Vibrant hommage à Max Bill.Dimanche matin, de nombreux lève-tôt biennois se sont rendus au cinéma Palace pour assister à la première du film «Max Bill – un regard absolu», en présence du réalisateur Erich Schmid.Le réalisateur était accompagné de son épouse, Angela Thomas, également veuve de Max Bill, afin de présenter ce long-métrage et de répondre aux questions du public. A travers des images d’archives et de témoignages de proches de Max Bill, ce dernier documentaire du cinéaste et journaliste Erich Schmid retrace le fascinant parcours de l’artiste engagé, connu internationalement, bien plus qu’en Suisse, pour ses œuvres en peinture, sculpture, architecture et design. Né en 1908, Max Bill suit des cours au célèbre Bauhaus de Dessau. «Si le Bauhaus a transformé le visage du monde, il ne restait parmi ses nombreux étudiants en somme qu’une seule incarnation, Max Bill», insiste l’artiste suisse Gottfried Honegger. Max Bill est en effet toujours resté fidèle à la philosophie de cette école, à la dimension et à la responsabilité sociale liées à l’art. Après la fermeture du Bauhaus par le régime nazi, le peintre décide de fonder, dans les années 1950, l’école d’Ulm, s’inscrivant dans la continuité de l’enseignement et de la philosophie de Dessau. Personnage extrêmement positif et plein d’humour, cet artiste complet a su métamorphoser les étapes les plus noires de sa vie en énergie créatrice. De plus, dans son souci constant d’améliorer la condition de l’homme et de protéger son environnement, il a été très engagé sur le plan politique. Mort en 1994 à l’aéroport de Berlin alors qu’il se rendait en Suisse, Bill laisse derrière lui une œuvre immense et incarne aujourd’hui une des plus importantes figures de l’art concret. Wassily Kandinsky, Paul Klee, Walter Gropius, Piet Mondrian, Lazlo Moholy-Nagy, les Arp, Georges Vantongerloo ou Ray Eames ont croisé sa route de près ou de loin. Ses nombreux monuments tels que le pont de Lavoitobel à Tamins (Grisons), dessiné par Bill et construit en 1966, la «sculpture-pavillon» (1983) qui se trouve devant le siège de l’UBS à Zurich (Bahnhofstrasse) ou, pour ne prendre qu’un dernier exemple, le théâtre de Vidy, conçu par l’artiste en 1964 lors de l’exposition nationale de Lausanne, font partie intégrante du paysage architectural helvétique contemporain.Après des recherches effectuées durant de nombreuses années, Erich Schmid réalise ici un documentaire complet, riche en informations, dans un style cinématographique très classique, pour rendre hommage au grand Max Bill.
JSL dans le Journal du Jura : http://www.journaldujura.ch/Nouvelles%20en%20ligne/Région/44092
Le site du film (images et bande annonce à télécharger) : http://www.maxbillfilm.ch/dsp.php?fr,3,1,1