006), un article de la libre : http://preprod.lalibre.be/index.php?view=article&art_id=269058
21 novembre 2008
Miroir de la sculpture : Pierre Marie Lejeune
Exposition sous le Patronage de Monsieur José Manuel Barroso, Président de la Commission européenne et de S.E. Monsieur Dominique Boché, Ambassadeur de France en Belgique, à l’occasion de la Présidence française de l’Union européenne.
Espace Européen pour la Sculpture
Parc Régional Tournay Solvay, 201 Chaussée de la Hulpe à 1170 Bruxelles
Sculpture de fauteuils : Ron Arad "No Discipline"
"J'aime beaucoup ce titre qui a été le fruit d'un gros débat. J'aime les mots. "Discipline" veut dire profession. Quelle est votre discipline ? Architecte, docteur, designer, artiste... «No Discipline» renvoie aussi à l'enfant qui se tient mal. Le défait de discipline renvoie à ce que je vis, à ces innombrables débats que j'ai eu sur la différence entre art et design. C'est complètement ennuyeux, comme se demander si un photographe est un artiste. Oscar Wilde a défini l'art comme quelque chose qui n'a pas de fonction. Pour moi, cela n'a aucun intérêt. Il a dit aussi : il y a deux types de gens, les charmants et les tièdes. Je pense que les choses se répartissent de même façon sur terre, les choses passionnantes et les choses ennuyeuses."
Chaise sculpture "Bodyguard" 2007 Aluminium superplastique chauffé à 500 degrés et soufflé comme un ballon dans des moules d'acier puis découpé et poli miroir.
Dans le décours d'un précédent billet http://acasculpture.blogspot.com/2008/11/sculpture-un-peu-de-tout.html évoquant l'expo de Ron Arad "No Discipline"au Centre Pompidou, une inteview du Figaro : http://www.lefigaro.fr/culture/2008/11/20/03004-20081120ARTFIG00514-je-voulais-me-surprendre-moi-meme-.php
Dans le monde : http://www.lemonde.fr/culture/article/2008/11/26/design-ron-arad-defie-la-courbe-et-la-contre-courbe_1123347_3246.html
20 novembre 2008
Parole de sculpteur ...Ousmane Sow
Un franc parler qui dérange parfois, c’est le principal défaut que l’on peut
attribuer à l’homme qui est très critique sur les dirigeants actuels du
continent. Au journaliste du journal “Le Monde“, qui lui demandait pourquoi il
avait sculpté le Général De Gaulle, les poches plates, il répondait : « De
Gaulle ne traînait pas de casseroles. Il n’a rien mis dans ses poches,
contrairement à certains chefs d’Etat africains. Ceux-là, si je les sculptais,
c’est des besaces pleines que je leur ferais, et des deux côtés ».
Ousmane Sow a réalisé tout une série de statues à l'effigie de grands hommes : Victor Hugo, Nelson Mandela, Mohammed Ali, Gandhi, Martin Luther King… La transposition en bronze, si elle assure la pérénité des oeuvres, est une grande perte par rapport à la matière de la création originale (terre, fibres, bandelettes de jute, pigments, paille...) malgré la qualité de la coulée et les effets de patines.
Signalons enfin le très beau livre (retrospective) "Ousmane Sow" de Béatrice Soulé, Jacques A. Bertrand, Germain Viatte, Emmanuel Daydé (Collectif) chez Acte Sud Editions
19 novembre 2008
A l'est de la sculpture : Nikolay Polissky
“La place la plus sûre de mes oeuvres est dans la mémoire” Peintre de formation, Nikolay Polisky intervient dans le paysage avec d’étranges constructions. Son travail est du Land Art reconstruisant des formes architecturales classiques, écologiques. Éphémères, provisoires, ses installations sont destinées à disparaître. “J’ai compris que la peinture ne m’apportait plus ce que je recherchais. En dessinant et en peignant cet espace, j’ai su qu’il me fallait travailler de façon concrète dans ce lieu bien réel, que c’était là mon atelier, mon laboratoire. Il me semble que l¹art contemporain est trop éloigné du spectacle de la nature, qu’il est trop élitiste. Il s’est enlisé dans des
questionnements typiquement urbains.”
Suite de l'article sur : http://www.actuphoto.com/8726-nikolay-polissky-land-art-russia.html
17 novembre 2008
Les matériaux de la sculpture : Tara Donovan
Sculptures de Martin Puryear, le bois dans tous ses états
Exposition au San Francisco Museum of Modern Art SFMOMA du 8 novembre 08 au 25 janvier 2009 , California 94103 USA
Site du musée : http://www.sfmoma.org/exhibitions/334
16 novembre 2008
Sculpture suspendue : Cornelia Parker
Vu à la Tate Modern, l'installation suspendue réalisée par Cornelia Parker (le métal écrasé - ici des services de vaisselle en argent - a aussi été décliné par elle sous forme d'instruments de musique, des cuivres argentés pour être précis : "Breathless").
"I resurrect things that have been killed off... My work is all about the potential of materials - even when it looks like they've lost all possibilities."
Une autre installation : "Mass (Colder Darker Matter)", en 1997
Des bois calcinés récupérés d'une église frappée par la foudre à Lytle, Texas, USA
366 x 320 x 320cmThe artist and Frith Street Gallery, London © the artist Photo: Tate Photograph
Nombreux documents également sur le site de la Frith Street Gallery : http://www.frithstreetgallery.com/artists/works/cornelia_parker
Voir aussi le site artseensoho : http://www.artseensoho.com/Art/DEITCH/parker98/parker2.html
Sculpture et création : "Art is Arp"
Tant de curiosités et de connivences n'auraient-elles pas menacé l'unité de l'oeuvre ? Sur ce point aussi, l'exposition est convaincante. Parce que Arp l'est, mais aussi parce qu'elle le montre avec intelligence et empathie au fil d'un accrochage très fluide qui évite deux solutions de facilité, le découpage en périodes et le classement par style. Au lieu de séparer, l'exposition remet ensemble : les reliefs de bois polychromes découpés par courbes et ondulations avec les papiers déchirés vaguement géométriques ; les reliefs de plâtre biomorphiques et les collages ; les petites sculptures à tenir dans la main et leurs agrandissements en pièces à taille humaine ; et, naturellement, les oeuvres plus ou moins anthropomorphiques et celles qui ne se prêtent pas au jeu de la reconnaissance. Qu'ont de commun entre eux ces travaux à deux ou trois dimensions, faits pour le mur ou pour un socle, la pénombre ou la grande lumière ? De ne jamais s'écarter de l'impulsion initiale, de ne pas tomber dans la rhétorique et la monumentalité, de ne pas vouloir faire "oeuvre" et encore moins "objet d'art". Le mot de Picasso selon lequel "après le commencement, c'est déjà la fin" s'applique à Arp. Il s'en tient au premier moment, à la forme telle qu'elle apparaît, à l'intuition érotique de la main, à la trouvaille instantanée de l'oeil, au hasard. Il veut maîtriser le moins possible, pour ne pas perdre ce qu'il y a d'explorations dans la création.
13 novembre 2008
Sculpture méconnue : Claude Viseux
On apprend le décès du sculpteur français Claude Viseux, grand spécialiste de la sculpture en acier inoxydable, professeur à l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts à Paris de 1975 à 1992 et titulaire du prix Anton-Pevsner ; article dans le Journal du Pays Basque : http://www.lejpb.com/paperezkoa/20081113/106238/fr/Mort-du-sculpteur-Claude-Viseux
Sculpture des bourgeois à Calais : Rodin
12 novembre 2008
Sculpture et magnétisme : le retour
L'exposition organisée en mars 2008 en collaboration avec l'Atelier Sorcier et la Faculté Agronomique de Gembloux s'exporte : les étudiants de l'atelier de sculpture de l'Académie Royale des Beaux-arts de Bruxelles exposent leurs créations sur le thème du magnétisme à l'Atelier2, Ferme Saint-Sauveur, Avenue du Bois, 59652 Villeneuve d’Ascq (F) .Tél 03 20 05 48 91
Sculptures de Gaethan Wtoreck, Olivia Mortier, Adam Weiner, Mailis Dagrain, Angélique Walkenaere, Anthony Grière, Georgiou Fotoula.
Du 13 novembre au 31 décembre 2008.
http://www.atelier-2.com/
Finition de la sculpture
"La finition joue un rôle décisif dans le rendu d'une sculpture. Elle influe de manière significative sur l'esprit, le caractère et la puissance évocatrice de l'oeuvre. Au-delà de la justesse des formes, la texture, le ton et la couleur sollicitent chez le spectateur une approche plus tactile. En donnant à ses créations un aspect dur et brillant ou doux et velouté, des couleurs naturelles, mates et sourdes, ou vives et lumineuses, l'artiste enrichit le message qu'il tente de faire passer.
Sculpture : guide des finitions permettra aux sculpteurs de maîtriser 350 traitements de surface sur pierre, terre cuite, bois, métal, plâtre, résine et ciment. Toutes les instructions utiles à leur exécution sont données : matériel nécessaire, préparation de la surface et méthode pour obtenir la finition choisie. Chaque chapitre s'ouvre sur une présentation des techniques de sculpture ou de modelage du matériau de base et s'achève par une galerie d'oeuvres. Un index visuel facilite la recherche du traitement idéal, celui qui servira le mieux l'oeuvre, l'art..."
Sculpture "purulente" : David Altmejd
...[ Célébré depuis sa participation à la Biennale de Venise 2007, le nouvel enfant chéri/terrible de l'art contemporain montréalais, David Altmejd, fait l'objet de deux imposantes expositions en Angleterre.
À deux pas d'Oxford Street, dans le centre de Londres, la vitrine de la galerie Modern Art détonne avec ses deux loups-garous poilus et ses onze personnages de plâtre engagés dans une saisissante orgie en arrière-plan.]...
...[En plus d'être exposé à Londres, le travail d'Altmejd est également présenté à la Biennale de Liverpool en ce moment. Deux immenses géants y sont fragmentés au point d'en devenir presque abstraits. Cette «jungle purulente», selon les mots du critique du Financial Times, occupe toute une salle de la Tate Liverpool.]...
10 novembre 2008
Sculpture, un peu de tout
Takashi Murakami (en couverture)
Continuez votre découverte sur : http://peekabooooo.blogspot.com/2007_10_01_archive.html ou surtout sur http://www.takashimurakami.net/index.php?/site/biography/
Martin Creed ( " L'art aux trousses " )
Une visite (rapide) de la Tate Britain : http://www.tate.org.uk/britain/exhibitions/duveenscommission/default.shtm et http://www.tate.org.uk/britain/exhibitions/turnerprize/2001/Creed.htm Quelques explications : http://lucileee.blog.lemonde.fr/2008/10/19/londres-2-martin-creed-a-la-tate-britain/
Tadashi Kawamata (La Marechalerie, centre d'art contemporain, 5 avenue de Sceaux à 78000 Versailles, après un workshop à l'Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Versailles; Le Livre-DVD : Workshop Kawamata, une coédition a.p.r.e.s éditions & La
Maréchalerie - centre d’art contemporain.
Le site de l'artiste : http://www5a.biglobe.ne.jp/~onthetab/
Peter Lenz ("Tout ça avec les taxes qu'on paye..." Sculpture politique)Pour l'explication : http://www.artclair.com/e-docs/00/00/E6/C8/document_article.php?limite=10&offset=40
Richard Jackson (à la Fiac; dans la dentelle, un peu à la Paul McCarthy)Représenté par la Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois : http://www.galerie-vallois.com/fr/artistes/jackson/oe.html
Kendell Geers (Fiac). Son expo à Lyon du 19 septembre 2008 au 4 janvier 2009, co-produite avec le SMAK de Gand (Belgique), le BPS 22 de Charleroi http://bps22.hainaut.be/(Belgique), le Musée d’art moderne et contemporain de Trente (Italie) et Baltic Flour Mills de Newcastle (Angleterre): http://www.mac-lyon.com/vdl/sections/fr/expositions/2008/kendell_geers
Ron Arad , Rétrospective à Beaubourg : designer "entre sculpture et haute technologie". Du 20 novembre 2008 au 26 janvier 2009. http://www.cnac-gp.fr/Pompidou/Manifs.nsf/0/4590759108B4C465C125745600437EC8?OpenDocument&L=1
Le site du créateur : http://www.ronarad.com/
Jan Fabre et beaucoup d'autres artistes au secours de la maison Deyrolle (victime d'un incendie il y a peu; voir article du Figaro : http://www.lefigaro.fr/culture/2008/02/04/03004-20080204ARTFIG00388-comment-sauver-la-maison-musee-deyrolle.php), spécialisée en sciences naturelles : collections d’insectes et de coquillages, des animaux naturalisés de toutes sortes, des curiosités naturelles et du matériel pédagogique pour l’enseignement des sciences naturelles. http://www.deyrolle.com/magazine/
Étienne Bossut réalise des sculptures avec son système à fabriquer des images: le moulage. Il reproduit fidèlement dans un matériau, unique, le plastique des objets empruntés au quotidien ou à l'histoire de l'art : bidons, pneus, frigidaires, skis de fond, mais aussi flaques d'eaux, miroirs et monochromes. Le plastique permet à l’artiste de capturer les objets pour les reproduire autant de fois qu’il en a envie et se substitue aux matériaux originaux (bois, fer, terre glaise etc.). En proposant de vraies fausses copies ou des doubles approximatifs, Étienne Bossut s'amuse à fausser les conventions traditionnelles entre original et copie, création et imitation. Au Musée Rodin du 15 octobre 2008 au 22 février 2009. http://www.musee-rodin.fr/accueil.htm
La sculpture contemporaine bling-bling ?
Un article décapant "L'art entre provocation et cynisme"par Philippe Dagen dans "le monde" du 31 octobre 2008 à déguster dans son intégralité (pour la bonne cause, afin qu'il ne disparaisse pas dans les limbes de l'archivage); de nombreux artistes très très côtés - cités et illustrés dans nos pages -s'y retrouvent épinglés.
"Une série de onze aquarelles d'Adolf Hitler retouchées par les frères Jake et Dinos Chapman, deux artistes britanniques sulfureux et fort cotés, s'est vendue 815 000 euros à la FIAC, au Grand Palais, dans les deux heures qui ont suivi l'ouverture du salon marchand, le jeudi 23 octobre. Ces aquarelles, exécutées durant la première guerre mondiale, sont des paysages de bataille, peints à la manière des illustrations des journaux d'alors. Elles n'ont, du point de vue de l'art, aucun intérêt. Les rajouts des frères Chapman se composent d'arcs-en-ciel, de nuages comme couchant de soleil ou de taches colorées. Ils n'ont pas davantage d'intérêt visuel.
L'intérêt est ailleurs : il tient à la signature de Hitler et à l'intervention des deux frères sur des pièces autographes et originales. Ces interventions produisent-elles du sens ? Relèvent-elles d'une pensée qui chercherait à s'exprimer ? Pas plus. Les frères Chapman n'ont rien à dire sur Hitler, si ce n'est qu'il est un excellent support pour une provocation dont on parlera et dont la valeur financière croîtra.
Les Chapman en sont des spécialistes. Leur notoriété s'est établie dans les années 1990 quand ils ont exposé des mannequins de jeunes filles et garçons sur les visages et les corps desquels étaient implantés en grand nombre des sexes féminins et masculins. La provocation, déjà, était automatique, aggravée par la jeunesse des figures. Quand ce procédé a été épuisé à force d'avoir servi, ils sont passés aux maquettes de charniers et de camps d'extermination, puis aux aquarelles de Hitler.
Le nazisme a succédé à l'obscénité comme argument d'un scandale aussi assuré que lucratif. La forme matérielle n'est que le support et le signe de cette opération. Il importe qu'elle soit d'une extrême facilité de vision. Des allusions, des nuances affaibliraient la brutalité du choc. Des nouveautés formelles seraient plus fâcheuses encore.
Les frères Chapman ont été promus par Charles Saatchi, publicitaire londonien à succès devenu collectionneur et personnage très influent du marché de l'art. Son haut fait principal est l'exposition "Sensation", en 1997 à la Royal Academy de Londres, dans laquelle il présentait quarante-deux artistes, dont les frères Chapman, qu'il mit à la mode sous le terme "Young British Artists".
Le même Saatchi a "lancé" Damien Hirst, autre praticien du "faites simple, vous vendrez cher" et star incontestée du marché de l'art. Son Veau d'or est un vrai veau de 18 mois, dont les cornes et les sabots ont été vraiment dorés et dont l'encolure porte un disque d'or à 18 carats. On ne peut pas faire plus élémentaire. Prix de vente chez Sotheby's : 18 millions d'euros.
Autre sujet direct et universel, la mort. Hirst est donc l'auteur de For the Love of God, crâne humain où sont enchâssés 8 600 diamants, au total 1 106,18 carats. Ce n'est qu'une énième variation sur le thème de la vanité, l'un des symboles les plus communs de l'histoire de l'art, toutes cultures confondues. Prix de vente de cette banalité luxueuse : 100 millions de dollars (76,10 millions d'euros).
Dans le même registre, Hirst propose aussi la vache ou le mouton découpés en tranche et plongés dans le formol. Dégoût garanti. Quant aux peintures, elles agrandissent des clichés de cellules malades. Titres : Cancer de la peau, Cancer des glandes salivaires. Au cas où ce ne serait pas assez clair, Hirst rajoute des lames de rasoir et des éclats de verre. Pour que l'objet produise son effet, il faut donc qu'il soit très simple de compréhension et supposé très violent, rien de plus. Une partie de l'art actuel en est là - celle dont on parle le plus parce qu'elle se vend le plus cher. Et c'est là ce qui gêne : non les montants dépensés par des investisseurs qui en ont les moyens, mais la médiocrité et le simplisme de ce qu' ils paient si cher.
ARGUMENT PUBLICITAIRE
Que l'art soit coûteux, c'est une longue tradition en Europe : mais l'art digne de ce nom, celui qui donne à sentir et à penser, Rembrandt ou Picasso, Titien ou Bacon. Or ces objets qui, depuis quelque temps, sont portés aux sommets de l'argent se caractérisent par la pauvreté d'idées, la littéralité des formes et l'absence de toute invention. Surtout ne pas transposer, surtout produire au premier degré, telles sont les règles. Elles empruntent aux principes d'Audimat que cultivent, avec le plus parfait mépris du consommateur, les industries de la télévision et de la publicité et leurs tacticiens. Le message est asséné, l'image s'impose par son évidence et les sujets évoqués sont primaires - le sexe, la mort - ou abjects - le nazisme. Les objets proposés sont des illustrations censées avoir un impact émotionnel intense. Et une valeur financière proportionnelle à cette accessibilité et à cet impact.
Jadis, Manet, Cézanne ou Matisse faisaient scandale malgré eux : non par désir de déplaire mais parce qu'ils ne pouvaient peindre autrement qu'ils le faisaient, sauf à se trahir. Duchamp, les dadaïstes et les surréalistes faisaient scandale délibérément : c'était l'une de leurs manières de protester contre toutes les institutions, contre l'ordre social et les traditions. Hirst, les frères Chapman et quelques autres - Tracey Emin, Maurizio Cattelan - font de la provocation leur procédé unique, du scandale un pur argument publicitaire. Bien loin de le contester, ils tirent le parti le plus avantageux du capitalisme. Non seulement ils n'ont aucune critique à formuler contre lui, mais ils flattent quelques-uns de ses milliardaires en les faisant passer pour des protecteurs des arts. Ils jouent du système de médiatisation et le plus que l'on puisse leur reconnaître est une intelligence cynique de la situation.
Non plus dans le genre de la provoc morbide, mais dans le style tendre et lénifiant, il faut en dire autant de Jeff Koons quand il agrandit des jouets et des bouées, suspend des cœurs mordorés à des rubans écarlates et fait preuve, dans les appartements du château de Versailles, de ses talents de décorateur. Une telle conception de l'activité artistique n'est pas neuve. Dans le dernier tiers du XIXe siècle, elle fit la fortune des plus pompiers des peintres. A l'instar de leurs successeurs actuels, ils fabriquaient des images et des statues qui frappaient par leurs dimensions considérables, leur perfection technique, leur absence absolue de nouveauté, leurs sujets connus de tous et leur cherté extravagante. On sait ce qu'il reste de ces fournisseurs des grands de ce temps-là, Gérôme, Meissonnier et leurs émules : à peine plus que les noms.
Ce jugement de l'histoire est rassurant, sans doute. Mais pour tous ceux qui se refusent à considérer l'art comme une branche spécialisée du luxe et du divertissement, c'est une faible consolation. "
09 novembre 2008
Sculpture rouge : Cildo Meireles à la Tate Modern
Red Shift I: Impregnation (detail) 1967-1984, Collection Inhotim Centro de Arte Contemporânea, Minas Gerais, Brazil © Cildo Meireles
"My work aspires to a condition of density, great simplicity, directness,
openness of language and interaction." Cildo Meireles.
Présenté comme l'artiste conceptuel contemporain le plus important du Brésil, voici présentée à la Tate Modern une exposition passionnante qui réunit une série de "fortes" installations de celui-ci dans une suite de 7 pièces."For me the art object must be, despite everything else, instantly seductive."
Cildo Meireles."I like dealing with paradigmatic things, material things that are recognised by the public in their everyday lives, things that are at the same time matter and symbol. Money for example." Cildo Meireles.
...["The finest piece from the post-1984 period is Mission/Missions (How to Build Cathedrals) (1987), which was shown at the ICA in London in 1990. This is the most visually spectacular of all his installations, and the most explicitly religious. It was made for an exhibition exploring the Jesuit missions to South America between 1610 and 1767, when the Jesuits were themselves suppressed by the papacy. Around 600,000 coins are laid out like a square carpet on the gallery floor, and from the mid-point, a thin column of communion wafers rises around eight feet into the air where it meets a matching suspended square canopy made from 2,000 bones. Meireles has explained: "I wanted to construct something that would be a kind of mathematical equation, very simple and direct, connecting three elements: material power, spiritual power, and a kind of unavoidable, historically repeated consequence of this conjunction, which was tragedy. I wanted a sky of bones, a floor of money, and a column of communion wafers to unite these two elements." Here, as so often in Meireles's work, mathematics is moralised and given a troublingly tangible architecture".]...James Hall , The Gardian
La page de l'expo sur le site de la Tate Modern : http://www.tate.org.uk/modern/exhibitions/cildomeireles/explore.shtm
Sculpture d'espace : Rothko à la Tate Modern
Ceci n'est pas à proprement parler de la sculpture, mais ne peut-on considérer ce travail de l'espace coloré, tel une substance "modelable", comme précurseur des installations contemporaines chez James Turrell ou Olafur Eliasson par exemple? Ainsi on s'immerge dans un tableau de Rothko en s'approchant de la toile, le champ visuel s'emplissant progressivement des nouvelles données spatiales apportées par la couleur au détriment des repères de l'environnement.
La première grande exposition consacrée à la dernière période de l'œuvre de Mark Rothko (1903-1970), l'un des artistes les plus importants et emblématiques de l'Après-guerre aux USA a ouvert ses portes à la Tate Modern de Londres. Se concentrant sur la dernière partie de la vie du peintre, entre 1958 et 1970, l'exposition réunit un ensemble d'environ 50 œuvres, peintures et travaux sur papier.
L'expo au Musée national d'art moderne de Paris en 1999, moins ciblée chronologiquement parlant, soutenait fort honorablement la comparaison.
Tate Modern Level 4 West. Du vendredi 26 septembre 2008 au dimanche 1 février 2009.
La page de la Tate Modern consacrée à l'artiste : http://www.tate.org.uk/tateetc/issue7/rothko.htm ; et celle de l'expo : http://www.tate.org.uk/modern/exhibitions/markrothko/interactive/
08 novembre 2008
Sculptures mystérieuses de l'île de Pâques
...[Mais le trésor du musée, ce sont ses collections pascuanes. Les Belges se sont toujours fort intéressés à l’île de Pâques. Henry Lavachery y a mené dans les années 30 des fouilles décisives. Pour le remercier, le gouvernement chilien offrit à la Belgique une statue entière qui fut ramenée à Bruxelles sur le Mercator, une des deux seules statues entières en Europe. Mercredi, pour le vernissage, le dernier matelot vivant de l’expédition de 1935 était présent !]...
05 novembre 2008
Décors sculptés : Harrods Knightsbridge
Le pied de la sculpture...
Vu au British Museum... (Inde, room 33)
De nombreux documents en ligne : http://www.britishmuseum.org/default.aspx